fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 15.05.2025 à 15h34 | Mis à jour le 19.05.2025 à 15h28
    Imprimer
    Pour les représentants de la Fédé, l’unique objectif de l’accord présenté par Christopher Gygès "est de diminuer les charges du patronat". Le syndicat a refusé de signer le document et poursuit son travail sur son plan de refondation social et solidaire. Photo Baptiste Gouret
    Le syndicat estime que l’exécutif profite de la crise pour tenter de faire adopter des mesures au seul bénéfice du patronat, sans chercher à réduire les inégalités et en mettant en danger les comptes sociaux. Ses représentants ont refusé de signer l’accord soumis par Christopher Gygès aux partenaires sociaux en début de semaine et continuent de défendre leur "plan de refondation social et solidaire", présenté comme une alternative.

    Déjà hostile au plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (PS2R) porté par l’ancien gouvernement Mapou, la Fédé s’élève désormais contre ce qu’elle considère comme son héritier : l’accord économique, social et fiscal, signé lundi 12 mai par l’exécutif et une partie des partenaires sociaux. Le syndicat tenait une conférence de presse, ce jeudi 15 mai, pour expliquer ce qui a poussé ses représentants a rejeté la "feuille de route" défendue par Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie.

    Dans l’espoir de peser sur l’orientation des débats, la Fédé avait accepté l’invitation de l’exécutif à la conférence sociale et fiscale, organisée du 22 au 25 avril. "On peut féliciter la méthode", note Steeves Teriitehau, secrétaire général de la Fédé. Mais, cette volonté d’écoute n’était qu’une illusion, déplore le syndicat. "On s’est aperçus que le projet qui nous a été présenté le 22 avril est le même que celui qui a été signé il y a quatre jours. Malgré toutes nos interventions, nos propositions, nos apports d’informations, il n’a pas évolué d’un iota."

    "Opportunisme indécent"

    Or, la vision portée par l’exécutif est loin de satisfaire les responsables de la Fédé. "C’est un copié-collé du projet NC Eco" – qui réunit les organisations patronales et les chambres consulaires -, affirme Joao d’Almeida, membre du bureau de la Fédé. "L’unique objectif de ce projet est de diminuer les charges du patronat." L’accord-cadre signé lundi repose en grande partie sur un transfert des charges sociales vers la fiscalité, ainsi que sur une diminution des impôts qui pèsent sur les bénéfices des entreprises, dans l’espoir d’attirer des investisseurs sur le Caillou. Ces exonérations devraient entraîner des baisses de recettes fiscales pour la Nouvelle-Calédonie, déjà bien en peine d’équilibrer son budget. "On part avec 50 milliards de déficit, dont 12-13 milliards pour le Ruamm, et on défiscalise. Mais comment on va payer notre système social ?", s’interroge Joao d’Almeida, dénonçant "l’opportunisme indécent de Christopher Gygès" qui, sous couvert de crise économique liée aux émeutes du 13-Mai, profiterait de l’occasion pour satisfaire le patronat. "Il faut une relance économique, on ne dit pas le contraire, mais là, on se sert de la situation pour faire passer des réformes qui vont profiter encore aux mêmes."

    La Fédé défend de longue date le besoin de s’attaquer à "l’injustice du système fiscal calédonien", qui ne permet pas à ses yeux de résoudre le problème des inégalités dans le pays. "Il y a un véritable problème de répartition des richesses en Nouvelle-Calédonie. Il faudrait baisser les impôts sur la consommation et augmenter les impôts directs sur le capital et sur la fortune", affirme Joao d’Almeida, rappelant que la Nouvelle-Calédonie affiche un taux de prélèvements obligatoires "très inférieur" à celui pratiqué dans l’Hexagone. À l’inverse, le 18e gouvernement envisage une augmentation de la Taxe générale sur la consommation (TGC), l’impôt "le plus injuste, car il touche de la même manière l’ensemble de la population", poursuit le membre du bureau de la Fédé. Quant au reste des mesures (prime d’intéressement, élargissement des produits exonérés de TGC, bouclier qualité-prix…), "c’est de la poudre aux yeux", tance Steeves Teriitehau.

    Projet de société

    Dans ce contexte, "c’était inimaginable de signer un tel document". Force ouvrière a également rejeté l’accord. Les deux syndicats ont toutefois proposé de poursuivre les travaux avec le gouvernement et les partenaires sociaux, ce qui leur a été refusé. "On nous a dit que seuls les signataires étaient désormais autorisés à la table des discussions", s’insurge Steeves Teriitehau. La Fédé ne désespère pas de convaincre les autres organisations syndicales de s’opposer au "plan Gygès" et va continuer son travail de lobbying auprès de la population et des élus.

    En parallèle, ses représentants poursuivent leur travail autour du plan de refondation social et solidaire, présenté comme une alternative à la politique de l’offre adoptée par l’exécutif. Un colloque, organisé les 27 et 28 mars, a conduit à l’élaboration d’un programme de mesures visant une "meilleure répartition des richesses". Fiscalité, logement, vie chère… "Nous avons travaillé pendant des mois pour présenter un plan chiffré", vante Steeves Teriitehau. Face à un PS2R qualifié de "simple plan de relance économique", la Fédé affirme défendre "un véritable projet de société".

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS