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    Nouvelle Calédonie
  • AFP | Crée le 23.10.2025 à 07h17 | Mis à jour le 23.10.2025 à 08h24
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    "Vous faites porter aux parlementaires la responsabilité d’une proposition de loi pour permettre la mise en œuvre du projet d’accord Bougival", a déclaré Emmanuel Tjibaou, député de la seconde circonscription. Photo AFP - ALAIN JOCARD
    L’Assemblée nationale a renvoyé, mercredi 22 octobre, vers une commission mixte députés-sénateurs la loi pour reporter les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, une tactique du camp gouvernemental contre un "barrage" d’amendements assumé par les Insoumis, qui voient dans ce texte l’amorce d’une réforme institutionnelle de l’archipel qui divise.

    Cette proposition de loi organique, déjà adoptée au Sénat, vise à reporter des élections provinciales cruciales pour la composition du Congrès et du gouvernement de l’archipel, programmées d’ici au 30 novembre. La version sénatoriale prévoit de les décaler au 28 juin 2026 "au plus tard".

    Soutenue par le gouvernement, la loi serait un premier pas dans la difficile réforme institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie, qui, à ce stade, doit passer par un accord signé à Bougival en juillet dernier entre l’État et les délégations indépendantistes et non-indépendantistes.

    Il prévoit notamment la création d’un "État de la Nouvelle-Calédonie" inscrit dans la Constitution et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne et nécessitera un projet de loi constitutionnelle, déposé en Conseil des ministres mi-octobre.

    Dégel du corps électoral

    Mais il prévoit également d’élargir le corps électoral des élections locales. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants, ce qui ulcère le camp loyaliste. C’est en partie au nom de ce "dégel" que les partisans du texte prônent le report des élections provinciales.

    Certains opposants estiment que le gouvernement veut s’appuyer dessus pour paver la voie de l’accord de Bougival, alors que ce dernier a été rejeté depuis sa signature par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste.

    "Le texte va désormais suivre son cours. Ma boussole est la même : construire dans l’écoute et le respect. Mon objectif n’a pas changé : donner une chance au dialogue pour construire l’avenir de la Nouvelle-Calédonie", a réagi la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou (Horizons), qui se rendra "très bientôt" en Nouvelle-Calédonie.

    La semaine prochaine décisive

    "Vous faites porter aux parlementaires la responsabilité d’une proposition de loi pour permettre la mise en œuvre du projet d’accord Bougival", avait critiqué auparavant le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou. La réforme constitutionnelle a "déjà été présentée en Conseil des ministres. Qui peut croire qu’il y a le temps et la volonté politique de discuter", a lancé Bastien Lachaud (LFI). Des députés de son groupe ont déposé quelque 1 600 amendements, assumant un "barrage parlementaire" au texte.

    En réponse, deux députés du groupe macroniste, Vincent Caure et Nicolas Metzdorf, ont fait adopter une motion de rejet du texte, qu’ils soutiennent pourtant. Ce qui permet de le renvoyer immédiatement vers une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs, sans passer par les 1 600 amendements à l’Assemblée nationale.

    Cette "CMP" se tiendra lundi à 16h30 (dans la nuit de lundi à mardi heure de Nouméa), selon une source au sein de l’exécutif, avant un dernier vote nécessaire dans chaque chambre. La conférence des présidents du Sénat a déjà inscrit ce scrutin à son ordre du jour mercredi, ce qui devrait faire office d’adoption définitive.

    C’est "une réponse politique à une démarche politique" visant à "torpiller le débat", a lancé le rapporteur Philippe Gosselin (LR) aux Insoumis. Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a lui accusé "macronie et PS" de "tourn (er) le dos aux indépendantistes Kanak".

    "Mouvement indépendantiste divisé"

    Le camp gouvernemental a voté pour la motion forçant l’avancée du texte, tout comme le RN et son allié, même s’ils sont eux opposés au report des élections. Cela "ne répond ni aux besoins du territoire, ni à l’exigence de légitimité démocratique", a argué Yoann Gillet (RN). Les socialistes, qui soutiennent le report, n’ont pas voté la motion visant à contourner les amendements.

    Les débats, parfois tendus, se sont faits silencieux lors d’une intervention de Nicolas Metzdorf. "On était deux à Bougival dans cette salle", a-t-il dit en rendant hommage à son collègue indépendantiste Emmanuel Tjibaou. "Rien ne se fera les uns sans les autres. Il y a 50 % d’indépendantistes, 50 % de non-indépendantistes", a-t-il lancé.

    Philippe Gosselin souligne, lui, que "le mouvement indépendantiste est divisé sur le sujet". Signataire de l’accord de Bougival, l’Union nationale pour l’indépendance avait appelé mardi les députés à "voter en faveur du report des élections provinciales" en "soutien au compromis, à la responsabilité et à la paix".

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