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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 25.04.2025 à 16h42 | Mis à jour le 28.04.2025 à 11h01
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    L’assemblée générale des huit pays kanak s’est tenue au Sénat coutumier ce vendredi 25 avril. Photo Anthony Tejero
    À l’occasion de l’assemblée générale des huit pays kanak, réunis ce vendredi 25 avril, le Sénat coutumier a dévoilé les grands axes qu’il compte défendre dans un contexte de "crise majeure". L’institution insiste sur l’urgence de reconstruire le pays différemment, avec une meilleure prise en compte du peuple autochtone. Le tout, en poursuivant le processus de décolonisation prévu par l’accord de Nouméa.

    Réunis en assemblée générale ce vendredi 25 avril (date anniversaire qui célèbre les 11 ans de la charte du peuple kanak), les conseils coutumiers des huit aires et les sénateurs ont établi une feuille de route pour appeler à une "refondation sociétale" ancrée dans une meilleure reconnaissance du peuple kanak et des citoyens calédoniens. Sur fond d’une "crise majeure", l’institution formule une déclaration solennelle sur les leçons de l’histoire, tout en nourrissant l’ambition de reconstruire le pays "différemment". Et ce, dans le respect du peuple autochtone. Voici les axes principaux de travail retenus.

    Paix et cohésion

    "Avant de parler d’avenir, on doit parler du présent, avec les difficultés importantes que traversent nos populations", lance d’emblée Mahe Gowe, le président du Sénat coutumier, qui reformule "son refus de la violence" et appelle une nouvelle fois "à l’unité et à la cohésion" des autorités coutumières mais aussi des différentes forces politiques afin de "restaurer l’entente et la paix sociale".

    Décolonisation et souveraineté partagée

    Pour le Sénat, la "réaffirmation" du processus de décolonisation prévu par l’accord de Nouméa doit constituer "la base de toute solution institutionnelle à venir". Sur ce sujet, si Mahe Gowe rappelle avoir "donné mandat à nos politiques" pour trouver un accord, les autorités coutumières "se réservent le droit de participer à tout ce qui touche à l’identité kanak et à l’avenir du peuple autochtone". Pour autant, l’institution plaide en faveur d’un "nouveau modèle de souveraineté partagée" et propose un "système d’autodétermination évolutif, fondé sur un statut de partage clair avec la France", qui soit "révisable tous les dix ans". Dans ce cadre, il faudra également trouver un consensus autour d’un nom et d’un drapeau officiel pour le Caillou.

    Réformes institutionnelles, économiques et sociales

    À l’approche d’une nouvelle visite de Manuel Valls (le ministre est attendu la semaine prochaine) pour poursuivre les négociations autour d’un éventuel accord sur l’avenir institutionnel, le Sénat coutumier rappelle son ambition de "renforcer le bicamérisme", en lui accordant, à l’image du Congrès, un véritable pouvoir décisionnel. Une trajectoire que l’institution imagine pouvoir également s’appliquer au Cese (Conseil économique, social et environnemental).

    Par ailleurs, en vue de reconstruire autrement le pays, les sénateurs prônent une meilleure intégration de l’identité kanak dans les programmes publics et demandent l’instauration d’un programme "mémoire, vérité et pardon" entre l’État, le peuple autochtone et les autres communautés.

    Autant de réformes qui visent à gommer les profondes inégalités et les déséquilibres sociaux qui ont, selon l’institution, causé la crise insurrectionnelle. "Le Sénat s’investit avec les quartiers populaires, pour donner un coup de main, voir comment relever les situations graves qui sont vécues par les populations des quartiers défavorisés, explique Mahe Gowe. L’idée est de construire un autre modèle qui prend en compte la situation des gens pour ensuite produire des politiques publiques."

    Vers un nouveau statut des tribus ?

    Sur ce volet, l’institution coutumière demande la création d’une loi du pays pour faire évoluer le statut des tribus, "qui n’a jamais changé" depuis l’arrivée des premiers colons. "L’élection de maires kanak a fait évoluer le sujet en apportant un peu plus pour le bien-être des populations, mais ça n’a pas changé, estime Mahe Gowe. L’idée est de porter un projet de loi qui donnerait un véritable statut de collectivité publique aux territoires coutumiers, avec un financement et une considération, ce qui pourrait faire évoluer, en particulier, la jeunesse Kanak."

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