C’était une figure incontournable de Dumbéa, un maire à la longévité exceptionnelle. Bernard Marant, qui a dirigé la commune de 1983 à 2008, est décédé, ce jeudi 6 février, à l’âge de 83 ans. Une information confirmée par sa fille, Pascale, qui a salué la mémoire de son père sur les réseaux sociaux.

Les Dumbéens ne croiseront donc plus le célèbre "homme en blanc" à qui la commune doit plusieurs de ses infrastructures les plus emblématiques. Fondateur de l’incontournable fête de l’omelette géante au lendemain des Évènements, il est aussi à l’origine de la création du parc Fayard, du parc de Koutio et de la galerie commerciale Kenu-In.

Ses quatre mandats à la tête de la commune auront également été ceux d’une transformation profonde de Dumbéa, "une commune de 4 000 habitants où il n’y avait alors pas grand-chose", selon ses propres mots, qui s’est urbanisée à une vitesse folle, devenant un centre urbain de plus de 35 000 habitants. Il est également connu pour avoir largement participé au relogement des habitants des squats et à l’accueil des réfugiés de Lifou, avec laquelle Dumbéa est désormais jumelée.

Défaite en 2008 face à Naturel

Né à Troyes le 20 septembre 1941, arrivé en Nouvelle-Calédonie en 1959 comme artilleur, Bernard Marant s’installe définitivement à Dumbéa en 1964. Son parcours politique débute à Dumbéa en 1977 comme conseiller municipal sous le mandat de Robert Fessard, avant de devenir maire de la commune en 1983.

Exclu du RPCR à la fin des années 1980, il a longtemps siégé en tant que maire sans étiquette avant de rejoindre l’Avenir ensemble, en 2004. Membre fondateur de Calédonie ensemble, en 2008, il fait campagne, cette année-là, pour tenter de décrocher un sixième mandat consécutif, mais est détrôné par Georges Naturel, le candidat du Rassemblement. Il n’aura de cesse de s’opposer à ce dernier, au sein du conseil municipal d’abord puis lors de la campagne des élections municipales de 2014.

Le 5 mars 2019, il est fait maire honoraire de la commune. À l’origine de l’initiative, Georges Naturel évoquait alors le besoin de "reconnaître son action pour Dumbéa" durant ses 25 années de mandat.

Inquiété par la justice

Au cours de sa carrière, Bernard Marant a également été inquiété par la justice à plusieurs reprises. D’abord en 2004, où il est condamné en première instance à six mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour ingérence. Il était accusé d’avoir, en tant que maire, octroyé des marchés d’entretien d’espaces verts à une entreprise de jardinage dont son fils était directeur. Il sera finalement relaxé. Puis en décembre 2007, où il est placé en garde à vue pour "travail clandestin". Il est alors accusé d’avoir "oublié" de déclarer un peu moins de 300 emplois vacataires à la Cafat.

Des premiers hommages lui ont été rendus, ce vendredi matin. "Tous les Dumbéens sont émus de dire adieu à Bernard Marant, a notamment écrit sur les réseaux sociaux Loïc Basset-Creugnet, élu municipal de Générations Dumbéa. J’ai eu la chance de le rencontrer, et je garderai le souvenir d’un homme d’une grande gentillesse, qui aimait sincèrement ses administrés et sa ville." La ville de Dumbéa a également publié un communiqué, dans la matinée. "Le Maire Yoann Lecourieux ainsi que l'ensemble des élus du conseil municipal, les agents de la mairie et les Dumbéens adressent leurs plus sincères condoléances à la famille de Bernard Marant et à ses proches. Toutes leurs pensées vont vers Colette, sa femme, Pascale et Stéphan, ses enfants, et Sarah et Leeloo, ses petites-filles."