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    Politique
  • Dessy SAGITA et Eric BERNAUDEAU / AFP | Crée le 14.02.2024 à 17h00 | Mis à jour le 14.02.2024 à 17h00
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    Une femme dépose son bulletin de vote, ce mercredi, pour les élections présidentielles et législatives indonésiennes dans un bureau de vote de Banda Aceh. Photo de CHAIDEER MAHYUDDIN / AFP
    Près de 205 millions d’Indonésiens choisissent mercredi leur prochain président, l’actuel ministre de la Défense Prabowo Subianto, au passé militaire controversé, faisant figure de favori pour diriger la première économie d’Asie du Sud-Est.

    A 72 ans, Prabowo Subianto, bien qu’accusé d’atteintes aux droits humains sous la dictature de Suharto à la fin des années 1990, pourrait remporter dès le premier tour les élections en Indonésie qui ont débuté ce mercredi. Avec près de 52 % d’intentions de vote, selon les derniers sondages, l’ancien général devance largement Anies Baswedan, l’ancien gouverneur de Jakarta, et Ganjar Pranowo, ex-gouverneur de Java centre, au coude-à-coude pour la deuxième place. "Mon espoir est de vaincre", a déclaré Prabowo Subianto, avant de voter à Bogor, sur la grande île de Java, puis de lancer un appel aux électeurs : "Faites votre travail de citoyen, votez selon votre conscience !".

    Si une partie de la population est sensible à son discours nationaliste, la probabilité croissante de l’accession de M. Prabowo à la présidence ne manque pas de susciter des inquiétudes quant à un éventuel recul des acquis démocratiques.

    "Je veux avoir un leader qui perpétuera la démocratie", lance Debbie Sianturi, consultante, avant de voter à Jakarta.

    Les 800 000 bureaux de vote doivent rester ouverts durant seulement six heures, jusqu’à 13 heures (17 heures en Calédonie), même si à Jakarta notamment, certains bureaux n’ont pu ouvrir à temps en raison de très fortes pluies nocturnes qui ont provoqué des inondations.

    "Chacun espère une élection propre"

    Idham Kholik, membre de la commission électorale, a indiqué à l’AFP que tous les électeurs devraient être autorisés à voter si de longues files d’attente subsistaient à la fermeture des bureaux de vote. Outre son président, l’Indonésie, vaste archipel de 17 000 îles, doit élire en une seule journée 580 députés et 20 000 représentants régionaux et locaux, soit l’un des plus grands scrutins au monde sur une seule journée.

    "Jour après jour, je sens que l’esprit du changement se renforce, c’est indéniable", a estimé Anies Baswedan, sur la chaîne Metro TV.

    Ganjar Pranowo a souligné de son côté que "chacun espère une élection propre" tandis que le président Widodo, après avoir voté, n’a pas voulu anticiper une éventuelle victoire au 1er tour du favori Prabowo : "Nous allons juste attendre !".

    Le scrutin a débuté en Papouasie, province la plus orientale de l’archipel, où des rebelles indépendantistes mènent une insurrection.

    "Je vais voter pour le candidat que je considère le meilleur pour le développement de la Papouasie", a indiqué à l’AFP Daton, étudiant de 19 ans, qui votait à Timika, et qui comme beaucoup d’Indonésiens ne porte qu’un seul nom.

    L’héritage de Jokowi

    Candidat pour la troisième fois, M. Prabowo a développé une rhétorique nationaliste et populiste et s’est engagé à poursuivre la politique du président sortant, surnommé Jokowi, lequel est soupçonné d’avoir utilisé les ressources de l’Etat pour tenter d’influencer l’élection en faveur de son ministre.

    En tant que chef des forces spéciales, M. Prabowo a été accusé par des ONG d’avoir ordonné l’enlèvement de militants pro-démocratie dans les années 1990, vers la fin du régime de Suharto. Il a rejeté ces accusations et n’a jamais été poursuivi.

    Pour ces allégations, l’ex-militaire a été longtemps privé de visa par les Etats-Unis et l’Australie.

    Mais grâce à une large présence sur les réseaux sociaux, l’homme a adouci son image auprès des jeunes Indonésiens qui ignorent souvent les accusations portées contre lui et apprécient son engagement à poursuivre la politique du très populaire Jokowi.

    "Nous avons toujours été inquiets de son vrai attachement à la démocratie", analyse Yoes Kenawas, chercheur à l’université catholique Atma Jaya de Jakarta. "S’il est élu, ces questions resteront en suspens".

    Forte croissance

    M. Prabowo a décollé dans les sondages avec la désignation à ses côtés pour le poste de vice-président de Gibran Rakabuming Raka, 36 ans, fils aîné de Jokowi. Théoriquement trop jeune, M. Gibran n’a pu se présenter qu’à la suite d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle, adoptée grâce au vote décisif du président de la cour, Anwar Usman, beau-frère de Joko Widodo.

    Après 10 ans au pouvoir, ce dernier laissera à son successeur un pays qui connaît une croissance constante, de 5,05 % en 2023, certes en léger recul par rapport aux 5,3 % de 2022.

    Longtemps en retard, Anies Baswedan fait désormais figure de finaliste probable en cas de second tour, grâce à une posture d’opposant.

    Un temps considéré comme favori, le troisième candidat, Ganjar Pranowo, est aujourd’hui distancé mais selon les analystes, il pourrait encore jouer un rôle de faiseur de roi.

    Des estimations sorties des urnes devraient donner une indication fiable du résultat le soir même. Les décomptes officiels ne sont pas attendus avant mars.

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