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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 08.07.2025 à 17h29 | Mis à jour le 26.07.2025 à 14h38
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    Frédéric Atger, directeur de Météo NC, Jérémie Katidjo-Monnier, chargé de la transition écologique, Catherine Ris, présidente de l’UNC et Maximilien Mathian, chargé de mission à l’université, ont présenté les contours du Forum sur le changement climatique Photo Anthony Tejero
    Alors que les records de chaleur ne cessent d’être battus à l’échelle mondiale, la deuxième édition du Forum sur le changement climatique sera organisée le 22 juillet, sur le campus de l’université de Nouville, pour mettre à l’honneur la jeunesse et la science, dans un contexte où la défiance vis-à-vis des connaissances sur le sujet gagne du terrain. Face à ce scepticisme, experts et météorologues s’attellent à produire des projections sur l’évolution du climat d’ici 2100, commune par commune, pour permettre aux Calédoniens de mieux appréhender les conséquences de ce phénomène au plus près de chez eux. Explications.

    En matière de climat, les (mauvaises) nouvelles se suivent et se ressemblent. Alors que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, les scientifiques du Giec* ont récemment affirmé que l’objectif fixé par l’Accord de Paris, de limiter le réchauffement à + 1,5 °C d’ici la fin du siècle, n’est désormais plus atteignable. "Aujourd’hui, on est conscient qu’on a passé un cap. On ne parle plus d’atténuation, mais plutôt d’adaptation et de résilience face à ce phénomène", lance Catherine Ris, la présidente de l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC) qui s’apprête à accueillir la deuxième édition du Forum du changement climatique. Un lieu qui ne doit rien au hasard tant la défiance envers la science prend une ampleur inédite au niveau mondial, encouragée par le président américain Donald Trump qui s’attaque aux chercheurs et aux travaux universitaires prônant notamment une sortie progressive des énergies fossiles.

    "Nos politiques publiques s’appuient sur la science"

    "Nous constatons ce climat international de remise en question. Or au gouvernement, nous tenons à rappeler que toutes nos politiques publiques s’appuient sur la connaissance et donc sur les données des scientifiques", martèle Jérémie Katidjo Monnier, membre de l’exécutif en charge de la transition écologique, chiffres à l’appui afin de contrecarrer toute tentation de "climato-scepticisme". "Ces 50 dernières années, en Nouvelle-Calédonie, la température moyenne a augmenté de 1,3 °C. C’est une donnée simple et concrète. Et il est important de partager toutes les informations dont on dispose pour sortir de certains fantasmes et mieux appréhender les conséquences à venir de ces changements climatiques."

    Intensification des feux, des canicules, des inondations, de l’élévation du niveau de la mer… Les effets de ce phénomène, et la responsabilité des activités humaines dans ces dérèglements, font aujourd’hui l’objet d’un large consensus au sein de la communauté scientifique. Mais encore faut-il pouvoir mieux les expliquer et les transmettre. Pour ce faire, rien de tel que de disposer de projections très localisées, c’est-à-dire de scénarios sur l’évolution du climat (températures, précipitations, etc.) dans les prochaines décennies à l’échelle des communes.

    Des données qui sont désormais accessibles dans l’Hexagone par exemple, sur le site Climadiag, et qui devraient également voir le jour en Nouvelle-Calédonie d’ici l’an prochain. Car les scientifiques planchent depuis de longs mois sur le projet Clipssa qui permet de modéliser le temps qu’il fera d’ici 2050 et 2100 dans des zones de seulement 2,5 kilomètres carrés (contre une échelle d’environ 100 à 20 km2 actuellement). Pour l’heure, les experts s’attendent, d’ici la fin du siècle, à une augmentation des températures plus marquée sur la côte Ouest (+ 3,5 °C) que sur la côte Est (+ 2,8 °C) et à des déficits de pluie de l’ordre de 10 % à 35 % selon les régions par exemple.


    Dans l’attente de données plus localisées, grâce au projet Clipssa, les scientifiques projetaient, en 2021, ces changements climatiques sur le Cailliu d’ici la fin du siècle. Infographie Archives LNC / Patricia Crezen

    Les nouvelles données localisées du projet Clipssa sont, elles, attendues d’ici l’an prochain afin d’établir plus précisément les conséquences de ce changement climatique, commune par commune, et même en fonction de la topographie (zone littorale, vallée, montagnes, etc.) de la zone. De quoi mieux cerner les effets sur les écosystèmes mais également sur les activités économiques, à commencer par l’agriculture. "Nous allons vraiment pouvoir changer de dimension et apporter des informations précises à l’intérieur d’un même secteur, affirme Frédéric Atger, directeur de Météo France NC, pour qui ce travail doit aider la population à s’emparer davantage de ce sujet. Ces données sont une force de conviction. Si on dispose d’informations de proximité accessibles, c’est-à-dire à l’échelle d’où les gens vivent, on peut mieux les sensibiliser. C’est un pari et une des voies d’amélioration pour comprendre, mais aussi pour accepter ce changement climatique."

    Autant de travaux qui seront donc présentés aux étudiants comme au grand public le 22 juillet prochain lors de la deuxième édition de ce forum, qui vise à mettre à l’honneur les connaissances scientifiques en vue d’identifier et d’insuffler des solutions qui doivent "poser les bases de notre adaptation et de la manière dont on vivra en Nouvelle-Calédonie les prochaines décennies", poursuit Frédéric Atger, alors que "les effets, que l’on commence déjà à ressentir, seront à l’avenir renforcés".

    Quel est le programme du Forum calédonien sur le changement climatique ? 



    Note

    *Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

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