- Baptiste Gouret | Crée le 15.12.2025 à 17h00 | Mis à jour le 15.12.2025 à 17h00ImprimerLe vote du Congrès sur la consultation anticipée avait révélé un hémicycle morcelé, avec 19 voix pour, 14 contre et 19 abstentions. Photo A.-C.P.Le journal Le Monde a révélé, lundi 15 décembre, que le gouvernement français comptait abandonner le projet de consultation anticipée sur l’accord de Bougival, prévue le 15 mars. Dans l’attente d’une confirmation de l’État, les responsables politiques calédoniens se montrent prudents.
L’information a surpris tout le monde, jusque chez les signataires de l’accord de Bougival, pourtant en contact régulier avec l’État. Selon nos confrères du quotidien Le Monde, le gouvernement de Sébastien Lecornu aurait décidé d’abandonner le projet d’une consultation anticipée sur l’accord de Bougival. L’idée avait été avancée par Naïma Moutchou le 14 novembre, au terme d’un déplacement de cinq jours de la ministre des Outre-mer en Nouvelle-Calédonie. Elle devait permettre de contourner les obstacles à la mise en œuvre de l’accord, notamment le rejet du compromis par le FLNKS, en le soumettant à l’avis de la population calédonienne.
"Impréparation de l’État"
Mais très vite, plusieurs formations politiques avaient fait part de leurs réticences. Le 8 décembre, le Congrès a émis un avis favorable à la consultation anticipée à 19 voix pour, mais trois groupes se sont abstenus (l’UNI, l’Éveil océanien et Calédonie ensemble) et l’UC-FLNKS a voté contre. Une absence de consensus qui laissait présager un rejet du projet de loi par les groupes parlementaires à l’Assemblée nationale et au Sénat. Le Parti socialiste avait d’ailleurs demandé au Premier ministre de suspendre ce projet de consultation.
Ce lundi 15 décembre, aucun élu calédonien n’avait eu confirmation de la décision de l’État d’abandonner ce scrutin. "Nous attendons un retour officiel de la ministre sur le sujet", a indiqué Nicolas Metzdorf sur les réseaux sociaux. À l’image du député, une partie des délégations se sont montrées prudentes en découvrant l’information du Monde, préférant ne pas réagir dans l’immédiat. D’autres n’ont pas hésité à fustiger l’opacité du gouvernement français. "C’est toujours très déplaisant d’être averti par un article de presse", déplore Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès et signataire de l’accord.
Soutien du projet de consultation anticipée, l’élue estime que ce rétropédalage serait un désaveu pour l’État, et la preuve de son "impréparation et d’un manque de travail avec les groupes parlementaires français". Reste que la cheffe de file du Rassemblement croit encore à la mise en œuvre de l’accord, quitte à le modifier "à la marge", comme le demandent certaines formations politiques, tout en "conservant les grands principes de Bougival". "Il faut absolument reprendre le dialogue, c’est indispensable, sans quoi nous allons plonger la Calédonie dans les abîmes et faire perdre tout espoir aux Calédoniens."
"Revenir à la chronologie initiale"
De son côté, le groupe Union pour l’indépendance, très sceptique sur l’idée d’une consultation anticipée, estime que cet abandon est le "résultat du vote de la séance publique du 8 décembre" au Congrès. "Il faut revenir à la chronologie du calendrier initial, qui reste la meilleure option, a réagi Jean-Pierre Djaiwé, interrogé lors d’une conférence de presse de l’UNI organisée ce lundi. Nous restons en attente d’une initiative du président de la République et du gouvernement Lecornu", afin de "poursuivre le chemin de discussion convenu". Emmanuel Macron devrait justement réunir les formations politiques calédoniennes en janvier.
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