Échaudés par la proposition de "souveraineté avec la France" que Manuel Valls a posée sur la table lors du "conclave" de Deva et à laquelle ils sont opposés, les loyalistes défendent leur position à Paris. Nicolas Metzdorf a rencontré Emmanuel Macron vendredi 23 mais, dans l’après-midi, à l’Élysée. Le député lui a fait part de "l’inquiétude des Calédoniens quant à leur avenir et des effets de la pire crise économique et sociale de notre Histoire". D’après l’élu, le président de la République en aurait conscience. "Je crois qu’il n’a pas envie de rester sur l’échec de Deva", écrit Nicolas Metzdorf dans une publication sur un réseau social. "Il m’a rappelé que traiter la question de la souveraineté de la France était sa prérogative." Le chef de l’État aurait également précisé "qu’à ce titre, il prendrait une initiative dans les prochains jours afin de relancer les discussions."

À quoi faut-il s’attendre ? Les discussions, le ministre des Outre-mer a déjà indiqué, dans un courrier envoyé aux présidents de groupe du Congrès il y a une semaine, qu’il voulait qu’elles reprennent. Manuel Valls a exprimé sa volonté de poursuivre les travaux engagés depuis le mois de février, dans le cadre d’un "comité de suivi associant tous les partenaires", dont une réunion serait proposée avant la fin du mois de juin. D’après le député, l’Élysée pourrait en élargir le format "en associant un maximum de monde", et d’ajouter : "Je pense qu’on va entrer dans une nouvelle phase sous l’impulsion d’Emmanuel Macron". Nicolas Metzdorf estime que c’est "au plus haut sommet de la République qu’est désormais posé le dossier calédonien".

Le ministre des Outre-mer en difficulté

L’élu calédonien aurait également "rappelé" à Emmanuel Macron, que si les non-indépendantistes étaient "toujours ouverts à la négociation", le choix des Calédoniens devait être respecté et que "l’indépendance ne pouvait pas être une option". Les loyalistes avaient tancé, lors d’une conférence de presse le 8 mai, le ministre. "Manuel Valls a tué les chances d’accord", déclarait alors Sonia Backès. L’intergroupe Loyalistes-Les Républicains évoquait même la perspective plus ou moins lointaine de nouvelles négociations, mais avec "un autre ministre". À Paris, le parlementaire Renaissance considère que le ministre "est clairement en difficulté sur le dossier calédonien", et remet même en cause sa présence dans la suite des discussions. "Il a pris parti pour les indépendantistes dans son projet. Il ne faut pas s’attendre, de notre part, à un soutien de sa présence dans les futures négociations." Enfin, concernant les élections provinciales, elles ne seraient pas "la priorité" du chef de l’État, selon Nicolas Metzdorf.