- A.-C.P. avec AFP | Crée le 27.05.2025 à 18h00 | Mis à jour le 02.06.2025 à 13h43ImprimerDirectrice générale d’Eramet depuis huit ans, Christel Bories est remplacée par le Brésilien Paulo Castellari, mais reste présidente du conseil d’administration. Photo AFP / Luis RobayoAprès huit ans passés à la direction générale d’Eramet, Christel Bories cède sa place au Brésilien Paulo Castellari, mais reste à la tête du conseil d’administration. Une décision actée en assemblée générale lundi 26 mai. Alors que le nouveau directeur est attendu en Indonésie avec Emmanuel Macron ce mardi concernant la mine de Weda Bay, Christel Bories a évoqué, dans les médias, la situation de la SLN, qu’Eramet ne finance plus depuis l’année dernière.
Son départ était prévu et le nom de son remplaçant déjà annoncé fin février. Christel Bories laisse sa place à la direction générale au Brésilien Paulo Castellari, poste qu’elle occupait depuis huit ans. L’assemblée générale des actionnaires a ainsi acté la séparation de la gouvernance du groupe minier français lundi 26 mai. Christel Bories reste donc présidente du conseil d’administration. "Nous partageons les mêmes valeurs concernant la mine responsable", a-t-elle déclaré, lors de la séance.
La cheffe d’entreprise a marqué un tournant pour la société, en la réorientant vers les minerais et métaux de la transition énergétique (lithium, nickel), de l’industrie en général (manganèse…) et en sortant de la métallurgie de transformation. Eramet produit aujourd’hui 15 % du manganèse mondial grâce à sa mine au Gabon, détient désormais la totalité de sa mine de sable minéralisé au Sénégal, et a mis en exploitation deux gisements majeurs de nickel à Weda Bay en Indonésie et de lithium en Argentine, "l’un des plus gros au monde", a indiqué Christel Bories. L’exercice 2024 a cependant été émaillé de complications, arrêts de production de manganèse au Gabon, grosses difficultés sur le nickel en Nouvelle-Calédonie et des projets bridés en Indonésie.
En survie grâce au soutien de l’État depuis plus d’un an
Et la SLN dans tout ça ? En début de semaine, la dirigeante s’est exprimée dans plusieurs médias nationaux sur l’usine, confirmant une situation critique, alors qu’en 2024, la production de la Société Le Nickel s’est établie à 32 900 tonnes de nickel contre 44 800 tonnes en 2023. Les fours ne fonctionnent qu’aux deux tiers de leur capacité, n’étant pas assez alimentés puisque l’industriel n’a toujours pas accès à tout son domaine minier.
Eramet s’est délestée du poids financier de la SLN auprès de l’État, avec qui un accord a été trouvé en avril 2024. Photo AFP / Ludovic MarinDe toute façon, si Eramet continue à suivre le volet opérationnel, elle ne finance plus la SLN. Cette dernière survie grâce au soutien de l’État, qui a déboursé, le 25 octobre, 2,4 milliards de francs, conformément au plan d’aide à la société acté en avril 2024, sous la forme de TSDI, Titre subordonné à durée indéterminée, qui s’apparentent à des obligations. En tout, plus de 28 milliards de francs avaient été versés depuis le début de l’année dernière, indiquait alors la PDG du groupe, l’État finançant intégralement l’ancienne filiale.
Le patron d’Eramet est attendu en Indonésie avec Emmanuel Macron en espérant une extension de sa mine
Alors qu’il vient tout juste d’être nommé, lundi 26 mai, directeur général d’Eramet, Paulo Castellari doit rejoindre ce mardi 27 mai Emmanuel Macron en Indonésie pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine de nickel au monde, celle de Weda Bay, ouverte en 2019. Le groupe français en est actionnaire minoritaire aux côtés du géant chinois de l’acier Tsingshan, actionnaire majoritaire de la société commune WBN (Weda Bay Nickel).
Eramet et ses partenaires aimeraient obtenir du gouvernement indonésien un droit d’extraction au-delà de la limite actuelle de 32 millions de tonnes par an. Christel Bories compte sur une "montée en puissance à 60 millions de tonnes", a-t-elle précisé lors de l’assemblée générale du groupe, lundi, mais sans "savoir quand". Eramet a déjà obtenu les autorisations environnementales et le permis minier pour permettre cette montée en puissance. "Il ne reste plus qu’à avoir le permis de production", a-t-elle ajouté. Le nickel est utilisé aussi bien dans la fabrication de l’acier inoxydable que dans celle des batteries de voitures électriques.
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