Alors que le réseau de transports en commun n’est plus que l’ombre de lui-même (sans même parler de son coût exorbitant), le vélo devient une alternative de plus en plus utilisée dans l’agglomération, en cette période de crise. Pour autant, bien des quartiers ne sont pas encore adaptés à la pratique des modes de circulation doux (bicyclettes, trottinettes, etc.). C’est pourquoi l’association Droit au vélo en Nouvelle-Calédonie relaie actuellement une enquête menée au niveau national.

Jusqu’au 2 juin, les Calédoniens sont invités à évaluer les conditions de circulation à deux-roues notamment à Nouméa, mais aussi à Dumbéa, Païta et Mont-Dore grâce au Baromètre vélo, un vaste questionnaire citoyen qui intègre l’ensemble des problématiques sur le sujet. Nombre de pistes existantes, sécurité, confort des infrastructures, services disponibles… L’ensemble des observations permet de dresser les bons et les mauvais points aux communes en matière d’écomobilité.

"Un réseau incomplet et fragmenté"

L’association espère également inciter les personnes qui aimeraient se déplacer à vélo mais n’ont pas encore franchi le pas, à participer à cette enquête. Et ce, en vue "d’identifier les freins et trouver des solutions". Même si en la matière, Droit au vélo NC bénéficie déjà d’une expertise locale.

"À Nouméa, il y a près de 10 km de pistes cyclables, sauf que le réseau est à la fois incomplet et fragmenté entre les quartiers, déplore François Le Borgne, co-président de l’association. Rien que dans le centre-ville, tant qu’on ne supprimera pas l’une des voies pour les voitures de l’avenue de la Victoire par exemple, cela n’encouragera pas la pratique. Or la gestion de l’aménagement urbain est entre les mains des collectivités."

Interpeller les candidats aux élections municipales

C’est pourquoi les résultats du baromètre, attendus en septembre, visent également à interpeller les candidats aux futures élections municipales, prévues en 2026, sur cette question.

"On entend beaucoup que les Calédoniens sont très attachés à leur voiture, mais on veut aussi, à travers ce baromètre, leur faire comprendre qu’une part non négligeable de la population voudrait davantage se déplacer à vélo, mais n’ose pas se lancer car il faudrait déjà plus de pistes cyclables le long des axes prioritaires, poursuit François Le Borgne, pour qui, en dépit de la crise que traverse le pays, ce sujet doit rester une priorité. Une piste coûte moins cher qu’une route tant pour la construction que pour l’entretien. Le vélo, qui est un déplacement bon pour la santé permet aussi de générer des économies sur les dépenses de santé. C’est donc une pratique qu’on a tout intérêt à favoriser."

Lors de la précédente édition en 2021, le Baromètre Vélo a recueilli plus de 277 000 réponses, dont 351 à Nouméa, mettant en lumière les principaux enjeux et attentes des usagères et usagers. Sans grande surprise, la capitale du Caillou n’avait d’ailleurs pas fait figure de bon élève obtenant l’une des pires notes moyennes, à savoir G (Sur un classement entre A et F). Dumbéa avait eu la même évaluation. Des notes qui traduisent un environnement jugé "défavorable" à la pratique du vélo.

Cette nouvelle enquête vise donc à dresser un état des lieux des avancées et des manques dans chaque commune tout en encourageant des engagements concrets pour développer les infrastructures et services dédiés aux vélos.