Alors que la plénière de vendredi 2 mai a tourné cours en milieu de matinée - les loyalistes n’ayant visiblement pas été satisfaits des propos tenus par Manuel Valls -, le FLNKS indique, dans un communiqué en date du dimanche 4 mai, que les discussions en cours avec l’État français se déroulent "dans un climat respectueux et constructif". Et réaffirme, conformément au mandat confié lors du 44^e Congrès de Saint-Louis, qui s’est tenu fin janvier, "sa détermination à mener jusqu’à son terme l’exercice politique engagé, avec pour objectif l’accession de Kanaky à sa pleine souveraineté et le traitement des sujets incontournables identifiés lors de nos différentes instances".

"Un État pluriculturel, démocratique et laïc"

Le Front estime que son projet d’indépendance est fondé sur un "État pluriculturel, démocratique, laïc et solidaire". Dans ce contexte, le mouvement de libération appelle "l’ensemble des forces politiques, sociales et citoyennes à poursuivre cet engagement collectif dans un esprit de responsabilité". Tandis que les formations non-indépendantistes regrettent la tournure des discussions. Sur NC La 1^re, Virginie Ruffenach (Le Rassemblement) a parlé de "désaccords profonds" concernant des mots prononcés par Manuel Valls, qui aurait évoqué "la délégation de compétences régaliennes", et le principe de "double nationalité".

Un changement de cap du ministre ? Si la version 1 du document remis par Manuel Valls le 30 mars semblait davantage en faveur des non-indépendantistes, la version 2, qui n’a pas encore été distribuée aux délégations, mais dont des notions ont été partagées lors de la plénière vendredi, serait plus favorable aux indépendantistes, mentionnant, entre autres, l’indépendance-association.

Un conclave prévu sur trois jours

Cette fameuse version 2 devrait être au cœur des négociations pendant le conclave qui démarre ce lundi 5 mai au Sheraton à Deva, avec une réunion plénière en début d'après-midi. Cette nouvelle mouture, comme annoncé par le ministre sur RTL le 27 avril, constitue une base de travail des trois jours de discussions à venir - si tant est qu’aucun partenaire ne quitte la table avant -, c'est-à-dire jusqu’à mercredi. Elle doit traiter "de la société calédonienne, du redressement des finances des collectivités territoriales, de l’avenir économique et notamment du nickel, de l’avenir de la jeunesse".

Dans son communiqué, alors que Manuel Valls s’est rendu à Maré ce dimanche, le FLNKS appelle ses militants et les Calédoniens à se "remémorer l’histoire commune qui a fait notre pays", citant le 5 mai 1988 et l’assaut de la grotte de Gossanah et le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et de Djubelly Wea perdent la vie lors de la cérémonie de levée de deuil des 19 militants. Enfin, dix ans plus tard, ce même 5 mai 1998, l’accord de Nouméa était signé par le Premier ministre Lionel Jospin, les représentants du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) et du FLNKS.