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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 19.10.2023 à 08h00 | Mis à jour le 19.10.2023 à 20h29
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    Le périmètre du Parc naturel de la mer de Corail, dont les eaux sont gérées par le gouvernement, commence à 12 milles nautiques au-delà des récifs-barrières. Photo Anthony Tejero
    Le projet était dans les cartons depuis des mois, l’arrête a été officiellement pris, hier, mercredi 18 octobre. Le gouvernement vient ainsi de tripler les zones de "protection forte" du parc naturel de la mer de Corail, soit 136 830 km². Objectif : préserver cette "biodiversité exceptionnelle" à l’heure où le réchauffement climatique la met en péril à travers toute la planète.

    Alors qu’un "véritable effondrement de la vie sauvage est en cours sur notre planète", accéléré par le réchauffement climatique et les activités humaines, dont la pêche, le gouvernement vient de tripler les surfaces de zones hautement protégées dans le Parc naturel de la mer de Corail (PNMC). Ces nouveaux sanctuaires disposent de deux statuts différents.

    Si dans les réserves intégrales, toute présence et activité sont donc interdites (sauf dérogation), dans les zones dites de "protection forte", la navigation n’est pas proscrite mais il est impossible de s’arrêter et, là encore, il est par exemple impossible de pêcher.

    Au total, 136 830 km² sont dorénavant classés, ce qui correspond à 10 % de la surface du parc.

    "C’est l’équivalent de la Grèce ou de deux fois la Tasmanie, se targue Jérémie Katidjo-Monnier, le membre du gouvernement en charge de l’environnement et de la transition écologique, qui justifie cette nouvelle carte. Nous travaillons depuis quatre ans avec les scientifiques pour identifier les zones où les enjeux écologiques sont les plus forts. C’est notamment le cas des monts sous-marins, réputés pour leurs importantes populations de baleines à bosse."

    L’observation des baleines interdite

    Nouveauté, dans l’ensemble de ces zones le "whale watching" est dorénavant formellement interdit. "Nous avons décidé de cantonner cette activité au bord de nos côtes, quitte à en faire des zones martyres, plutôt que de continuer d’autoriser cette activité partout ailleurs afin d’éviter les dérives, poursuit le membre du gouvernement. En eaux plus profondes, dans ces coins plus éloignés, certaines croisières et certains privilégiés s’adonnent au "whale watching" et on ne peut pas autant contrôler le respect des bonnes pratiques. On sait que certaines personnes peuvent par exemple plonger avec les baleines. L’idée, c’est donc de stopper toute activité dans ces lieux qui sont essentiels pour les baleines."

    "La pêche hauturière ne sera pas déstabilisée"

    Lors de l’annonce de l’ambition de créer de nouvelles réserves marines, en juin dernier, le projet avait fait grincer des dents certains pêcheurs hauturiers, qui craignaient que ces sanctuaires, qui sont autant de zones de prélèvements potentiels perdues, menacent leur filière.


    100 000 km2 supplémentaires sont hautement protégés. Source Gouvernement

    "Le périmètre de ces réserves ne correspond qu’à 1 % des prises actuelles des pêcheurs. La profession ne sera donc pas déstabilisée, assure quant à lui Jérémie Katidjo-Monnier. Il s’agit d’un travail à trois voix : environnemental ; économique pour permettre d’assurer la souveraineté alimentaire des Calédoniens mais aussi culturelle, puisque ces zones de protection intègrent le respect de la vision kanak. Les monts sous-marins sont des lieux très importants pour les Kunié par exemple. En y interdisant toute activité, ils redeviennent sacrés en quelque sorte."

    30 % de réserves d’ici 2030 ?

    Entre le projet de loi du pays d’instaurer un moratoire (qui vise à interdire toute exploitation et prospection minière des fonds marins pour au moins dix ans) et le triplement de la superficie des réserves hautement protégées, le parc naturel de la mer de Corail semble donc en passe de devenir un véritable refuge pour la biodiversité.

    "La qualité de notre parc réside dans le fait que nos eaux ont été très peu exploitées. Il s’agit donc de protéger ce qui n’a pas encore été détruit de manière préventive. Et c’est pour ça que ces zones ont un intérêt écologique majeur, conclut le membre du gouvernement, qui ne cache pas nourrir déjà de nouvelles ambitions, à plus long terme. Ce projet s’inscrit dans de grands enjeux internationaux. Le cadre mondial de la biodiversité, lors de la Cop 15, a fixé un objectif : atteindre 30 % de protection des zones marines d’ici 2030. Ces 10 % de réserves alors que le parc fêtera ses dix ans d’existence l’an prochain, ce n’est qu’une première étape vers ces 30 %, si l’on veut que la Nouvelle-Calédonie garde son rang et soit une véritable référence au niveau mondial."

    Où sont situées ces réserves ? 

    Les zones d'intérêt écologique prioritaire sont les suivantes concernent les monts sous-marins, zones de reproduction des baleines à bosse et les îles et récifs éloignés, lieux de reproduction et de nourrissage des oiseaux.

    Cinq nouvelles réserves naturelles voient ainsi le jour sur la Ride de Norfolk, le Sud du Bassin de Fairway, la Ride d'Entrecasteaux, la Fosse des Nouvelles-Hébrides, et l'Ile de Walpole.

    Une nouvelle réserve intégrale est mise en place sur le Banc Capel. Les réserves de Bellona et des Atolls d'Entrecasteaux voient, elles leur niveau de protection rehaussé, passant de réserve naturelle à intégrale. 

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