La route qui relie Canala et Thio en passant par le col de Petchekara est toujours fermée pour cause d’éboulement. Un énorme bloc rocheux y est tombé mercredi 12 février, entravant la voie et interdisant tout passage de véhicule.

140 km au lieu de 12

Cette route unique, longue de 12 km, est si étroite par endroits qu’elle ne permet pas à deux véhicules de se croiser. On ne peut donc l’emprunter que dans un seul sens, de Thio à Canala aux heures paires et dans l’autre sens aux heures impaires.

Depuis mercredi, le seul accès entre les deux communes est impraticable, les habitants sont contraints de faire le grand tour par La Foa et Boulouparis, soit près de 140 km de trajet…

Autre particularité de cette route, deux compétences s’y chevauchent. RPN3 (donc de compétence provinciale Nord) entre Canala et le col de Petchekara en passant par Nakéty, elle devient RP10 (province Sud) du col jusqu’au village de Thio. Et c’est sur ce dernier tronçon qu’a eu lieu l’éboulement.

"On prospecte des prestataires pour intervenir avec un brise roche", explique-t-on du côté de l’institution. Mais selon la cellule communication de la Maison bleue, "les entreprises ne veulent plus intervenir sur Thio en raison d’agressions dont elles sont victimes". La recherche est donc compliquée. Les travaux nécessitent de gros moyens techniques et des conditions météo et de sécurité qui ne sont pour l’heure pas réunies.

Problématique récurrente

Ithupane Tieoue, élue FLNKS Sud à la province, a interpellé le vice-président de l’assemblée, Philippe Blaise, lors de la séance de ce jeudi 13 février, sur le sujet de la réfection de la RP4, qui va de Boulouparis à Thio en passant par Nassirah. "Je ne peux pas mettre en danger les prestataires qui travaillent pour la province Sud", lui a répondu l’élu, évoquant des tirs dont auraient été victimes ces derniers.

"L’activité à Thio a repris normalement, rassure Jean-Patrick Toura, le maire de la commune. Si des prestataires doivent intervenir qu’ils nous appellent et si besoin ils seront accompagnés par des agents des services techniques. On fait en sorte que les gens reviennent à Thio. De toute façon pour intervenir dans le col il faut attendre que le temps se calme, il est impossible d’intervenir pour le moment."

L’entretien des routes est une problématique récurrente sur la petite commune minière de la côte Est. En avril dernier, un collectif avait bloqué l’accès des sites SLN. Ils réclamaient que l’industriel répare les voies d’accès aux tribus endommagées par le passage des camions.

Même si l’arrêt de l’activité du centre minier de Thio a été annoncé en octobre 2024, le dossier est toujours en cours. Une réunion devrait avoir lieu dans le courant de la semaine prochaine avec des responsables de la SLN pour évoquer la réhabilitation des sites miniers.