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    Nouvelle Calédonie
  • Par Gilles Caprais | Crée le 20.02.2019 à 04h25 | Mis à jour le 20.02.2019 à 06h31
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    Oma avait acquis puis brièvement perdu le statut de cyclone au cours du week-end, avant de le récupérer hier matin. Photo Météo-France
    Le phénomène a balayé Bélep et la moitié nord de la Grande Terre sans causer de dégâts majeurs, hier. Il devrait continuer sa lente progression vers le sud-ouest. Le vent faiblira, mais les précipitations amenées par la partie est du cyclone s’annoncent encore très abondantes.

    Oma part lentement vers le sud-ouest

    La dépression tropicale est redevenue cyclone, hier matin, soufflant en rafales à 140 km/h sur Poingam et Bélep, a estimé Météo-France, qui, hier soir, voyait Oma « s’éloigner » vers l’ouest « tout en se renforçant encore » au cours de la nuit. L’œil est attendu « à environ 250 km à l’ouest de Koumac en fin de nuit ».

    Le Grand Nord reste en alerte de niveau 2

    La Sécurité civile a maintenu hier soir les niveaux d’alerte en vigueur depuis lundi. Les communes de Bélep, Hienghène, Kaala-Gomen, Koumac, Ouégoa, Pouébo et Poum restent donc en alerte cyclonique de niveau 2. Le reste du pays est toujours en préalerte.

    Les rafales doivent encore atteindre 100 km/h ce matin sur la pointe Nord et à Bélep, ainsi que 80 km/h sur le nord de la côte Est ainsi que « dans certaines vallées du Nord-Ouest », avertit Météo-France.

    Sur le reste du pays, attention aux crues

    Sur la moitié nord de la Grande Terre, Météo-France prévoit jusqu’à 200 mm de précipitations au cours des 24 prochaines heures, « entraînant des crues sur les deux côtes ».

    De l’extrême Nord au Nord-Est, « le risque de submersion du littoral reste important ». Sur le Nord-Ouest, la mer reste « forte, avec une houle de 2 à 2,5 mètres » aujourd’hui encore.

    Dans le Sud, enfin, les prévisionnistes attendent « jusqu’à 100 mm de pluie en 24 heures près de la Chaîne », des précipitations qui risquent encore de faire déborder les cours d’eau sur les deux côtes.

    Des routes barrées, pas de dégâts majeurs

    La Pouembout s’élevait à 90 cm au-dessus de la route, hier. Photo Karine Maurel

     

    Aucun blessé n’a été recensé hier. Le seul accident physique reste donc la légère blessure occasionnée par l’effondrement d’un faré, lundi à Pouébo. En revanche, d’innombrables routes ont été barrées par la montée des eaux ou par des branches. Et à Koumac, comme l’ont constaté nos confrères de NC la 1re, le toit d’une maison a été emporté par le vent.

    Électricité : plus de 4 000 foyers touchés

    Dans son bulletin du soir, Enercal a estimé que 2 397 foyers étaient privés d’électricité, dont 628 à Hienghène, où deux lignes haute tension étaient à terre, et 408 à Pouébo, où un arbre était tombé sur une ligne. La société prévoyait le rétablissement de la ligne pour 611 de ces foyers avant 20 heures hier soir. Au total, 3 876 foyers ont été touchés par des coupures, estime Enercal.

    EEC a pour sa part indiqué hier matin que 236 foyers de Kaala-Gomen étaient privés d’électricité.

    Les écoles de Bourail fermées aujourd’hui

    À Moindou et à La Foa, tous les élèves ont été raccompagnés chez eux hier matin. À Bourail également, et dans ce dernier cas, la fermeture des établissements durera un jour de plus. Primaire et secondaire, public et privé sont concernés par cette décision de la mairie, de la province Sud et du gouvernement, qui ont toutefois indiqué que « l’internat provincial et les résidences scolaires de la Ddec continuent à assurer l’accueil des élèves restés sur place. »

    Le Betico n’ira pas à l’île des Pins

    Le vent est jugé « défavorable pour les manœuvres d’accostage et d’appareillage ». Le Betico 2 « ne pourra se rendre à l’île des Pins » aujourd’hui, a annoncé la société Sudîles.

    Retrouvez toutes les informations en direct sur notre site web www.lnc.nc


    Fallait-il placer d’autres communes en alerte cyclonique ?

    Par Gilles Caprais et Anthony Tejero

    Certains estiment que l’ensemble de la province Nord aurait dû être placé en alerte cyclonique de niveau 2. Photo Tiffen Atkinson

     

    Sur un ton oscillant entre incompréhension et grosse colère, des habitants de Voh, de Poya, de Poindimié ou encore de La Foa ont regretté hier que leur commune n’ait pas fait l’objet d’une alerte de niveau 1 voire 2, un choix que défendent les responsables de la Sécurité civile.

