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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 07.03.2024 à 15h46 | Mis à jour le 07.03.2024 à 15h46
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    Le MRCC est devenu en 2023 le Centre de coordination de sauvetage maritime de Nouvelle-Calédonie, compte une équipe de dix agents qui relèvent de l’État ou du gouvernement. Photo Anthony Tejero
    Avec huit morts, trois disparus en mer et des interventions en hausse continue, l’année dernière a été chargée pour le Centre de coordination de sauvetage maritime de Nouvelle-Calédonie (Coss NC) qui a dévoilé, à la presse, ce jeudi, le bilan de ses actions en 2023.

    Un bilan lourd du nombre de morts et de disparus en mer

    En 2023, huit personnes ont péri en mer, un "bilan lourd", plus élevé que les années précédentes (1 en 2022, 4 en 2021). Parmi ces victimes, figurent les deux victimes d’attaques de requins à Nouméa et à Poum, ainsi que trois pêcheurs à pied, des décès "généralement" dus à un arrêt cardiaque. Un triste score auquel s’ajoutent trois personnes disparues en mer.

    Au total, le Coss a mené 315 opérations (contre 307 en 2022), dont 185 (soit 59 %) ont concerné la recherche et le secours de personnes, soit en moyenne une intervention de sauvetage tous les deux jours.

    Ce type d’opérations est d’ailleurs en nette augmentation depuis quatre ans (+60 %), ce qui peut s’expliquer par un creux de l’activité durant la période de Covid, synonyme de confinements et de restrictions.

    Au total, 99 personnes ont ainsi été secourues l’an passé. "C’est énorme. Sans le Coss, il y aurait eu 99 morts de plus en 2023 en Nouvelle-Calédonie", assure le haut-commissaire Louis Le Franc.

    Les assistances aux navires en forte hausse

    Avec 99 opérations d’assistance à des navires en difficulté, ce qui représente 331 personnes, ces interventions ont augmenté de 46 % en quatre ans.


    Évolution du nombre d’opérations d’assistance entre 2020 et 2023. Source Coss NC

    Sans surprise, elles concernent en très grande majorité (dans 90 % des cas) des plaisanciers. Parmi les causes les plus courantes de ces interventions : les avaries de propulsion (dites pannes moteur) et électriques.


    Source Coss NC

    Quelles sont les activités les plus à risques ?

    La moitié des personnes secourues en 2023 étaient des utilisateurs de plates, mais aussi d’activités nautiques à rames, essentiellement des va’a et de kayaks, ce qui en fait les trois activités jugées les plus dangereuses en mer en Nouvelle-Calédonie.

    Fait étonnant, de nombreux chavirements de va’a (cinq opérations de secours auprès de 25 personnes) sont à noter en 2023. Mais le point noir concerne l’utilisation inappropriée d’embarcations légères à moteur.

    "Sur les 20 dernières années, l’activité maritime au sens large s’est considérablement développée. Les Calédoniens ne sont pas moins prudents que les autres en mer, mais il y a des constantes. Du point de vue de l’accidentologie, c’est-à-dire des morts, des blessés, et des disparus, la majorité des opérations concernent quand même des plates, martèle Nicolas Chomard, le directeur du Coss. Sur l’équipement des navires, il est nécessaire aujourd’hui de continuer à démocratiser la VHF qui est encore trop peu utilisée ou qui reste souvent éteinte à bord. La route va être encore longue car lorsqu’on rencontre des difficultés avec des plates, on est déjà contents quand les passagers ont un téléphone. Si déjà, ces gens ne prenaient pas la plate en surcharge, de nuit et par mauvais temps, on éviterait un certain nombre d’opérations."

    Quand appeler le 16 ?

    Le Coss insiste bien sur un point : "On préfère être appelé pour rien que trop tard, voire pas du tout", martèle Nicolas Chomard. Mais encore faut-il connaître le 16, numéro d’urgence pour être en lien avec les secours en mer. "Les gens ont bien appréhendé le 18, le 17, un peu moins le 15, et encore moins le 16, regrette le directeur du Coss. Notre objectif, c’est que ce numéro soit très largement reconnu et qu’il permette d’être appelé plus souvent car je pense qu’il y a encore des opérations pour lesquelles nous ne sommes pas au courant. Or il faut qu’on soit informés très tôt, quitte à ce que ça ne donne rien derrière."

    À ce sujet, Nicolas Chomard tient d’ailleurs à saluer le "comportement exemplaire" des lycéennes à Touho, qui ont récemment composé le 16 après avoir aperçu des fusées de détresse, ce qui a permis de secourir cinq personnes à la dérive.


    Source Coss NC

    Toujours aucun permis côtier en vue

    C’est un serpent de mer. Le permis côtier sera-t-il un jour obligatoire sur le Caillou ? Pour l’heure, l’idée ne semble toujours pas faire son bonhomme de chemin du côté du gouvernement (compétent en matière de transport), quand bien même l’État y est favorable. "Je ne vois que des avantages à ce que le permis côtier soit développé ici pour savoir réagir quand l’embarcation est en difficulté de quelque nature qu’elle soit, estime le haussaire Louis Le Franc. En Métropole et dans la majorité des pays européens, ce permis est obligatoire pour s’éloigner jusqu’à 5 miles marins de la côte. Or en Nouvelle-Calédonie, avec cette distance, on va déjà très loin. Il suffit d’un coup de vent et que la météo se gâte pour qu’une famille puisse se trouver vite en difficulté. Et sans VHF, sans permis, cela peut vite devenir la catastrophe."

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