- Anthony Tejero | Crée le 10.03.2025 à 19h28 | Mis à jour le 10.03.2025 à 19h45ImprimerLa rixe a impliqué entre 300 et 400 participants, selon les forces de l’ordre. Capture d'écran FacebookDes affrontements se sont produits dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars, au cours d’une soirée qui a dégénéré au 1881, à Nouville. Selon les forces de l’ordre, entre 300 et 400 participants ont été impliqués dans une rixe qui a causé sept blessés, dont un gendarme et un policier. Cet établissement de nuit est, lui, menacé de fermeture administrative. Explications.
Les vidéos des affrontements se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, montrant des heurts violents parmi une foule de participants à une soirée à l'intérieur puis à l’extérieur du 1881, à Nouville. Pour autant, difficile d’avoir des éléments tangibles sur les circonstances et le déroulé de ces faits. C’est pourquoi le haut-commissariat a réuni la presse, ce lundi soir, pour faire la lumière sur cette affaire, selon les premiers éléments de l’enquête.
Des individus "particulièrement hostiles"
Dans la nuit de samedi à dimanche, entre minuit et 1 heure du matin, la soirée organisée dans ce bar discothèque a vraisemblablement dû être écourtée en raison de nombreux débordements liés à des participants particulièrement alcoolisés. Mais très vite, la situation est devenue hors de contrôle et a dégénéré en une rixe, sur le parking, qui a impliqué entre 300 et 400 personnes. Des individus "particulièrement hostiles" et en majorité en état d’ébriété avancé qui ont donné du fil à retordre aux forces de l’ordre, qui se sont retrouvées "en situation de danger". L’usage de gaz lacrymogène et de tirs de LBD a notamment été décidé au cours de cette intervention longue qui n’a permis le retour du calme que vers 2h30.
Au total, sept personnes ont été blessées notamment par des projectiles reçus (jets de bouteilles, de cailloux et même de blocs de béton). Plusieurs victimes ont été touchées à la tête. Parmi elles, un gendarme, un policier ainsi qu’un agent de sécurité. Un bilan qui pourrait encore évoluer au fil des plaintes déposées au commissariat de police. Si une enquête judiciaire a été ouverte, à ce stade aucune personne n’a été interpellée.
"Il s’agit d’un incident grave qu’il convient néanmoins d’appréhender avec discernement. Nous ne sommes pas dans la situation insurrectionnelle connue l’an passé, tient d’emblée à nuancer Anaïs Aït Mansour, la directrice de cabinet du haut-commissaire, qui "appelle au calme et à la responsabilité de chacun", consommateurs mais aussi gérants. Il semblerait que les organisateurs aient été complètement dépassés. Le gérant de l’établissement a néanmoins des devoirs. Il est à la fois victime et responsable des événements qui se sont produits."
Une réunion avec l’ensemble des établissements de nuit
C’est pourquoi une menace de fermeture administrative plane sur le 1881, à l’issue d’une procédure dite du contradictoire lancée par le haut-commissariat. "Nous avons reçu le gérant ce jour au commissariat et nous lui avons notifié une mise en demeure. Il s’agit d’une période durant laquelle il aura l’occasion de faire part de ses observations, en vue d'une fermeture administrative que nous pourrions prononcer à son encontre d’ici la fin de la semaine, avertit Anaïs Aït Mansour, qui annonce l’organisation d’une réunion ces prochains jours avec l’ensemble des responsables d’établissements de nuit et débits de boissons. "L’idée, c’est de rassembler l’ensemble des gérants et propriétaires pour leur rappeler les règles, leurs responsabilités ainsi que leurs objectifs en matière de prévention des troubles à l’ordre public. Nous allons être vigilants."
Vers de nouvelles restrictions sur l’alcool ?
De là à de nouveau instaurer des mesures restrictives de police administrative à l’encontre de la population ? Le haut-commissariat y est "prêt", bien que l’option ne semble pas encore privilégiée. "Nous l’étudions. Cela pourrait être une reprise des restrictions de vente d’alcool par exemple. C’est quelque chose qu’on envisage", glisse la directrice de cabinet du haussaire, jugeant bon d’ajouter qu’un probable renforcement des contrôles routiers pourrait avoir lieu prochainement.
Et ce, d’autant plus que les violences survenues dimanche au Col de la Pirogue ne sont sans doute pas étrangères non plus à la rixe du 1881 puisqu’il semblerait que parmi les assaillants, en état d’ivresse, plusieurs avaient participé à la soirée de Nouville.
L’UC-FLNKS "condamne" mais met en garde contre la "surmédiatisation" de ces actes
Dans un communiqué diffusé ce lundi soir, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes "déplore et condamne" ces "actes inacceptables" qui "mettent en danger la sécurité publique, causent des dégâts matériels considérables et perturbent la vie des Calédoniens".
Pour autant ; le groupe "met en garde contre toute tentative d’instrumentalisation" de ces faits de délinquance qui "n’ont strictement rien à voir avec les revendications politiques du 13 mai 2024, ni avec la lutte du peuple kanak."
Depuis les émeutes, le mouvement estime que "les actes de violence commis par certains jeunes sont surmédiatisés et souvent surinterprétés, contribuant ainsi, à alimenter un climat anxiogène. Si la violence révèle des dysfonctionnements sociaux et institutionnels profonds, il est dangereux de faire de ces jeunes les boucs émissaires de tous les maux de notre société. Nous refusons cet amalgame et rappelons que la responsabilité est collective."
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS




Les transports aériensà consulter ici











