- Anthony Tejero | Crée le 24.11.2025 à 12h18 | Mis à jour le 01.12.2025 à 18h36ImprimerLe Vendémiaire s’est déployé sur Matthew et Hunter pour « restaurer les marques de la souveraineté française » en 2019. Photo Archives LNC / DRLes îles inhabitées de Matthew et Hunter, rattachées à la Nouvelle-Calédonie et donc à la France, mais revendiquées de longue date par le Vanuatu, font l’objet de nouvelles négociations, qui se sont ouvertes vendredi 21 novembre, à Port-Vila. En jeu : une zone économique exclusive maritime de 350 000 km2. Explications.
Les îles Matthew et Hunter, au cœur de décennies de contestation territoriale sur leur souveraineté entre la Nouvelle-Calédonie (et donc la France) et le Vanuatu, refont parler d’elles. Pour rappel, ces deux territoires volcaniques inhabités distants de 70 kilomètres appartiennent officiellement à la France depuis 1976, ce qui, par conséquent, permet à la Nouvelle-Calédonie de détenir une zone maritime économique exclusive (ZEE) bien plus vaste, soit environ 350 000 km2 supplémentaires (sur une superficie totale de 1 740 000 km2). Mais leur souveraineté est contestée par le Vanuatu, pour qui ces deux îles, qui se trouvent du côté de la plaque géologique dite de l’arc des Nouvelles-Hébrides, sont revendiquées coutumièrement par la province de Taféa, dans le sud de l’archipel vanuatais.
"Privation culturelle et économique"
Un dossier synonyme de trouble diplomatique au long cours, qui a été rouvert ce vendredi 21 novembre. Ce sont nos confrères du Daily Post qui l’ont annoncé : des pourparlers ont officiellement repris entre les deux États. Une délégation française conduite par le directeur du département Océanie du ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe, Benoît Guidée, a officiellement été reçue à Port-Vila par le Premier ministre du Vanuatu Jotham Napat et son vice-Premier ministre et négociateur en chef Johnny Koanapo. Toujours selon le Daily Post, les chefs des îles méridionales d’Aneityum, Futuna et Tanna (province de Taféa) se sont également rendus sur place pour faire valoir l’importance et le rôle essentiel que Matthew et Hunter jouent dans la vie culturelle.

Capture d'écran Wikipedia"Il s’agit de la responsabilité de la privation culturelle et économique subie par notre peuple, dont l’héritage persiste encore aujourd’hui, a déclaré Johnny Koanapo. Il existe une obligation morale de défendre les droits des communautés autochtones, dont le patrimoine et l’identité sont indissociables de la terre qu’elles considèrent comme leur foyer […] Il est important de noter que les deux parties ont fait preuve de bonne volonté, de transparence et d’un engagement commun en faveur d’une résolution."
Rendez-vous à Paris en 2026
Ces négociations font suite à la visite du Premier ministre Jotham Napat à Paris en juillet, où il a rencontré Emmanuel Macron. Au cours de cette visite, les deux dirigeants avaient notamment discuté des voies à suivre pour résoudre la question de la souveraineté sur les îles de Matthew (Umaenupne, en Vanuatais) et Hunter (Umaeneg-Leka) et la délimitation de leurs frontières maritimes. Le Vanuatu et la France ont convenu d’organiser un deuxième cycle de négociations à Paris début 2026.
Un vieux bras de fer
Petit retour historique : en 1929, la France prend possession de Matthew et Hunter et rattache la gestion de ces îles à Port-Vila, aux Nouvelles-Hébrides. Quarante-sept ans plus tard et après une brouille avec le Royaume-Uni, la France décide de confier la gestion de ces deux territoires à la Nouvelle-Calédonie. En 1980, après soixante-quatorze ans de condominium, l’indépendance est proclamée et la République du Vanuatu est créée. L’État compte bien récupérer Matthew et Hunter. Dans ce contexte, en 1983, le navire de la marine vanuatuaise part en expédition vers les deux îles, la plaque de la Marine nationale sera alors déboulonnée et le drapeau de leur pays planté. Un scandale pour la France, qui envoie dans la foulée ses militaires réinstaller "des marques de la souveraineté ".
Alors que ces deux territoires restent en proie aux tensions diplomatiques, les indépendantistes calédoniens prennent officiellement position en faveur de leurs voisins. En juillet 2009, l’accord dit de Kéamu est signé par le Premier ministre vanuatais de l’époque, Edward Natapei, et le porte-parole du FLNKS, Victor Tutugoro. Ce texte reconnaît à la République de Vanuatu l’appartenance de ces îles. Une position qui a d’ailleurs été de nouveau affirmée par le Front en 2019.
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