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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 05.03.2024 à 16h44 | Mis à jour le 06.03.2024 à 13h26
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    Les sénateurs coutumiers ont tenu une conférence de presse, ce mardi 5 mars, pour présenter le séminaire sur la vision kanak de la justice transitionnelle organisé les 11 et 12 mars au Sénat coutumier. Photo Baptiste Gouret
    Les 11 et 12 mars, un séminaire réunira les autorités coutumières, des universitaires et des experts pour évoquer au Sénat coutumier la "justice transitionnelle", un concept visant à la réconciliation après des conflits violents comme ceux traversés par la Nouvelle-Calédonie. L’évènement devra permettre d’appliquer une "vision kanak" à cette forme de justice.

    Comment faire face à ce "passé qui n’est pas passé", pour reprendre la formule employée par Emmanuel Macron, lors de son discours en juillet sur la place des Cocotiers ? Le président de la République avait soumis l’idée d’un "chemin du pardon" pour réparer les actes de violence et la souffrance qui ont accompagné la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France. "C’est une piste", admet Emmanuel Kouriane, juriste au Sénat coutumier et doctorant à l’UNC. Pas suffisant toutefois pour espérer atteindre une "réconciliation durable", à l’inverse d’un concept plus large vanté par les sénateurs : la justice transitionnelle.

    Un "outil" adapté

    Défini par les Nations unies comme un "éventail complet des divers processus et mécanismes mis en œuvre par une société pour tenter de faire face à des exactions massives commises dans le passé, en vue d’établir les responsabilités, de rendre la justice et de permettre la réconciliation", la justice transitionnelle est étudiée de près par le Sénat coutumier depuis 2021. Lundi 11 et mardi 12 mars, un séminaire réunira les autorités coutumières, les chefferies, des universitaires, des experts et des professionnels de la justice venus de l’Hexagone pour aborder ce concept. Les sénateurs y voient déjà un "outil" de réconciliation parfaitement adapté au passé colonial calédonien et à la culture kanak. "La justice transitionnelle est basée sur quatre piliers : le droit à la vérité, à la justice, à la réparation et la garantie de non répétition, expose Hippolyte Sinewami-Htamumu, grand chef du district de Gureshaba (Maré). C’est quelque chose qu’on pratique déjà dans nos chefferies et ça nous a semblé correspondre à notre situation."

    "Une réponse du monde kanak au président"

    Tout l’enjeu des deux jours de séminaire sera justement "d’appliquer une vision kanak" à ce concept anglo-saxon. "L’idée c’est vraiment de déminer le terrain et de définir, entre nous, les étapes qui mèneront à la réconciliation, conformément à la culture kanak", détaille Emmanuel Kouriane, en préparation d’une thèse sur la justice transitionnelle et le processus d’émancipation en Nouvelle-Calédonie. Plusieurs mesures ont déjà été imaginées pour mener cette politique mémorielle, dont le chemin du pardon proposé par Emmanuel Macron, mais aussi "des excuses officielles" de la France ou encore la restitution de terres. Les sénateurs nourrissent également l’espoir que la justice transitionnelle se fasse une place dans le futur statut de la Nouvelle-Calédonie. "Elle s’inscrit dans le cadre du processus de décolonisation", affirme Emmanuel Kouriane.

    Les travaux du séminaire alimenteront une future délibération du Sénat coutumier ainsi qu’une déclaration prononcée lors de l’Assemblée du peuple kanak, les 26 et 27 avril au centre culturel Tjibaou. "Ce sera une réponse du monde kanak au président de la République", dit Emmanuel Kouriane.

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