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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 13.02.2025 à 15h22 | Mis à jour le 13.02.2025 à 15h27
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    Du 3 au 7 février, les ATR sont restés cloués au sol, à l’aérodrome de Magenta. Photo Thierry Perron
    Frappée de plein fouet par la crise depuis le 13 mai, Aircal a subi une série noire en décembre et surtout en février où sa flotte est restée clouée au sol pendant de longs jours, bloquant plus de 1500 passagers. Les "aléas techniques" survenus ne sont pas l’unique cause, puisque la compagnie ne vole actuellement qu’avec deux avions, contre quatre en temps normal. Explications.

    Une suspension de l’ensemble des vols pendant cinq jours en pleine période de vacances scolaires alors que la rentrée approche à grands pas. C’est l’un des pires scénarios qui pouvaient se produire pour Aircal, confrontée à des "aléas techniques" sur sa flotte (conjugués à de mauvaises conditions météo), qui est donc restée clouée au sol du lundi 3 février au vendredi 7 février. Et ce, alors que plusieurs rotations du Betico ont également été annulées.

    Ces pannes ont ainsi "impacté" entre 1 500 et 1 800 passagers selon la compagnie aérienne, pour qui la "série noire" continue, puisqu’elle avait déjà été contrainte d’annuler et décaler de nombreux vols en décembre dernier.

    Un ATR loué à Air Tahiti jusqu’en septembre

    Une situation qui n’est pas étrangère à la crise que traverse le pays depuis les émeutes qui ont éclaté en mai dernier et qui n’ont pas épargné Aircal, dont le trafic s’est effondré et dont le programme de vols a ainsi été réduit de 37 % l’an dernier. Cette adaptation s’inscrit dans un vaste plan pour assurer la "survie" de la compagnie, qui a donc décidé de réduire sa flotte.

    Composée en temps normal de quatre ATR, Aircal a donc revu à la baisse son programme de vols et son nombre d’avions en raison de la chute du nombre de passagers et de l’arrêt brutal du tourisme.

    La société a ainsi mis en location auprès d’Air Tahiti l’un de ses appareils depuis octobre. Un contrat qui doit durer au moins jusqu’en septembre prochain. "L’objectif est de soutenir la trésorerie de la compagnie puisqu’aujourd’hui, le coût de la location à Air Tahiti couvre le remboursement des emprunts que nous avions contractés pour acheter cet avion et qui se compte encore en centaines de millions de francs par an", explique Daniel Houmbouy, le directeur général d’Aircal.

    Six mois de retard pour lancer la maintenance d’un avion

    Par conséquent, durant ces longs mois de location, la société ne dispose "physiquement" plus que de trois avions au lieu de quatre. Mais c’est sans compter un autre paramètre, qui a plombé la compagnie. Parmi les trois ATR encore disponibles, l’un de ses appareils ne peut pas voler, puisqu’une opération dite de "grande maintenance" doit être effectuée. Cette procédure était prévue de longue date, mais a pris beaucoup de retard à cause des émeutes.

    "L’avion a été arrêté pour cette grande maintenance qui devait être menée par le personnel technique d’Air Calédonie, mais avec des renforts extérieurs. Ces travaux devaient débuter au mois de juillet et pour une durée de deux mois. Sauf qu’à cette période, aucun renfort n’est venu en Calédonie, au regard de la situation de violences que nous connaissions. Il n’y avait pas de candidats à l’expatriation et ces premiers renforts ne sont arrivés qu’en décembre, détaille Daniel Houmbouy, qui espère rendre de nouveau cet ATR opérationnel d’ici mars ou avril prochain. Aujourd’hui, le contexte a changé dans le pays et on est capables d’aller chercher des renforts. Donc on va mettre des moyens pour pouvoir sortir l’avion de l’atelier de maintenance le plus rapidement possible."

    Retour à la normale

    Mais d’ici-là, la compagnie ne pourra donc compter que sur deux appareils en capacité de voler. Fort heureusement, en dépit d’imprévus comme l’alerte à la bombe déclenchée ce jeudi matin à l’aérodrome de Magenta, les rotations ont repris normalement depuis une semaine. Les "aléas techniques" qualifiés "d’habituels" survenus récemment ayant tous été réglés.

    "Dès le vendredi 3 février, on a au un premier avion opérationnel et mis en ligne, ce qui a permis de rapidement récupérer toutes les personnes qui étaient en souffrance dans les hôtels prioritairement, explique le directeur de la compagnie. Notre second avion a été opérationnel dès le lendemain. Cette semaine, qui correspond à un pic lié à la rentrée, nos deux avions sont disponibles et donc on va pouvoir fonctionner normalement. La seule incertitude qui peut demeurer, c’est la fenêtre météo. Mais en dehors de ça, on sera en capacité, selon des délais raisonnables, de pouvoir ajouter des vols si besoin."

    "Incident grave" à Ouvéa : l’enquête se poursuit

    Le Bea (Bureau d’enquêtes et d’analyses) a ouvert une enquête, après ce que le gendarme de l’aérien qualifie "d’incident grave" survenu sur un appareil d’Aircal, le 19 décembre dernier. Alors que cet ATR immatriculé F-OZKN atterrissait à l’aérodrome d’Ouvéa, l’arrière du fuselage a "heurté" la piste.

    "Sur l’arrondi, l’angle était trop important et donc l’avion a touché l’arrière. L’avion a été immobilisé. On a envoyé des équipes pour faire tous les contrôles nécessaires et l’appareil a repris le vol dès le lendemain, explique Daniel Houmbouy, qui tient à se montrer rassurant : Ce n’est pas courant, mais ce n’est pas non plus exceptionnel. L’enquête ouverte par le BEA, avec qui nous collaborons de façon étroite, suit son cours et ses résultats seront rendus publics sur son site internet. L’avion reste en ligne et on est assez confiants. À ce stade, cela ne perturbe pas du tout notre activité".

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