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    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 27.10.2025 à 18h36 | Mis à jour le 31.10.2025 à 17h17
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    Manoël Van Aerschodt, directeur de l’enseignement catholique, lors de son allocution lundi 27 octobre, dans les locaux de la Ddec. Photo A.-C.P.
    Dans une déclaration solennelle adressée ce lundi 27 octobre dans l’après-midi, Manoël Van Aerschodt, directeur de l’enseignement catholique, met en garde sur la situation du financement de la Ddec. Sans réponse des institutions, le service de cantine sera suspendu à compter du lundi 3 novembre, et un plan de licenciement économique est annoncé.

    "En l’absence de réponse politique rapide, la Ddec se verra contrainte de prendre ses responsabilités", avertit Manoël Van Aerschodt, à la tête de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique, lors de son allocution, dans les bureaux de l’institution, ce lundi après-midi. Car sans évolution concernant le financement de la Ddec, sa survie n’est pas assurée. Cette dernière rencontre en effet une "tension sur la trésorerie" qui s’élève à 630 millions de francs, explique le directeur, qui serait "exclusivement" liée au "non-versement, par un grand nombre de partenaires publics, des contributions" dont elles doivent s’acquitter afin de financer la cantine et l’internat dans l’enseignement privé.

    Des économies en interne

    "Il ne s’agit donc ni d’un besoin nouveau, ni d’une dérive de gestion", appuie Manoël Van Aerschodt, mettant en cause "l’inaction des décideurs politiques", malgré des alertes lancées en février 2024, puis en mars 2025. Aujourd’hui, l’absence de cette somme ne permet plus à la Ddec d’assurer un fonctionnement normal. Or, affirme Manoël Van Aerschodt, "rien n’a été engagé par les institutions concernées pour corriger ce déséquilibre budgétaire, conséquence de la sous-évaluation des taux planchers de contribution".

    L’enseignement catholique précise en revanche avoir engagé des mesures d’économie en interne depuis 2018, parmi lesquelles l’ajustement du temps de travail des personnels, le regroupement ou la fermeture d’internats, la modernisation de la production des repas, l’intensification du recouvrement des impayés, ainsi que trois hausses tarifaires successives depuis 2024. Des efforts qui n’ont pas suffi, "la situation devenant intenable". Le retour à l’équilibre n’est donc pas possible sans une hausse des contributions publiques, estime Manoël Van Aerschodt. Un constat qui a conduit à l’organisation d’une mobilisation devant le Congrès le 9 octobre, et à une rencontre avec des élus.

    Mais depuis vingt jours, aucune action concrète n’a été annoncée, déplore le directeur, qui appelle à "un sursaut de responsabilité et de respect des engagements pris".

    Suspension du service de cantine et plan social envisagé

    Si rien n’est fait, la Ddec indique qu’elle sera contrainte de suspendre la fabrication de ses repas à compter du lundi 3 novembre dans l’ensemble des établissements scolaires. Seuls les élèves internes bénéficieront de petits-déjeuners et de dîners. La décision sera réévaluée tous les quinze jours. Ensuite, les contrats à durée déterminée de trente-deux personnels remplaçants ne seront pas renouvelés et, surtout, "sans solution dans les jours à venir", un plan de licenciement économique sera engagé, car "la Ddec ne peut plus attendre", martèle Manoël Van Aerschodt. Le plan social pourrait concerner des centaines de salariés, l’enseignement catholique comptant 513 employés en interne. Les structures affectées se retrouveraient alors dans l’incapacité de rouvrir à la rentrée 2026, ajoute le directeur, "risquant à terme de priver ainsi plusieurs milliers d’enfants d’un enseignement de proximité".

    Ceci étant, la Ddec affirme vouloir travailler sur les trois objectifs défendus et portés devant les élus le 9 octobre : obtenir le versement des 630 millions de francs avant la fin du mois de novembre ; réviser les taux planchers pour 2026, "afin de garantir un financement équitable entre le public et le privé" ; et modifier, avant la fin de l’année, la délibération n° 360, afin qu’il y ait dorénavant un seul financeur et interlocuteur : le gouvernement. Trois conditions que la Ddec juge "indispensables au maintien de l’enseignement catholique sur l’ensemble du territoire".

    12 116 élèves scolarisés

    À la rentrée 2025, la Direction diocésaine de l'enseignement catholique comptait 12 116 élèves en Nouvelle-Calédonie, dont 9 730 en province Sud (7 203 demi-pensionnaires et 708 internes), 1 671 en province Nord (1 518 demi-pensionnaires et 99 internes) et 715 élèves en provinces des Îles (617 demi-pensionnaires et 89 internes). Plus de 9 300 repas sont préparés et servis chaque jour, et plus de 800 jeunes sont hébergés dans les internats de la Ddec. 

    L'enseignement catholique emploie 513 personnes en interne et accueille une soixantaine de services civiques. Les 1 100 enseignants sont, quant à eux, directement payés par le vice-rectorat. 

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