    Commentant les nombreuses photos de routes barrées par la montée des eaux ou par des arbres, des habitants des deux côtes ont estimé hier sur les réseaux sociaux que la circulation routière était trop dangereuse. Lorsque la mairie de Koné a annoncé, à 8 h 30, la mise en place d’un « service minimum » du fait de « l’impossibilité pour certains de [ses] agents de se rendre sur leurs lieux de travail », certains y ont vu la confirmation que l’alerte 2, synonyme de consigne de ne pas circuler, aurait dû être activée. « Toute la province Nord devrait être en alerte 2 », se plaint une administrée.

    Une histoire de « ressenti » ?

    Du côté de la Sécurité civile, les responsables rappellent que le déclenchement des alertes est uniquement une histoire de vitesse des vents. Dans la classification de Météo-France, les vents dits « destructeurs » sont ceux (hors rafales) d’une vitesse minimale de 48 nœuds (89 km/h). À ce citoyen de La Foa qui n’en revient pas d’être « toujours en préalerte » malgré « des vents incroyables », les responsables opposent la différence entre le « ressenti » et la mesure.

    Dans les communes où la préalerte a été maintenue, le vent établi « est soutenu », les rafales « peuvent être importantes ». « Pour autant, on ne se situe pas dans le seuil des vents qui nécessitent de passer en alerte cyclonique », soutient Éric Backès, directeur de la Sécurité civile.

     

    Il est difficile de prendre des décisions, il ne faut pas se le cacher. 

     

    « On passe en alerte de niveau 1 si l’on a de fortes chances de passer en alerte de niveau 2. Ce n’était pas le cas pour les communes au sud de l’axe Kaala-Gomen-Hienghène au regard de la trajectoire de la dépression », appuie le lieutenant Yannick Sammut, chef de détachement de l’unité d’intervention, actuellement déployée dans le Grand Nord.

    « Il est difficile de prendre des décisions, il ne faut pas se le cacher, concède toutefois Éric Backès. Les décisions de phasage alerte sont prises collégialement », avec le gouvernement, « en essayant de prendre en considération l’ensemble des enjeux. »

    Sur ce dernier point, un internaute partage une interprétation qui recueille une certaine approbation. Si l’alerte n’a pas été activée « dans les communes de Voh, de Koné et de Pouembout », c’est afin d’éviter « que l’usine du Nord soit en arrêt ». À la Sécurité civile, on fait remarquer que, par le passé, le secteur a fait l’objet d’une alerte de niveau 2 à plusieurs reprises, « à chaque fois » que la vitesse des vents l’a imposé.

    Repères

    Alertes : il faut choisir

    Les alertes « habituelles », comme les vigilances fortes pluies, ne peuvent pas être activées en même temps que les alertes (et préalerte) cycloniques. Si ces dernières sont levées dans la journée, les autorités pourraient décider de mettre en œuvre des vigilances rouges fortes pluies dans les zones où les précipitations sont les plus fortes.

    Des « pollutions minières » observées à Poya

    Dans un communiqué diffusé hier matin, Yasmina Metzdorf, maire de Poya, a fait état de « pollutions minières » constatées après une nuit de fortes pluies.

    Les rivières Moindah, Népoui, Monioh, Muéo et Poya étaient « rouges », aux alentours de 8 h 30, a-t-elle observé.

    Rentrée scolaire reportée à jeudi dans le Nord, à lundi à Touho et Koné

    « Le gouvernement et la province Nord sont dans l’obligation de reporter la rentrée scolaire à jeudi 21 février au matin pour l’ensemble des établissements scolaires (publics et privés) des communes de la province Nord (écoles primaires, collèges, lycées, université) » dit un communiqué commun diffusé hier. « Les internats provinciaux des collèges comme les internats des lycées accueilleront les internes mercredi à partir de 17 heures. Le transport des élèves internes des lycées du Nord ne reprendra que dimanche 24 février aux horaires habituels. »

    Les mairies de Touho et Koné ont décidé que la rentrée du primaire (public et privé) aurait lieu lundi. Tout comme au lycée agricole de Pouembout.

     

    220 millimètres

    Le plus gros cumul de précipitations relevé par Météo-France entre hier et avant-hier, dans une station météo du nord de la Chaîne.


    Lenteur

    Le cyclone Oma se déplaçait hier soir à une vitesse de 15 km/h en direction du sud-ouest a estimé Météo-France.


    Centres d’accueil

    Comme à Poum (école publique) et à Houaïlou (Poro), plusieurs communes ont mis en place des hébergements d’urgence.


    Réseau

    L’OPT a indiqué que 31 des 384 relais de téléphonie mobile ont été touchés par les intempéries, tous en Brousse.

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