- Baptiste Gouret | Crée le 31.05.2025 à 12h18 | Mis à jour le 02.06.2025 à 13h53ImprimerMarine Le Pen a défendu sa vision du dossier calédonien, vendredi 30 mai, devant plusieurs centaines de personnes réunies au Château Royal. Photo Baptiste GouretL’idée d’un nouveau référendum d’autodétermination dans 40 ans défendu par la cheffe de file du Rassemblement national a exaspéré une partie de la foule venue écouter son projet, lors d’un rassemblement organisé vendredi soir au Château Royal.
La journée s’est achevée comme elle avait débuté, vendredi 30 mai, pour Marine Le Pen : dans une ambiance électrique. Pour son dernier jour de déplacement en Nouvelle-Calédonie, la patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale a eu à débattre avec des militants non-indépendantistes particulièrement agacés par sa vision de l’avenir du Caillou. Ce fut le cas le matin, au Mont-Dore, où des habitants excédés par des mois de violences et d’isolement se sont écharpés avec la dirigeante d’extrême droite. "Vous êtes en train de nous donner des leçons comme si vous connaissiez la Nouvelle-Calédonie", lui a reproché l’un d’entre eux.
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Le soir, dans une salle du Château Royal trop étroite pour accueillir les centaines de personnes venues l’écouter, Marine Le Pen a dû affronter les mêmes reproches à l’évocation de sa solution à l’impasse institutionnelle actuelle : une "pause" de quarante ans pour se concentrer sur le développement économique du territoire, avant un nouveau référendum d’autodétermination.

De nombreux Calédoniens sont venus assister au meeting de la dirigeante d’extrême droite. Photo Baptiste Gouret"Il faut entendre des choses qui vous déplaisent"
L’évocation d’une ultime consultation a suffi à provoquer l’ire d’une partie du public, acquise à la cause loyaliste. "On a voté trois fois non !", ont fulminé certains militants. "Ton référendum, tu l’oublies !", a crié un homme, vêtu d’un t-shirt CRC (comité de résistance citoyenne). "Il faut entendre des choses qui vous déplaisent, a réagi la patronne du RN. Que cela vous plaise ou non, les indépendantistes représentent une part significative de la classe politique calédonienne et de la population", et les trois référendums "ne les ont pas fait renoncer à leur projet d’indépendance". "Je ne fais qu’affirmer la réalité […] On est obligés de réfléchir avec la vérité aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, pas avec les rêves auxquels on a cru", a poursuivi Marine Le Pen, devant une audience qui oscillait entre protestations et applaudissements.

Une femme a brandi une affiche en faveur du dégel du corps électoral, un sujet sur lequel Marine Le Pen s’est montrée discrète durant son déplacement. Photo Baptiste GouretLa pause institutionnelle défendue par la dirigeante d’extrême droite pourrait notamment permettre, selon elle, de construire "une majorité solide pour faire le choix de la Nouvelle-Calédonie dans la France". Surtout, elle offrira le répit nécessaire à un sursaut économique du territoire, estime Mme Le Pen, qui a continué de défendre son idée d’un "grand plan Marshall" pour sortir la Nouvelle-Calédonie du marasme et se débarrasser du débat sur l’indépendance, qu’elle juge inefficace et clivant. "Les réformes institutionnelles n’ont jamais nourri personne. Elles n’ont jamais rempli le frigidaire […] C’est la prospérité retrouvée qui permettra de travailler ensemble, de se refaire confiance, de retisser des liens entre les Français de toutes les origines." Une occasion offerte aux partis politiques calédoniens de "réfléchir ensemble sur les projets d’avenir, sur les infrastructures à construire, sur les secteurs à valoriser", ce qu’ils n’ont "pas fait pendant vingt-cinq ans", a regretté Marine Le Pen.
"Moins mauvaise solution"
Diversification de l’agriculture, développement de l’économie bleue, réflexion sur une énergie décarbonée, reprise en mains de la filière nickel, prolongement du dispositif de chômage partiel… La cheffe de file du RN à l’Assemblée a listé les grands dossiers sur lesquels la Nouvelle-Calédonie et l’État doivent, à ses yeux, concentrer leurs efforts.

La cheffe de file du RN s’est offert un bain de foule au terme de la réunion publique. Photo Baptiste GouretPour autant, elle en convient : " il faut évidemment une stabilité institutionnelle". Marine Le Pen défend une solution fondée sur "le meilleur de l’accord de Nouméa, en tirant objectivement les leçons de ses insuffisances et de ses carences afin d’éviter de reproduire les mêmes échecs". C’est ce projet qu’elle voudrait voir soumettre à une nouvelle consultation dans quatre décennies. La "moins mauvaise solution" pour ne pas risquer "la guerre civile" qui menace, selon elle, le pays. Ce projet "n’est pas parfait, mais c’est celui que je porte et que je pose devant vous. C’est vous qui décidez, je ne vais pas signer à la place des Calédoniens."

Pour conclure son meeting, Marine Le Pen a invité le public à entonner une Marseillaise. Photo Baptiste GouretMERCI DE VOUS IDENTIFIER
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