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    Nouvelle Calédonie
  • Frédérique de Jode / L Calédonie | Crée le 24.03.2024 à 16h43 | Mis à jour le 24.03.2024 à 16h57
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    Le temps d’écran autorisé pour les enfants, un sujet sensible entre les parents et les grands-parents. Photo Cissia Schippers
    Parents stricts, grands-parents plus permissifs… Entre zéro écran et "no limit", les relations se tendent entre les générations sur les règles à imposer aux enfants concernant les écrans. Un article réalisé par notre partenaire, le magazine féminin L Calédonie.

    Le conflit entre les parents et les grands-parents sur la question des écrans est devenu un sujet de préoccupation majeur dans de nombreuses familles. Alors que les parents peuvent adopter une approche stricte sur l’utilisation des écrans pour leurs enfants, souvent motivée par des préoccupations concernant la santé et le développement des petits, les grands-parents peuvent avoir une vision plus permissive sur cette question.

    " Quand mes parents gardent mes enfants, je leur dis à chaque fois : vous ne les laissez pas devant la tablette ! attaque Mathilde, maman de trois petits de 4 ans, 6 ans et 8 ans. Mais je sais qu’ils n’en font qu’à leur tête ! Ils finissent toujours par craquer. " Agacée, Mathilde apprend à lâcher-prise… " Je comprends qu’ils aient aussi besoin de se reposer quand ils gardent nos petits qui demandent, comme tous les enfants, beaucoup d’attention… "

    Opinions divergentes

    Le débat sur l’utilisation des écrans par les enfants est complexe et suscite des opinions divergentes. D’un côté, certains parents sont préoccupés par les effets négatifs des écrans sur la santé et le bien-être des enfants, comme la sédentarité, les problèmes de sommeil et les risques pour la santé mentale. D’un autre côté, les grands-parents peuvent être moins soucieux de ces problématiques et considèrent souvent l’utilisation des écrans comme un moyen de divertir et d’occuper leurs petits-enfants

    Quand je garde mes petits-enfants, je les laisse regarder la tablette pendant la sieste uniquement. Le reste du temps, on va se balader. Je n’ai pas l’impression d’exagérer !

    " Je trouve mon fils bien strict par rapport aux écrans. Il a lui-même grandi avec la télévision et les jeux vidéo et il n’est pas débile pour autant ! ", confie Jeannot, perplexe devant le refus total d’écran que son fils Jules impose à ses bambins de 5 ans et 7 ans. Quand je garde mes petits-enfants, je les laisse regarder la tablette pendant la sieste uniquement. Le reste du temps, on va se balader. Je n’ai pas l’impression d’exagérer ! ", précise Jeannot qui accepte de plus en plus mal les réflexions parfois acerbes de son fils sur le sujet.

    Où placer le curseur ?

    On le voit, ce conflit peut créer des tensions au sein de la famille, car les uns et les autres se sentent souvent jugés ou critiqués pour leurs choix. D’autant que zéro écran, c’est quasiment impossible ! De plus, il peut être difficile pour les enfants de comprendre pourquoi les règles varient d’un foyer à l’autre, ce qui peut également engendrer des conflits et des frustrations. Alors, où placer le curseur ? Rien ? Un peu ? Beaucoup ? Qui a raison ? Qui a tort ? Comme souvent, tout est question de dosage. " C’est la surexposition le problème, développe une psychologue. À partir de 6 ans, si on a un environnement stimulant, des activités variées et adaptées, pourquoi ne pas autoriser les écrans une fois par semaine ? Ça ne fera rien du tout. "


    Photo Getty images

    Le danger pour les tout-petits vient plutôt de la surexposition : " De 0 à 2 ans, l’enfant pose les jalons de son développement cognitif. C’est un âge vulnérable où il faut les préserver au maximum des écrans, poursuit la spécialiste. Et tous les enfants n’ont pas la même attirance pour les écrans. Tous ne sont pas égaux, certains peuvent se détacher alors que c’est beaucoup plus difficile pour d’autres. " Il faut donc prendre en compte la capacité de l’enfant à se réguler lui-même. Pour ceux qui n’y parviennent pas, des règles sont nécessaires.

    Trouver des compromis

    Il est donc crucial de sensibiliser les parents et les grands-parents aux recommandations des experts en matière d’utilisation des écrans par les enfants, afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées basées sur des données scientifiques. Il est prouvé que trop d’écrans peut affecter négativement le développement cognitif et émotionnel des enfants, mais une utilisation modérée et contrôlée peut aussi apporter des bénéfices en termes d’apprentissage et de socialisation.

    Les moments de visionnage d’écrans sont également à prendre en compte : " Si l’exposition aux écrans se fait avant de dormir, on sait que cela va venir freiner la production de mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement ", précise la psychologue. Les repas ne sont pas du tout des moments adaptés non plus : " Quand le visionnage des écrans se fait pendant les repas, ça prend la place de la conversation avec les parents ou les grands-parents. Du coup, ça a un impact sur le langage des enfants. "


    Photo Cissia Schippers

    L’approche de la problématique n’est souvent pas la même entre parents et grands-parents qui, ne l’oublions pas, n’ont pas le même rôle à jouer vis-à-vis des enfants. Il est donc important que les parents et les grands-parents abordent cette question de manière ouverte et respectueuse.

    Ils doivent trouver un compromis qui prenne en compte les préoccupations des uns et des autres tout en préservant le bien-être des enfants. Cela peut impliquer d’établir des règles claires et cohérentes sur l’utilisation des écrans, et de communiquer régulièrement pour s’assurer que tous les membres de la famille sont sur la même longueur d’onde. En fin de compte, le conflit entre les parents et les grands-parents sur la question des écrans est un sujet qui nécessite une communication ouverte et un effort de compromis. En travaillant ensemble pour trouver des solutions qui conviennent à tous, les familles peuvent éviter les tensions inutiles et garantir le bien-être de tous. Et c’est le plus important !

    Le président s’en mêle

    Lors de la conférence de presse du mardi 16 janvier, le président Macron a abordé la problématique des écrans et de leur impact sur les enfants : " Passer du temps devant un écran a un impact sur le développement affectif, sensoriel, cognitif ", a-t-il indiqué. Une semaine avant la conférence de presse, le chef de l’Etat avait réuni une commission d’experts pluridisciplinaires. Les travaux seront rendus " fin mars ".

    " J’ai d’abord voulu établir un consensus scientifique " pour " éclairer le débat public " sur le sujet a-t-il précisé, n’excluant pas qu’il y ait " des interdictions " et des " restrictions " dans l’usage des écrans par les enfants. Emmanuel Macron s’est dit désireux que " les meilleurs scientifiques, il y a à la fois des épidémiologistes, des cliniciens, des sociologues, toutes les disciplines, puissent nous dire avant tel âge, ça n’est pas raisonnable de mettre un enfant devant un écran ".

    Note

    Retrouvez les infos de L Calédonie sur sa page Facebook. Le magazine, sorti début mars, est toujours disponible dans la plupart des tabacs presse.

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