Il aime paresser le nez en l'air. Mais le penchant de ce kiné est contrariée depuis près de quarante ans par le virus d'entreprendre. Arrivé en Calédonie en 1971, il enchaîne les créations. Centres de rééducation ou d'appareillage, ici, en Polynésie, et même un hôtel à Lifou. Il réussit assez souvent. Il se plante parfois. C'est le jeu. En 1995, il laisse tomber le paramédical et se lance dans les tôles et profilés. Sa petite entreprise fait du gras. À 59 ans, Jean-Yves Bouvier n'a plus à se soucier de ses fins de mois. Il a allégé son emploi du temps professionnel. Pas pour lui. Pour le Medef qu'il préside. Sa manière de rendre un peu de ce qu'il a reçu. Au fil des questions-réponses, l'apprenti philosophe se dessine derrière le décideur, abonné au doute et en perpétuel questionnement. Après le Medef, c'est décidé, il prendra vraiment plus de temps. Pour lui. Enfin, pour son petit-fils... Le paresseux risque encore d'être contrarié.