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    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 18.10.2025 à 17h56 | Mis à jour le 31.10.2025 à 16h50
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    La création d’escales est un enjeu pour relancer la croisière en Nouvelle-Calédonie, qui ne propose plus que deux escales aujourd’hui, Nouméa et Lifou. Photo Archives LNC / Thierry Perron
    Nouvellement créé, le Club croisière de Nouvelle-Calédonie ambitionne de relancer le secteur, en perte de vitesse depuis le Covid et les émeutes, le territoire ne proposant plus que deux escales aujourd’hui, Nouméa et Lifou. L’association est convaincue du potentiel de la destination. Explications.

    Pourquoi un Club croisière ?

    "Aucune stratégie pour relancer la filière ne peut émerger sans structure viable", introduit Charlie Sarafian, du syndicat des pilotes maritimes, qui pilote également le tout nouveau Club croisière de Nouvelle-Calédonie (CCNC), composé également de la Chambre de commerce et d'industrie, de Nouvelle-Calédonie Tourisme (NCT), de Noumea Discovery et de l’agence Kenua. Le professionnel cite l’exemple réussi du Tahiti Cruise Club (TCC), une association qui regroupe, en Polynésie française, les acteurs du secteur depuis plus de quinze ans. "Ils ont multiplié par trois leur catalogue d’escales et sont passés de 12 milliards à 22 milliards de francs de retombées économiques."

    Les principaux objectifs du club sont la structuration de la croisière, le soutien aux communes souhaitant développer cette activité et la participation au développement et à la promotion de la Nouvelle-Calédonie comme destination pour les navires. "La croisière peut être un vecteur de la relance économique."

    Améliorer l’image

    Cela constitue une "mesure d’urgence", insiste Charlie Sarafian, faire évoluer le regard porté sur la croisière, "qui souffre d’une mauvaise image" en raison de son impact sur l’environnement et les populations. Des critiques en partie injustifiées, selon le représentant du CCNC. "Il y a eu une évolution réglementaire sur la gestion des eaux de ballast, les peintures utilisées, les rejets atmosphériques, et des ambitions fortes concernant la transition énergétique des navires, avec un objectif en 2050 de zéro émission de carbone."


    De gauche à droite, Charlie Sarafian et Vincent Chevalier, du syndicat des pilotes maritimes qui gèrent le Club croisière Nouvelle-Calédonie, et Élodie Jaunay, directrice de l’agence Kenua, membre du CCNC. Photo A.-C.P.

    Des questions se posent également sur "notre acceptation du tourisme en Nouvelle-Calédonie". Une réflexion doit être menée, sans quoi ouvrir des escales sera très compliqué. Et puis, des règles peuvent être établies dans les cahiers des charges afin de répondre aux demandes de chacun. Il est par exemple possible de définir une taille de navire et un nombre de passagers à terre maximum en fonction des zones. "Une escale sera par exemple annulée à Lifou l’année prochaine en raison d’une fête religieuse. Les compagnies respectent les souhaits des populations, à partir du moment où c’est cadré et que les contraintes sont connues."

    Un secteur en crise

    La Nouvelle-Calédonie est passée de six à deux escales depuis le Covid. Seules Nouméa et Lifou accueillent des bateaux aujourd’hui. Ce qui fait chuter le nombre de touchers à environ 120 cette année a priori (il y en a eu 151 en 2005, 500 en 2016, avant une baisse au moment de Covid, un rebond en 2023, puis un arrêt au moment des émeutes). Les retombées économiques, elles, selon les estimations, auraient reculé de 7,5 milliards à 2,5 milliards de francs. "Les compagnies n’arrivent plus à vendre la destination. Et nous sommes en concurrence directe avec la Vanuatu", explique Vincent Chevalier, également pilote maritime et représentant du CCNC.

    Un potentiel de développement

    Le CCNC aimerait bien profiter de l’essor de la croisière au niveau mondial (+ 6 %) et du développement économique que cela pourrait apporter à la Nouvelle-Calédonie en termes de "créations d’emplois", de "retombée de devises étrangères", de "valorisation patrimoniale et culturelle", d’outil pour "fixer des populations" sur les lieux des escales. D’autant qu’en créer une ne nécessite pas forcément beaucoup de moyens. "On n’a pas besoin d’installations lourdes pour commencer. Il suffit de définir une zone d’intérêt touristique, un accès nautique et surtout la bonne volonté de la population, des institutions, des opérateurs privés, et on arrive sur un projet d’utilité publique", vante Vincent Chevalier. En outre, ajoute le pilote maritime, "60 % des croisiéristes retournent un jour sur un lieu visité en escale. La croisière, c’est une sorte d’ambassadeur de la destination". Mais, alerte-t-il, c’est maintenant qu’il faut agir, sous peine de "louper le train en marche. On a encore la possibilité de rattraper le dernier wagon".


    Le Club croisière s’est présenté aux institutions jeudi 16 octobre, à la CCI, devant notamment la province Sud, le gouvernement et la mairie de Nouméa. Photo A.-C.P.

    Des projets

    Une des volontés du CCNC est désormais de rencontrer les communes afin de trouver de nouvelles escales. "Boulouparis a un souhait de faire venir des paquebots, éventuellement Bourail. On a contacté Ouvéa, il y a Maré, l’île des Pins, Hienghène… il faut faire de la prospection." Plusieurs projets seraient en cours de réflexion, indique Charlie Safarian : améliorer l’attractivité du pays, mais aussi l’expérience humaine et la gestion des flux, faire venir différentes tailles de bateaux, définir des indicateurs de suivi, professionnaliser les prestataires, créer une charte environnementale et un label qualité, etc.

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