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  • NL avec AFP | Crée le 29.01.2024 à 09h50 | Mis à jour le 29.01.2024 à 10h21
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    Matthieu Pavon, en conférence de presse après sa victoire lors du Farmers Insurance Open à Torrey Pines, en Californie, a encore du mal à réaliser l’exploit qu’il vient d’accomplir. Photo Orlando RAMIREZ / AFP
    Le Français Matthieu Pavon a remporté dimanche matin le Farmers Insurance Open à Torrey Pines, en Californie. Un exploit historique et inédit pour le golf français sur le circuit PGA dans l’ère moderne.

    Un coup de fer de génie au 18, un putt plein de sang-froid et une victoire historique. Le jour de gloire est arrivé dimanche matin pour le golf français, après 117 ans d’attente. Matthieu Pavon, âgé de 31 ans, s’est imposé pour son troisième tournoi seulement sur le circuit professionnel nord-américain qu’il a rejoint cette saison. "Je n’ai pas les mots, c’est incroyable, j’ai l’impression qu’il reste encore un tour demain", a-t-il déclaré, la voix tremblante, au micro du diffuseur CBS Sports.

    "C’est le plus grand moment de ma carrière, j’en rêve depuis que je suis enfant. Ça a été un long chemin. J’ai attendu sept ans sur le circuit principal européen pour remporter une première victoire, et je gagne déjà en Amérique. C’est juste exceptionnel."

    "Bien parti" pour les JO

    Le fils du footballeur Michel Pavon (Toulouse, Montpellier, Bordeaux) permet au golf français de continuer sa période dorée, après l’année 2023 exceptionnelle de Céline Boutier, vainqueure de son premier tournoi majeur à Evian, et achevée à la 3e place mondiale. Les tricolores auront l’occasion de briller à domicile aux Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août).

    "C’est l’un de mes objectifs cette année de me qualifier et de représenter mon pays à Paris. On peut dire que c’est bien parti", a souri Pavon en conférence de presse (lire ci-dessous).

    Matthieu Pavon a rendu une carte de 69 dimanche matin (3 sous le par) pour un total de 275, soit un coup de moins que le Danois Nicolai Hojgaard et deux de moins que l’Allemand Stephan Jaeger et les Américains Jake Knapp et Nate Lashley.

    Le Français a assuré sa victoire au terme d’un final à suspense en Californie, après avoir attaqué la dernière journée à la deuxième place du classement provisoire, à un coup de Jaeger.

    Placé dans la dernière partie, il a été porté par un magnifique aller (-3 sous le par après neuf trous dont quatre birdies) pour prendre la tête et compter deux coups d’avance sur la concurrence en se présentant au N.16 (par 3), qu’il a mal débuté en envoyant sa balle dans le bunker. Après une sortie très moyenne, le Bordelais a rentré un superbe putt de 7 mètres pour arracher le par. Au nez et à la barbe de Stephan Jaeger, qui aurait pu revenir à égalité à cet instant.

    Un coup magnifique du Français gâché par un très mauvais bogey après un trois putts sur le 17 (par 4), de quoi se présenter avec un seul coup d’avance au 18e et dernier trou sous la pression d’un de ses partenaires du jour, le Danois Nicolai Hojgaard.

    "Confiance"

    Matthieu Pavon a mal engagé son dernier trou, envoyant son drive dans un bunker avant d’en sortir difficilement en plaçant son deuxième coup à 140 mètres du green, dans un rough très épais. C’est là que l’histoire s’est écrite. Auteur d’une sortie de rough toute en puissance, le Bordelais a survolé l’obstacle d’eau et déposé la balle à 2 m du drapeau. Ce coup exceptionnel a été suivi d’un putt magistral pour un birdie victorieux sur ce par 5. Le golfeur du Sud-Ouest conclut un mois de janvier magnifique après avoir terminé 7e à Hawaï mi-janvier pour son premier tournoi PGA.

    Il avait remporté son premier tournoi sur le tour européen en octobre 2023 à Madrid. "Ce titre m’avait prouvé que j’étais capable de grandes choses. Ca m’avait donné confiance. Avec mon équipe, on fait tout ce qu’il faut pour être compétitif au plus haut niveau."

    "Je n’avais presque aucune pression en venant en Amérique du Nord. C’est juste une opportunité. Si j’échoue je peux retourner en Europe et recommencer. J’apprécie chaque instant ici, ce sont des moments précieux", a-t-il ajouté.

