- Radio 1 Tahiti / Lucie Rabreaud | Crée le 04.03.2025 à 05h00 | Mis à jour le 04.03.2025 à 05h00ImprimerLa Polynésie française compte se débarrasser de ses moustiques grâce aux rayons X. Photo DREn Polynésie française, un programme novateur, mené par l’Institut Malardé sur l’atoll de Tetiaroa, se poursuit et semble porter ses fruits. Des moustiques mâles stériles y sont libérés régulièrement pour diminuer largement, si ce n’est éradiquer ces populations d’insecte. Un succès qui conduit ce dispositif à bientôt s’élargir tant à Tahiti qu’aux îles Cook, grâce à une nouvelle technique par rayons X jugée plus rapide et efficace. Les explications de notre partenaire Radio 1.
Les responsables du World Mosquito Program ont annoncé cette semaine, en Nouvelle-Calédonie, la fin du programme et sa réussite. Lancé en 2018 dans Nouméa puis son agglomération, il consistait à lâcher des moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia afin de stopper la transmission de maladies comme la dengue, le zika ou le chikungunya. 24 millions de moustiques ont ainsi été relâchés. Et depuis 2020, aucune épidémie d’arboviroses n’a été enregistrée dans l’agglomération, "un succès monumental" pour les autorités.
Alors qu’en est-il en Polynésie française ? La bactérie Wolbachia est bien utilisée aussi, mais pas de la même façon. Une autre de ses propriétés est de stériliser les mâles. Et c’est cette méthode qui a été mise en place sur l’atoll de l’hôtel Brando, à Tetiaroa, pour répondre à la demande des propriétaires : "éliminer la nuisance causée par les moustiques".
"Résultats très probants"
Si, en Nouvelle-Calédonie, les épidémies ont été stoppées, les moustiques sont toujours là. Alors que sur Tetiaroa, il s’agissait de faire baisser la population de cet insecte. Et la formule semble porter ses fruits. "Les résultats obtenus ont été très probants, avec un effondrement des populations de moustiques après seulement quelques mois de traitement. Ce qui a permis à l’hôtel de fournir à ses employés et ses clients un environnement dénué de moustiques et donc de maladies qu’ils peuvent transmettre. Le bénéfice est double", explique Hervé Bossin, responsable du laboratoire d’entomologie médicale de l’Institut Malardé. Des lâchers réguliers ont lieu sur le motu de l’hôtel, soit 3 à 4 millions de moustiques depuis huit ans.
Stérilisation par rayons X
Un succès qui a permis le financement par le Pays et l’État du centre de recherche et de production de moustiques mâles stériles sur le site du laboratoire d’entomologie à Paea. Depuis, une production industrielle a été mise en place. Mais ce n’est plus la bactérie Wolbachia qui est utilisée pour stériliser les moustiques. Cette fois, les mâles passent aux rayons X, une méthode appelée technique de l’insecte stérile (SIT en anglais).
"Ça marche très simplement. On les met dans des cages au laboratoire et on produit donc des quantités de moustiques assez importantes. On sépare les mâles des femelles avec une approche mécanique, décrit Hervé Bossin. Ils sont ensuite insérés dans des étuis que l’on place dans l’appareil de stérilisation par rayons X. On appuie sur le bouton et trois minutes plus tard, ils sortent stériles de l’appareil, et on peut ensuite les transférer vers les sites qui sont infestés et les lâcher dans ces zones."

Les appareils de ce site unique en France permettent de traiter des centaines de milliers, voire des millions de moustiques. Photo DRLes appareils de ce site unique en France permettent de traiter des centaines de milliers, voire des millions de moustiques. Avec Wolbachia, des vérifications régulières sont nécessaires pour s’assurer que la bactérie est toujours présente chez les moustiques. Avec les rayons X, la méthode est jugée plus flexible, plus rapide et plus facile. Et elle fonctionne avec différents types d’insectes. "Trois espèces de moustiques sont problématiques en Polynésie française : l’aedes aegypti, le moustique tigre polynésien et le culex quinquefasciatus, poursuit Hervé Bossin. Ce dernier transmet le paludisme aviaire aux oiseaux et malheureusement il touche le monarque de Fatu Hiva qui est une espèce en voie critique d’extinction."
Jusqu’aux îles Cook
Bientôt ces moustiques stériles vont être relâchés dans trois endroits : Aitutaki dans les îles Cook, sur l’atoll Tetiaroa et à Paea, à Tahiti, dans le cadre du programme PAC-SIT mené par l’Institut Malardé en collaboration avec la Direction de la santé des îles Cook. L’opération, qui va démarrer au second semestre de cette année, est financée par l’Organisation mondiale de la santé à hauteur de 60 millions de francs sur les deux ans qui viennent. "Ça nous permettra d’avoir un traitement d’une bonne partie de la commune de Paea et d’envisager de décliner cette opération sur les autres communes si on arrive à obtenir les moyens du Pays. "
Cette méthode de stérilisation des moustiques mâles par rayons X répond à plusieurs préoccupations : sanitaire, économique et touristique.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS




Les transports aériensà consulter ici











