- Propos recueillis par Anne-Claire Pophillat | Crée le 09.08.2025 à 05h00 | Mis à jour le 21.08.2025 à 17h17ImprimerCatherine Ris, élue une première fois en 2021, entame son second mandat de quatre ans à la tête de l’Université de Nouvelle-Calédonie. Photo A.-C.P.Seule candidate, élue à l’unanimité de 31 voix sur 32 qui composent le conseil d’administration, Catherine Ris entame son second mandat à la présidence de l’Université de Nouvelle-Calédonie. Une de ses priorités ? Favoriser l’accès du plus grand nombre au sein de l’établissement et concrétiser le projet de Sciences Po Pacifique.
À la tête de la liste "Pour une université responsable et engagée" – qui était la seule en lice -, vous avez été largement réélue à la présidence de l’Université de Nouvelle-Calédonie cet après-midi. Cela témoigne d’une cohésion au sein de la communauté universitaire ?
La liste inclut beaucoup de personnes qui sont engagées dans l’université, les deux anciens présidents, les directeurs de toutes les composantes de formation et de recherche, etc., ce qui veut dire qu’effectivement il y avait déjà une unité au sein de la communauté universitaire pour porter une liste ensemble. Et c’est vrai que mon élection aujourd’hui est le reflet de cette unicité. Je suis ravie que les collègues et les administrateurs m’ont renouvelé leur confiance pour ce second mandat.
Quels sont les principaux points que vous retenez de votre premier mandat, qui s’est déroulé dans un contexte particulier, avec la crise sanitaire et les émeutes l’an dernier ?
Le développement, d’abord, de notre offre de formations "sélectives" au niveau du premier cycle des licences, avec la licence Accès Santé, qui est une préparation aux études de médecine, et les cycles préparatoires aux grandes écoles, les prépas intégrées aux écoles d’ingénieurs, mais aussi le développement de l’Institut d’administration des entreprises avec des masters, ainsi que le développement de collaborations à l’international, avec un projet à dimension du Pacifique financé par l’Union européenne sur l’agriculture familiale et l’alimentation, le projet Falah.
J’ai aussi souhaité rendre la recherche en sciences humaines et sociales plus lisible et visible, en regroupant les unités de recherche afin d’avoir une masse critique de chercheurs dans ce domaine, pour pouvoir en attirer de nouveaux et porter des projets de recherche dans ces domaines.
Et puis une politique très active de réponse à des appels à projets sur des guichets compétitifs nationaux ou internationaux a été menée. Nous avons été lauréats de plusieurs projets qui sont maintenant à mettre en œuvre.
Ce projet de Sciences Po Pacifique va former des jeunes et moins jeunes de la région pour pouvoir avoir cette connaissance, cette culture commune de l’Océanie, et ainsi les apporter dans les organisations internationales.
Quelles ambitions portez-vous pour ce second mandat ?
Le dernier mandat a été plus que perturbé par le contexte sanitaire, les émeutes, ce qui n’a pas permis de réaliser les projets comme je l’avais souhaité au départ. Donc il s’agit de poursuivre et de les consolider. Et puis il y a un plan qui accompagne la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie, avec le développement de formations autour des secteurs stratégiques, la santé, le sanitaire, le social, l’agronomie, les systèmes alimentaires durables, la transition énergétique également, avec la décarbonation de l’industrie. Et puis ce projet de Sciences Po Pacifique, qui va former des jeunes et moins jeunes de la région, pour pouvoir avoir cette connaissance, cette culture commune de l’Océanie, et ainsi les apporter dans les organisations internationales.
Il y a quelque chose que je souhaite aussi porter dans le prochain mandat, c’est l’accès du plus grand nombre à l’université et un engagement plus fort des jeunes dans les formations de l’enseignement supérieur. Et ça, c’est mis en œuvre par un projet dont on est lauréat également, le projet Cross de près de 4 millions d’euros (477 millions de francs) qui va se déployer à partir de cette année auprès des collégiens, on commence en classe de troisième, puis on suit sur les trois années du lycée et on fait le lien avec la première année dans le supérieur.
Est-ce qu’aujourd’hui il y aurait encore des filières qui ne sont pas représentées à l’université et qui mériteraient de l’être ?
Effectivement, nous n’avons pas aujourd’hui, en Nouvelle-Calédonie ni en Polynésie française d’ailleurs, de formation en sciences politiques et en sociologie. D’où le projet Sciences Po Pacifique. Ce sont des domaines qui sont très importants et sur lesquels on a besoin d’avoir des compétences qui viennent de nos pays, de la région, pour pouvoir comprendre, analyser la société dans laquelle on évolue. C’est peut-être un peu ambitieux, sinon éviter, au moins pouvoir prévenir le type de crise qu’on a vécue l’année dernière.
Est-ce qu’il y a des sujets de recherche que vous essayez de pousser lors de la réalisation de doctorats ?
On est une université vraiment pluridisciplinaire et la recherche se fait dans l’ensemble de ces domaines, mais c’est vrai qu’on a quand même une prédominance de la recherche en sciences de l’environnement. C’est dû aux caractéristiques de la Nouvelle-Calédonie, sa vulnérabilité à ses spécificités environnementales, qui font que ce sont des sujets sur lesquels il y a encore beaucoup de choses à faire. Il y en a aussi beaucoup à faire sur d’autres sujets, comme l’évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie, la recherche sur la valorisation du patrimoine de la culture des langues de la Nouvelle-Calédonie… Ce sont des choses sur lesquelles on continue à aller chercher des financements.
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