    Avec cette victoire, le Français, désormais 34e mondial, pointe à la deuxième place du classement provisoire de la FedExCup, a gagné ses droits de jeu sur le circuit américain jusqu’en 2026, s’est ouvert les portes des plus grands tournois cette saison, à commencer par le Masters d’Augusta en avril, et a également garni son compte en banque d’un chèque de 180 millions de francs. De quoi voir l’avenir plus sereinement.

    "Passer du 800e rang mondial amateur à vainqueur sur le PGA, c’est plutôt énorme"

    Matthieu Pavon est revenu dimanche sur son parcours qui l’a vu devenir le premier Français vainqueur d’un tournoi sur le circuit nord-américain PGA depuis 117 ans. Une performance "historique pour le golf français". Morceaux choisis.

    "Un rêve devenu réalité"

    Qualifié pour la première fois cette année sur le prestigieux circuit PGA grâce à ses performances sur le circuit européen, le Français de 31 ans a expliqué en conférence de presse du Farmers Insurance Open que "jouer contre les meilleurs joueurs du monde a toujours été un rêve".

    "J’ai finalement eu une chance et je l’ai saisie", à l’occasion de son troisième tournoi seulement cette année, "c’est un rêve qui devient réalité et c’est un peu difficile d’y croire encore".

    "Sur un nuage"

    En 2023, Matthieu Pavon est toujours en quête d’une victoire après sept ans à batailler sur le circuit européen : "Je n’y parvenais pas, mais c’est finalement arrivé au moment idéal en Espagne", le 15 octobre. Un tournant : "Ça m’a prouvé que j’étais capable de faire de grandes choses, ça m’a donné beaucoup de confiance. Et puis, depuis ma qualification pour le PGA obtenue à Dubaï (en novembre, ndlr), je suis sur un nuage".

    "Rêve" américain

    "Je suis venu ici aux Etats-Unis pour profiter de chaque moment", explique celui pour qui ce pays et son golf constituent "un rêve depuis que j’ai 16-17 ans, depuis que je suis venu en Amérique pour la première fois pour m’entraîner à West Palm" en Floride. "J’aime tout sur l’Amérique, la mentalité, le sport, j’ai un peu l’impression d’être à moitié Américain ! Je n’avais quasiment pas de pression en venant ici, j’essayais juste de donner mon maximum".

    "Jeux olympiques"

    "C’est énorme, les Jeux olympiques": lui qui regarde les Jeux depuis son enfance rêve désormais d’y participer. "On a de la chance que le golf soit redevenu un sport olympique", en 2016 à Rio, alors maintenant y être est "vraiment un de mes objectifs cette année, de me qualifier pour représenter mon pays, à Paris".

    Et "on dirait que je suis bien parti pour maintenant !", a-t-il souri.

    La famille, "une source d’inspiration"

    "Je viens d’une famille très sportive. Ma mère est une prof de golf, mon père était un footballeur professionnel, qui a gagné le championnat de France quand j’étais jeune", en 1999, retrace le Français, dont le père Michel a joué à Toulouse, Bordeaux et Montpellier avant d’entraîner Bordeaux.

    "Ma famille a été une source d’inspiration, ils m’ont apporté de grandes valeurs, le goût de l’effort, et le fait de rester aussi humble que possible".

    Être le fils de son père n’a pour autant pas été "évident" lorsqu’il jouait au foot, pendant 13 ans : "J’étais toujours le fils de Michel. Ce n’était pas un sentiment agréable en entrant sur le terrain, mais ça m’a rendu plus fort".

    Il en tire une certitude : "les sports collectifs n’étaient pas faits pour moi".

    "800e mondial"

    "En amateur j’étais 800e mondial, personne ne se souciait de moi, je n’avais jamais joué pour l’équipe de France, personne ne me regardait. Et c’était normal", retrace-t-il. "Mais j’ai toujours travaillé dur et parvenir au succès sur le circuit européen l’an dernier c’était énorme et maintenant sur le PGA c’est juste incroyable".

    "Je pense que c’est historique pour le golf français. Nous avons Céline Boutier, qui a gagné en LPGA à Evian l’an dernier, une performance encore plus grande. C’est important pour nous, pour notre pays. J’espère que ça inspirera beaucoup de monde, parce que passer du 800e rang mondial en amateur au statut de vainqueur sur le circuit PGA, c’est plutôt énorme".

    Note

    De son côté, Paul Barjon n’a pas passé le cut du Farmers Insurance Open. Pour son troisième tournoi de l’année, le Calédonien a rendu deux cartes de 70 et 75, échouant à quatre points de la qualification pour le week-end. Il se situe désormais au 128e rang de la FedExCup.

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