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    Agriculture
  • AFP | Crée le 01.02.2024 à 09h15 | Mis à jour le 01.02.2024 à 09h15
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    Des convois de tracteurs se sont rapprochés de Paris, Lyon et d’autres endroits stratégiques en France le 31 janvier, alors que des milliers d’agriculteurs protestataires semblaient ignorer les avertissements d’intervention de la police s’ils franchissaie Photo Emmanuel Dunand / AFP
    Malgré des concessions de Paris et de Bruxelles, à la veille d’un sommet des Vingt-Sept, la colère ne retombe pas chez les agriculteurs qui maintiennent la pression sur les autoroutes et autour de Rungis, où plus de quatre-vingt-dix d’entre eux ont été interpellés mercredi.

    Tenter de bloquer le marché de Rungis, poumon alimentaire de la capitale, était une "ligne rouge", avait prévenu la préfecture de police de Paris. Cela n’a pas découragé les 91 personnes interpellées mercredi en fin d’après-midi après une brève intrusion dans l’enceinte du marché de gros du Val-de-Marne, où des "dégradations" ont été commises, selon le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

    "Nous ne tolérerons aucun trouble à l’ordre public", a-t-il affirmé lors d’un point presse, tout en assurant que "le mouvement globalement se passe très bien".

    Vers 16h50 (heure métropole), plusieurs dizaines d’agriculteurs, dont certains membres de la Coordination rurale, étaient arrivés à pied devant des entrepôts en lisière du marché de Rungis, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Appel au calme et à la raison

    Ces personnes sont "entrées brièvement sur une zone de stockage" avant d’être "sorties des lieux par les forces de l’ordre", a expliqué une source policière.

    "Nous avions décidé d’investir Rungis, nous avons investi Rungis", s’est félicité auprès de l’AFP Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne qui menait le cortège.

    Une partie du convoi parti du Sud-Ouest à destination de Rungis à l’appel de la Coordination agricole, bloqué par les forces de l’ordre dans le Loiret, a lui décidé d’y passer la nuit.

    "On reste là ce soir. On attend de voir ce qu’ils vont faire de nos gars en garde à vue. […] On verra demain [jeudi] matin ce qu’on fait", a déclaré Jean-Pierre Labeau, de la Coordination rurale.

    Au Sénat, le patron du premier syndicat agricole FNSEA, Arnaud Rousseau, a expliqué "appeler au calme et à la raison" les agriculteurs français dont "l’attente est énorme", "avec évidemment […] des sujets qui ne se règlent pas en trois jours".

    Mais faute de réponses "en profondeur", le Salon de l’agriculture fin février ne sera pas "une visite de santé" pour les politiques, a-t-il prévenu. Son syndicat s’était démarqué de la Coordination rurale en rejetant l’idée d’un "coup de force à Rungis".

    9,6 milliards de francs d’aides

    Les aides dégagées mercredi par l’exécutif français et les concessions de l’Union européenne, sur les jachères et les importations ukrainiennes, ne semblent pas trouver grâce aux yeux de la profession, également mobilisée en Italie, Espagne et Allemagne.

    En plus des fonds d’urgence déjà annoncés pour les éleveurs bovins, le bio, les exploitants touchés par la tempête Ciaran, les viticulteurs en difficulté vont recevoir 80 millions d’euros (près de 9,6 milliards de francs) d’aides, a annoncé le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

    A Bruxelles dans la soirée, il a appelé la Commission à "simplifier" rapidement les procédures de la Politique agricole commune (PAC), réclamant des "choses très concrètes" et promettant des propositions avec d’autres Etats membres.


    Alors que les agriculteurs bloquent l’autoroute A6 près de Chilly-Mazarin, au sud de la capitale, plusieurs d’entre eux tiennent des panneaux de signalisation "Paris" retournés, pour dénoncer "un monde à l’envers". Photo Emmanuel Dunand / AFP

    La Commission européenne a accordé une dérogation partielle sur l’obligation de jachères. Mais celle-ci intervient "tardivement" dans le calendrier agricole et reste "limitée", a critiqué l’organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE, Copa-Cogeca.

    Et les mesures prises pour limiter les importations agricoles ukrainiennes, qui ont bondi après les exemptions de droits de douane accordées pour soutenir le pays en guerre, sont "insuffisantes" pour les produits concernés (volaille, œufs et sucre), estime Copa-Cogeca.

    "Distorsion de concurrence"

    La Commission européenne a "répondu aux demandes de la France", s’est félicité mercredi l’Elysée, alors qu’Emmanuel Macron doit s’entretenir jeudi matin (heure métropole) avec sa présidente, Ursula von der Leyen, et que la grogne s’intensifie en Europe.

    A la veille du sommet européen, des agriculteurs français et belges ont bloqué "ensemble" un point de passage à la frontière entre les deux pays dénonçant "la distorsion de concurrence" entérinée par les accords de libre échange et attendent demain "des annonces très fortes".

    Signe d’intenses tractations en coulisses, le Premier ministre Gabriel Attal a reçu mercredi des responsables de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, après la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, lundi et mardi.

    Les transporteurs souffrent

    En France, à 17 heures, plus de 150 rassemblements étaient recensés, avec 8 500 manifestants pour environ 5 500 engins, a indiqué à l’AFP une source policière.

    En Île-de-France, sept blocages d’autoroutes et deux cortèges ont été décomptés, selon cette source. L’accès à Paris n’est pas impossible, mais oblige à d’importants détours.

    A Chilly-Mazarin (Essonne) sur l’A6, des panneaux de signalisation "Paris" ont été retournés, symbole des agriculteurs pour dénoncer "un monde à l’envers", a constaté l’AFP.

    Autour de Lyon, le but des agriculteurs est d’encercler la troisième ville de France en coupant toutes les autoroutes y menant.

    Plusieurs grands axes de circulation en régions (notamment autour d’Orange, Nîmes, Arles, Aix-en-Provence, Grenoble ou Nantes) sont touchés par des barrages filtrants, blocages ou manifestations.

    "Fesneau démission", "Alerte Paysans en colère !", pouvait-on lire mercredi dans le centre de Rodez où ont convergé près de 400 tracteurs de tout l’Aveyron.

    Alertant des retards subis à cause des blocages, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF) a demandé mercredi des "mesures de soutien à très court terme" pour les entreprises touchées.

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