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    Faits divers
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche | Crée le 07.03.2022 à 14h15 | Mis à jour le 07.03.2022 à 15h14
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    Olivier Pérès a contesté devant la cour d’assises "toute intention d’homicide". Thierry Perron
    Accusé de l’assassinat d’Éric Martinez en septembre 2018 sur le golf de Tina, Olivier Pérès comparait depuis lundi matin devant la cour d’assises de Nouvelle-Calédonie. Le docteur a réaffirmé qu’il contestait l’intention d’homicide.

    Ce seront donc trois juges professionnels – le président François Billon et deux magistrates assesseurs – accompagnés de six jurés (quatre femmes et deux hommes) qui devront déterminer si Olivier Pérès, accusé de l’assassinat d’Éric Martinez, un ancien ami et voisin, sur le golf de Tina, en septembre 2018, est coupable ou non.

    Le procès a débuté lundi matin devant la cour d’assises de Nouvelle-Calédonie. La salle était quasi-comble. La famille d’Olivier Pérès, des amis mais également des proches de Laurence, la veuve d’Éric Martinez, ainsi que des curieux et de nombreux journalistes ont assisté aux premières heures de cette audience qui doit se poursuivre jusqu’à vendredi. Il n’est pas exclu que les débats débordent sur le week-end.

    Après le tirage au sort des jurés, le président a détaillé le programme de ce procès. Lundi, la cour s’intéressera à la personnalité de l’accusé et entendra plusieurs témoins : le directeur d’enquête au sein du groupe d’atteintes aux personnes de la police nationale, un enquêteur qui a participé au dossier ainsi qu’un ostéopathe et un notaire, amis de Laurence Martinez, entre autres.

    Le lendemain, mardi donc, l’audience ne débutera qu’à 13 heures et pourrait s’achever aux alentours de minuit. Il s’agira d’entendre principalement les experts psychiatres et psychologues, dont certains seront interrogés depuis la Métropole en visioconférence, ainsi que des témoins cités par la partie civile.

    Le troisième jour du procès sera encore consacré à l’audition de plusieurs témoins dont Mathilde Pérès, la femme de l’accusé. Le médecin-légiste, qui a autopsié le corps de la victime, devrait également être entendu.

    Le président a annoncé qu’Olivier Pérès sera entendu, jeudi, sur la dramatique journée du 13 septembre 2018, au cours de laquelle il a tiré à trois reprises sur l’ancien amant de sa compagne, qu’il accuse de viols et de menaces sur ses enfants. Un "interrogatoire de fond" qui permettra au docteur d’expliquer le contexte de ce drame.

    Enfin, vendredi, il s’agira d’entendre les plaidoiries de la partie civile – représentée par Mes Isabelle Mimran et Martin Calmet -, les réquisitions de l’avocat général, Christian Pasta, avant que Me Loïc Henriot, avocat de la défense, ne clôture le procès.

    "C’est une descente aux enfers"

    Depuis 9 heures et la lecture de l’ordonnance de mise en accusation, la cour s’est penchée sur l’enfance d’Olivier Pérès, ses études, sa vie amoureuse et son activité professionnelle. Le sexagénaire, décrit par sa famille ou des amis comme un "meneur" à "l’autorité naturelle", un "séducteur" "persuadé d’être le meilleur", est revenu sur son "enfance heureuse" et son "éducation religieuse". L’homme a parlé du "divorce douloureux" avec sa première femme avec qui il serait aujourd’hui "en bons termes".

    Interrogé par Me Mimran sur "la double vie" qu’il entretenait avec sa première femme et Mathilde, qui deviendra sa seconde femme, Olivier Pérès s’est montré agacé. "L’amour ? Qu’est-ce que c’est l’amour ? Vous en savez quelque chose, vous ?", a-t-il répliqué à l’avocate de la partie civile.

    L’accusé a surtout réitéré ce qu’il avait déjà dit par le passé. "Je conteste la volonté d’homicide depuis le premier jour. Alors, la préméditation, je ne vous en parle même pas… Si je n’avais pas tiré le troisième coup sur Éric Martinez, je serais mort, c’est une certitude", a-t-il déclaré, avant de se plaindre du "couple infernal des Martinez qui nous a détruits. J’estime que ce qui m’arrive est une profonde injustice. C’est une descente aux enfers. Je pensais faire quarante-huit heures de garde à vue et rentrer chez moi. Je n’aurais jamais dû être incarcéré".

    Peu avant midi, le directeur d’enquête, chargé de gérer ce dossier criminel, a éclairci plusieurs points. D’abord, qu’Olivier Pérès a quitté l’hôpital le 13 septembre 2018 à 16h41 après, ce que l’accusé affirme, avoir reçu une vidéo d’Éric Martinez sur les réseaux sociaux, ce qu’il percevra comme l’annonce d’un passage à l’acte sur sa femme et ses enfants. "Je précise que cette vidéo n’a jamais été retrouvée, on ne connaît pas son contenu et même si elle a existé vraiment", a noté le président.

    Ensuite, qu’après être arrivé dans sa villa de Tina golf, il a "fumé un cigare et bu du thé pendant une dizaine de minutes avant de se décider à aller voir Éric Martinez dont il savait qu’il promenait ses chiens en fin de journée".

    "Reconquérir le golf"

    Autre point soulevé par le policier, l’enregistrement de l’appel émis par Olivier Pérès au commissariat de police pour annoncer avoir tué son voisin. Or, "l’enregistrement a commencé avant que le policier ne décroche. On entend dire Olivier Pérès "personne ne m’a vu'".

    Olivier Pérès a également été interrogé sur un message qu’il a envoyé à sa femme, quatre jours avant de passer à l’acte. Dans ce message, une photo d’une radiographie d’un crâne transpercé d’une flèche de fusil sous-marin d’un patient qu’il venait d’opérer. Une image accompagnée d’une légende : "j’ai eu sa peau, les enfants sont en sécurité". Olivier Pérès a plaidé "l’humour pour lâcher la pression".

    Enfin, le directeur d’enquête, questionné par la défense Me Henriot, a considéré que Mathilde Pérès n’avait jamais évoqué dans ses auditions les viols qu’elle aurait subis de la part de la victime et qui constituent l’un des mobiles de cette affaire. "Elle ne le confirmera jamais, elle parlera de harcèlement sexuel et psychologique. Les relations étaient consenties […] Je crois plutôt qu’elle est tombée dans les bras d’Éric Martinez pour se venger de l’infidélité d’Olivier Pérès", a affirmé l’enquêteur.

    Avant que la cour d’assises ne décide d’une interruption de séance (qui doit reprendre à 14h30), l’avocat général Christian Pasta s’est demandé pourquoi "Olivier Pérès décide d’aller sur le trou n° 16 alors que Mathilde et les enfants sont sur le practice ?". "Il a dit en garde à vue qu’il voulait reconquérir le golf", a répondu le policier.

    L’audience reprendra à 14h30.

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