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    Nouvelle Calédonie
  • LNC | Crée le 20.03.2024 à 14h00 | Mis à jour le 20.03.2024 à 14h00
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    Parmi les objets ayant appartenu à James Paddon, figurent notamment des instruments de navigation : une paire de jumelles, des compas de relèvement et un compas de route fabriqué par Lagarde à Bordeaux. Photo DR
    La Villa musée de Païta, qui expose une partie des trésors de l’Association témoignage d’un passé, est installée sur l’un des premiers sites de peuplement européen de la Brousse. Son histoire est intimement liée à celle de la famille Martin et de James Paddon, dont la tombe se trouve dans le jardin.

    James Paddon, dont la seule photo que l’on connaisse est suspecte puisqu’il pourrait s’agir de son frère, est né en 1811 à Portsmouth, en Angleterre. Le début de sa vie est assez flou. On pense généralement qu’il quitta la Marine Royale avec le grade de midshipman (aspirant), en Australie.

    On le retrouve ensuite en 1840 en Chine, propriétaire du brick Brigand.


    De James Paddon, les Nouméens connaissent éventuellement la montre, exposée au Musée de la ville, mais aussi ce moule à fabriquer les bougies qui se trouve à la Villa musée de Païta. Photo DR

    C’est en 1841 que le capitaine Paddon entend parler de santal, marchandise lucrative, recherchée par les Chinois. Il ouvre un comptoir sur Inyeuc, un petit îlot d’Anatom qu’il achète aux indigènes des Nouvelles-Hébrides (Vanuatu). Il y développe trois activités : le santal, la pêche (bêche-de-mer et poisson fumé) et un comptoir pour le ravitaillement en eau douce, en vivres et en matériel de réparation de navires.

    En Calédonie en 1852

    Atteint de fièvres, il quitte définitivement les Nouvelles-Hébrides en 1852 pour un pays plus sain : la Nouvelle-Calédonie, conservant ses comptoirs d’Erromango et de Tanna.

    Paddon achète l’île Nou à Kuindo. Il y fait du troc avec les indigènes : du santal, de la nacre, du coprah, des bêches de mer, des écailles de tortue contre des haches, des clous, du tissu et surtout du tabac.

    Il fait du commerce avec toutes les îles des mers du Sud, élève du bétail, des chevaux, des moutons et des porcs. Il installe des comptoirs à l’île des Pins, sur la sur la côte Est à Canala, Houaïlou, Hienghène, Balade et Balabio ; sur la côte Ouest à Poum, Koumac, Ouaraï et Saint Vincent.


    Photo DR

    C’est en découvrant l’installation de Paddon à l’île Nou que Tardy de Montravel décide d’implanter le poste de Port-de France. Jouissant d’une situation privilégiée proche de la future capitale, Paddon participe à son essor, assure l’approvisionnement en viande fraîche, organise un service postal avec Sydney et aide à l’amélioration des relations avec les chefs indigènes.

    Sur les terres de Kuindo, à Païta, Paddon entreprend aussi des essais de culture et introduit du bétail. Mais en 1855, une déclaration du gouverneur Du Bouzet annule les contrats antérieurs à la prise de possession passés entre les particuliers et les naturels du pays. Devant compter avec les autorités d’un pays dont il n’est pas ressortissant, Paddon obtient une concession provisoire de cinq ans sur une partie de l’île Nou, qu’il rétrocède finalement à la Pénitentiaire pour les besoins du bagne.

    Les colons de Païta

    Le 12 décembre 1858, il obtient, à condition d’une mise en valeur accélérée avec la venue de vingt-deux colons dans les cinq ans, 4 000 hectares de terres à culture à Païta, dans les bassins réunis des deux rivières Karikouié et Katiramona, avec une bande de terrain étroite allant jusqu’à la baie de Dumbéa. Dix-huit colons sur les vingt-deux prévus reçoivent une concession.


    Ce couple a donné naissance à la grande famille des Martin de Païta, qui étaient des neveux de James Paddon. Horatio Martin avait en effet épousé Ann Paddon, la sœur de James. Photo DR

    Le capitaine Paddon se transforme alors en gentleman farmer et choisit de s’installer sur sa propriété de Païta. Son habitation provisoire s’élève sur la rive gauche de la Karikouié, au lieu-dit Paddonville. C’est pourtant à l’île Nou qu’il meurt d’une inflammation de poitrine, le 13 février 1861, à l’âge de quarante-neuf ans. Il est enterré le lendemain à Port-de-France au cimetière N’Gou, sur les pentes du Sémaphore actuel. Le 9 avril 1866, ses restes sont, à l’initiative des autorités françaises, transportés en grande pompe, à bord du cotre Marceau, pour être inhumés sur sa propriété de Païta, en présence du Gouverneur Guillain.

    Il repose là où ses neveux et ses anciens colons lui ont élevé un monument funéraire.

    Note

    Cette série est réalisée avec le concours de l’Association témoignage d’un passé.

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