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    Nouvelle Calédonie
  • Outremers360  | Crée le 26.05.2025 à 11h36 | Mis à jour le 02.06.2025 à 13h42
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    L’île est orientée nord-sud, longue de 3,5 km pour une largeur variant de 800 mètres au nord à 660 mètres au sud. Elle forme un « 8 » dont la bande terrestre centrale ne fait que 250 mètres de large. Photo Outremers360 / Squale Odyssey
    L’Amborella, navire scientifique de la Nouvelle-Calédonie, a quitté Nouméa ce mardi 20 mai pour une mission sur l’île Walpole. Le début d’un ambitieux programme de plusieurs années qui vise notamment à restaurer le milieu en éradiquant des espèces envahissantes comme le rat, la fourmi électrique ou le faux mimosa, mais aussi à mieux comprendre les traces de présence humaine ancienne sur ce territoire isolé situé à plus de 200 kilomètres de la Grande Terre. Les explications de notre partenaire Outremers360.

    Isolée à l’extrême sud-est du parc naturel de la mer de Corail, Walpole est classée réserve naturelle depuis le 1er janvier 2024. Avec Matthew et Hunter, cet atoll surélevé d’origine volcanique de 170 hectares forme les îles inhabitées de cette région. Walpole abrite une biodiversité remarquable, notamment des reptiles endémiques comme Epibator insularis et au moins neuf espèces d’oiseaux marins nicheurs. Ces habitats sont toutefois menacés par la présence de trois espèces invasives : le rat du Pacifique, la fourmi électrique et le faux mimosa (Leucaena leucocephala).

    C’est pourquoi une mission scientifique est en cours, partie de Nouméa le 20 mai. piloté par le service du parc naturel de la mer de Corail et de la pêche (gouvernement) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Bird conservation NC avec le soutien de l’État, de l’Office français de la biodiversité (OFB).

    Deux ans et demi de diagnostic

    Sur place, les experts lancent phase dite de "préfiguration", sur une période de deux ans et demi. Elle vise à établir un diagnostic écologique précis de l’île et à tester des protocoles de lutte contre les espèces invasives. Les objectifs immédiats comprennent l’actualisation des données sur la dispersion de la fourmi électrique, l’évaluation de l’impact écologique du faux mimosa et la confirmation de la présence d’espèces rares d’oiseaux marins suspectées de nicher à Walpole.

    Six missions supplémentaires jusqu’en 2026

    En raison de son relief abrupt — avec des falaises de 70 à 80 mètres de haut — l’île présente des défis logistiques importants. La mission prévoit ainsi la sécurisation de l’accès, l’aménagement de sentiers balisés, et l’évaluation des contraintes pour les opérations futures.

    Six missions supplémentaires sont programmées entre 2025 et 2026. Elles permettront notamment l’installation d’un camp de base, la cartographie de l’île par drone, et la mise en place d’un suivi écologique par pièges photo et enregistreurs acoustiques.

    Des expériences spécifiques seront menées pour observer l’évolution de la faune invasive après certaines interventions, comme l’éradication des rongeurs. D’autres études porteront sur la végétation et la banque de graines dans les zones dominées par le faux mimosa.

    Présence humaine ancienne

    La seconde phase du programme, conditionnée par les résultats du diagnostic initial, consistera en des actions de restauration actives : éradication des espèces invasives, replantation d’espèces végétales natives, et renforcement des populations d’oiseaux marins. Des recherches historiques et paléo-écologiques permettront également d’établir un état de référence de l’écosystème, antérieur à l’exploitation du guano, qui s’est déroulée entre 1916 et 1942.

    Les fouilles archéologiques attestant d’occupations humaines anciennes sur l’île ont conduit à l’intégration des savoirs autochtones dans le projet. Des échanges sont prévus avec les coutumiers, anthropologues et archéologues, qui seront associés au comité de pilotage.

    Ce programme pourrait intégrer l’initiative mondiale Island-Ocean Connection Challenge, qui ambitionne de restaurer 40 grandes îles dans le monde. Pour la Nouvelle-Calédonie, Walpole devient un site pilote, combinant recherche scientifique, gestion environnementale et coopération internationale. Enjeu écologique, scientifique et culturel, la restauration de ce territoire représente un exemple d’action coordonnée en faveur de la biodiversité insulaire et maritime dans le Pacifique Sud.

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