C’est annoncé. L’an prochain, pour les 25 ans de la course de natation la plus populaire du Caillou, Eric Lucini et François Verlaguet ne seront plus sur la plage à s’assurer que tout se passe pour le mieux, mais bien dans l’eau avec les nageurs.

« Cela va faire 24 éditions que je m’occupe de la sécurité. Je n’ai même pas pu en faire une seule (rire)», raconte François Verlaguet, fils de l’ancien président de l’Olympique de Nouméa Guy Verlaguet, qui a créé la Traversée Anse-Vata - île aux Canards. « Pour ma part, j’avais nagé la 2e édition, en 1996, se remémore Eric Lucini, directeur de course pour la 20e fois cette année. Et je l’avais également faite en 2000 pour accompagner mon fils, Audric, pour sa première participation. Il n’avait que sept ans. »

« Il est temps de

Passer le flambeau »

Les deux nageurs sont en effet les piliers de ce grand rendez-vous sportif. « Eric tient cette épreuve à bout de bras depuis plusieurs années. Si cette course est toujours là aujourd’hui, c’est grâce à lui », expose François Verlaguet. Eric Lucini ne s’attendait d’ailleurs pas à s’en occuper aussi longtemps. « Quand Guy Verlaguet a eu des soucis de santé, il m’a demandé de reprendre la main. Je ne pensais pas signer pour 20 ans ! » Mais voilà, ce dernier se prête au jeu. « Cela m’a plu. Il y avait de plus en plus de nageurs, ils étaient satisfaits, alors j’ai continué. »

Aujourd’hui, les deux compères décident de raccrocher les crampons pour mieux remettre le maillot de bain.

« Il est temps de passer le flambeau, c’est à une autre génération de prendre la main », explique François Verlaguet. « On sera toujours là pour donner des conseils et aider un petit peu. Mais c’est bien d’avoir du sang neuf, et puis la nouvelle équipe est jeune et motivée », précise le directeur de course, qui, voulant déjà arrêter l’an dernier, avait décidé de rester pour former la relève.

La sécurité avant tout

Entre les arrêtés municipaux, les autorisations maritimes ou encore les contrats de partenariats, l’organisation d’un tel événement n’est pas de tout repos. Pour Eric Lucini, c’est 5 mois en amont que commence le travail. « On a l’habitude, mais cela reste stressant. Il y a toujours des petits soucis de dernière minute à régler. »

Du côté du responsable de la sécurité, les 23 précédentes éditions sont des réussites : « On n’a jamais eu aucun problème. Des difficultés, oui. Quand il y a eu beaucoup de vent ou de vagues. Mais on croise les doigts pour que cela continue ainsi (sourire). » Car c’est aussi cet aspect sécuritaire qui fait la réussite de cette rencontre sportive. Près de 80 % des participants sont des non licenciés pour qui nager en mer n’est pas chose habituelle. « Certains n’iraient jamais nager seuls entre l’Anse-Vata et l’île aux Canards, mais là, ils nous font confiance, retrace Eric Lucini. La preuve, on recroise souvent les mêmes têtes. »

Des personnes, qu’ils retrouveront une dernière fois, dimanche.