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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 24.10.2018 à 05h53 | Mis à jour le 24.10.2018 à 05h53
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    Il y a cinq centres de contrôle technique à Nouméa, un à Koumac, un à Koné et un à Lifou. Photo T. Perron
    SOCIÉTÉ. Le contrôle technique est-il mort-né ? La commission des infrastructures du Congrès ne s’est réunie qu’une fois, en mars. Depuis, plus rien. La ministre Cynthia Ligeard est furieuse. Impopulaire, la réforme risque bien d’être enterrée.

    Le travail de lobbying a fonctionné à plein régime. En coulisses comme dans la rue. « On a gagné. Le collectif a fait pression sur les politiques, ça a payé. Maintenant, on sait que la loi ne sera pas appliquée », s’emballe une membre du Collectif populaire contre le contrôle technique, qui avait rassemblé plus de 300 personnes en mars dans les rues de Nouméa, soutenues par des défilés de camions et des barrages filtrants des rouleurs de ContraKmine, de Koumac à Tontouta. Dix ans après une tentative avortée, l’année 2018 devait rimer avec contrôle technique obligatoire. Impopulaire pour certains, réclamée par les acteurs de la sécurité routière, la réforme est en passe d’être discrètement jetée aux oubliettes.

    Axe majeur du plan quinquennal de sécurité routière (2014-2018), voté à l’unanimité par le Congrès en décembre 2013, le projet de texte prévoyait que toutes les voitures atteignant cinq ans d’ancienneté, qu’elles soient mises en vente ou pas, devraient subir un contrôle technique avec l’obligation de le repasser tous les trois ans et de réparer les éléments défectueux (lire par ailleurs). En début d’année, le contrôle technique obligatoire semblait pourtant sur de bons rails. Le gouvernement avait adopté le 26 janvier le projet de délibération puis déposé le texte sur le bureau du Congrès trois jours plus tard. « La commission des infrastructures s’est réunie le 7 mars sans examiner le texte au fond. Depuis, nous sommes en attente de la reprise des travaux de la commission sur ce sujet en dépit de mes relances », déplore Cynthia Ligeard (Rassemblement- LR). La membre du gouvernement en charge de la sécurité routière l’avoue, « il y a un blocage, mais le gouvernement n’a plus la main ». Pourquoi le projet est-il donc en passe d’être enterré ? Cynthia Ligeard estime que la commission, présidée par Nina Julié (Calédonie Ensemble), a été « impressionnée par l’expression des “anticontrôle technique” » et « recule devant ce qu’elle pense être une mesure impopulaire » sans avoir « consulté la communauté de la sécurité routière ».

    IL NOUS FAUT DES GARANTIES

    Interrogée, Nina Julié conteste l’abandon du projet à quelques mois des élections provinciales de 2019, « nous avons émis un certain nombre de remarques et de questions auxquelles nous n’avons pas eu de réponse du gouvernement. Il nous faut des garanties. » L’élue précise en trois points : « D’abord, nous manquons de données sur les accidents qui sont causés par le mauvais état des véhicules. Puis, nous avons un problème de légalité d’accès sur les centres agréés, qui sont en nombre insuffisant. Et enfin, il y a un problème juridique : est-ce que cette mesure ne relève pas plutôt d’une loi du pays ? » Nina Julié admet que la mesure peut être considérée comme impopulaire car elle a « un impact financier sur les ménages ». La réforme aux oubliettes, Robert Moulin, président du Syndicat des contrôleurs techniques, en a « été informé. On m’a dit que ça ne sera pas voté avant la prochaine mandature. Ce n’est pas assez porteur, pas assez électoraliste. C’est déplorable : les politiques ne pensent pas à l’intérêt général, le contrôle technique peut sauver des vies. » Après tout, il s’agit bien de cela, changer ce constat morbide : en Calédonie il y a en moyenne, toutes proportions gardées, six fois plus de morts sur la route qu’en Métropole.


    16 000 voitures

    passent chaque année dans un des huit centres de contrôle technique du pays. Sur le Caillou, on dénombre environ 160 000 voitures.


    REPÈRES

    Réparer pour être en conformité

    Le projet prévoyait l’obligation de réparer les éléments défectueux répartis dans neuf familles : freinage, transmission, roues, pneus, éclairage, équipements, direction, châssis et suspensions. Si un ou plusieurs éléments de ces familles sont défectueux, le propriétaire aurait été obligé de les réparer pour obtenir un certificat de conformité. En cas de contrôle, sa non-présentation aurait entraîné une amende de 15 000 francs.

    Un nouveau plan

    « Le contrôle technique obligatoire sera de nouveau inscrit dans les actions du futur plan de sécurité routière en cours d’élaboration », assure Cynthia Ligeard. « La communauté de la sécurité routière est unanime quant au bienfondé de cette mesure. »

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