- Anne-Claire Pophillat | Crée le 30.04.2025 à 17h52 | Mis à jour le 12.05.2025 à 10h26ImprimerL’ensemble des composantes du FLNKS étaient représentées à la conférence de presse ce mercredi 30 avril. Au centre, Emmanuel Tjibaou, chef de file de la délégation qui mène les discussions, et Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC, à l’animation du Photo A.-C.P.Lors de la convention qui s’est tenue samedi 26 avril à la tribu de Waho à Yaté, devant près de 300 personnes, le FLNKS a décidé de confirmer sa présence à cette troisième séquence de discussions, alors que Manuel Valls est arrivé mardi soir sur le territoire. Le Front doit maintenant prendre connaissance de la version 2 du projet d’accord proposé par le ministre des Outre-mer, et annonce qu’il va déposer et défendre sa proposition d’accord de Kanaky.
Le FLNKS devait se prononcer, lors de la Convention du 26 avril à Yaté, sur la suite à donner au processus entamé depuis le 5 février. À savoir, sa participation ou non aux négociations, comme évoqué le 8 avril. C’est chose faite. Lors d’une conférence de presse ce mercredi 30 avril, le Front de libération nationale kanak et socialiste a confirmé sa présence effective à cette nouvelle séquence.
Mais pour combien de temps ? D’une part, Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC à l’animation du bureau politique du Front, l’avait déjà dit il y a trois semaines, le FLNKS juge le projet d’accord de l’État transmis le 30 mars "inacceptable", car "il ne répond pas aux revendications fondamentales du peuple kanak", notamment l’accession pleine et entière de Kanaky-Nouvelle-Calédonie à sa pleine souveraineté. Dominique Fochi rappelle qu’il "ne propose ni calendrier clair pour le transfert des compétences régaliennes, ni garantie effective d’exercice du droit à l’autodétermination, ni trajectoire sécurisée vers la pleine souveraineté." La seule solution politique viable sera pourtant celle qui le prendra en compte, insiste le FLNKS. Dans son mot d’ouverture à la Convention samedi, Christian Tein a insisté sur le fait que "la signature de l’accord de Kanaky devait intervenir avant le 24 septembre 2025 et préciser la date effective d’accession à l’indépendance avant la fin du mandat présidentiel en 2027".
Une "version 2" du document proposé par l’État
La délégation qui participe aux discussions, menée par le président de l’UC Emmanuel Tjibaou, ne manquera sans doute pas de le rappeler à Manuel Valls ce mercredi 30 avril. L’après-midi est consacré à des rencontres bilatérales, alors que le ministre des Outre-mer est arrivé mardi soir sur le territoire pour un troisième séjour visant à poursuivre le dialogue. L’équipe chargée des discussions ne s’y est pas rendue les mains vides. Le FLNKS l’a évoqué ce matin, précisant que, puisqu’il "ne se retrouve pas dans le cadre de négociation portée l’État", la Convention avait validé la proposition d’accord de Kanaky, "qui sera déposé et défendu par le Front". Les fondamentaux restent les mêmes : la question du président du FLNKS, Christian Tein, "discutée depuis le 5 février", celle des prisonniers politiques, de la sécurisation des discussions, de la répression, de l’urgence sociale…
"On a fait un pas"
Mais Manuel Valls non plus n’arrivera pas les mains vides. Le ministre doit présenter aux délégations, comme base de travail, une version 2 de ce qu'il a proposé le 30 mars. Le document doit traiter "de la société calédonienne, du redressement des finances des collectivités territoriales, de l’avenir économique et notamment du nickel, de l’avenir de la jeunesse", a-t-il indiqué sur RTL dimanche 27 avril.
Le contenu de cette mouture sera-t-il de nature à satisfaire le FLNKS et ses composantes ? Le mouvement juge, pour l’instant, que "le cadre de négociation posé était en deçà de l’accord de Nouméa", qui reste "le socle des discussions, constate Emmanuel Tjibaou, président de l’UC, chef de file de la délégation chargée des discussions. L’objectif est donc maintenant d’aller chercher ce cadre afin que "la version 2 prenne en compte les options portées par les indépendantistes", afin "que le même travail soit mené avec l’ensemble des partenaires". Un point essentiel, estime le député. "Aujourd’hui, nous, on a fait un pas pour s’engager et débattre avec nos compatriotes sur les points qui sont importants."
Que l'État donne sa vision
Pour cela, le Front a décidé "de renforcer ses moyens humains et d’actions afin d’aborder les prochaines étapes avec rigueur et unité". Une recommandation émise par Christian Tein, dans son mot d’ouverture samedi. Il s’agit, explique Emmanuel Tjibaou, "de bénéficier du format FLNKS, qui compte des instances syndicales, de la société civile". Autre élément que le FLNKS souhaiterait voir apparaître dans le document : "la vision de l’État". Il est également ressorti de la Convention, samedi 26 avril, une vive préoccupation quant à la "situation sociale dégradée du pays, accentuée par les politiques discriminatoires de la province Sud". Or, cela constitue, conclut le FLNKS, "un point critique pour la poursuite du dialogue".
Le Front devrait se prononcer dès demain sur la suite. Le bureau politique élargi se réunit ce jeudi 1er mai, dans le prolongement de la première journée de travail "afin de statuer sur la suite de la séquence". Rien n’est encore joué. De part et d’autre de l’échiquier politique, les probabilités de signature d’un accord semblent s’amenuiser.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS
- Les transports aériensà consulter ici