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    Nouvelle Calédonie
  • AFP | Crée le 15.05.2024 à 09h34 | Mis à jour le 15.05.2024 à 10h23
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    Les députés ont voté ce matin à l’Assemblée nationale en faveur du dégel du corps électoral aux élections provinciales. Photo Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
    Après le Sénat, l'Assemblée nationale a adopté à son tour ce mercredi matin la révision constitutionnelle réformant le corps électoral aux élections provinciales, mais la convocation d'un Congrès est en suspens.

    Le projet du loi du gouvernement sur le dégel du corps électoral aux élections provinciales a été adopté ce mercredi matin par 351 voix contre 153, les députés de gauche s'opposant à son adoption. Le RN et Les Républicains ont largement voté pour, comme l'écrasante majorité du camp présidentiel, à l'exception d'une poignée de députés MoDem.

    Les débats ont avancé lentement la nuit dernière, avec peu d'esclandres, malgré des pics de tension entre Gérald Darmanin et La France insoumise, le ministre de l'Intérieur accusant ces députés "d'obstruction" parlementaire, avec des amendements changeant parfois un seul mot ou une expression.

    Les Insoumis ont rejeté la critique, assumant des amendements "rédactionnels" pour bénéficier de temps de parole sur la réforme, et en retirant certains, tout en reprochant à l'exécutif "d'allumer une mèche".

    "Vous assumerez les conséquences de vos actes", a lancé Mathilde Panot, présidente du groupe.

    "Ce texte est une étape (...) ne donnez pas le sentiment (qu'un) accord global est impossible", a rétorqué Philippe Dunoyer (Renaissance), en référence à l'accord entre loyalistes et indépendantistes que l'exécutif espère voir se concrétiser.

    Emmanuel Macron a proposé d'inviter à Paris l'ensemble des parties néo-calédoniennes pour une rencontre avec le gouvernement visant à relancer le dialogue.

    Il a également promis qu'il ne convoquerait pas "dans la foulée" d'une éventuelle adoption du texte le Congrès du Parlement nécessaire pour modifier la Constitution, afin de laisser une dernière chance aux discussions entre les parties locales.

    Elargissement du corps électoral

    Ce projet de loi élargit le corps électoral propre au scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie. Celui-ci se limite essentiellement aux électeurs inscrits sur les listes pour une précédente consultation en 1998 et à leurs descendants, excluant de facto les résidents arrivés après 1998 et de nombreux natifs.

    Environ 25 000 électeurs pourraient intégrer la liste électorale avec le texte selon l'Institut statistique de Nouvelle-Calédonie.

    "Il n'est plus acceptable qu'aujourd'hui la proportion des électeurs exclus du droit de vote aux élections provinciales et du Congrès s'élève à pratiquement 20 %", a estimé le député LR Philippe Gosselin.

    Au Sénat, un mécanisme a été ajouté pour permettre la suspension de cette réforme constitutionnelle si un accord local survient jusqu'à 10 jours avant les prochaines élections, qui permettrait alors de se passer de la révision constitutionnelle.

    Mais des députés de gauche et des indépendants de Liot reprochent au gouvernement une "mauvaise méthode" en faisant adopter le texte, qui donnerait selon eux, même sans être entériné au Congrès, plus de poids aux loyalistes face aux indépendantistes.

    Fortes violences

    Car l'élargissement est vivement contesté par ces derniers, qui accusent l'Etat de vouloir passer en force pour "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak", qui représentait 41,2% de la population de l'archipel au recensement de 2019, selon l'Insee.

    De très fortes violences ont émaillé la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie. Magasins pillés, maisons incendiées, tirs sur les gendarmes: l'île a connu ses plus graves violences depuis les années 1980. Plus de 130 interpellations ont été effectuées selon le Haut commissariat de la République.

    Le camp présidentiel, la droite et le Rassemblement national ont toutefois plaidé ce mercredi pour aller au vote sur la réforme constitutionnelle, quitte à passer ensuite par la création d'une nouvelle "mission de dialogue", souhaitée aussi à gauche, mais "sous l'égide de l'Onu" a appelé Sabrina Sebaihi (écologiste).

    "L'apaisement ne peut passer que par un retrait du projet de loi constitutionnelle", a lancé mercredi le président du groupe communiste André Chassaigne à Gabriel Attal. "Suspendez l'examen de cette réforme", a demandé Arthur Delaporte (PS).

    "Le dégel du corps électoral est un enjeu démocratique majeur, incontournable", a répondu le Premier ministre, alors que certains de ses prédécesseurs ont pressé Matignon de reprendre en main le dossier calédonien, dont il est historiquement chargé.

    Appelant à "trouver un accord politique le plus large possible", Gabriel Attal a également enjoint "les responsables politiques calédoniens à saisir (la) main tendue" par l'exécutif.

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