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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero | Crée le 17.06.2024 à 12h56 | Mis à jour le 17.06.2024 à 14h08
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    A Nouméa, la décision a été d'ouvrir les écoles, comme ici aux Capucines, de 7h30 à 15h30. En l'absence de garderie, les parents doivent "s'adapter, ce qui est difficile à gérer avec le travail". Photo Anthony Tejero
    Ce sont des parents tiraillés entre "soulagement et peur" qui ont déposé leurs enfants à l’école, ce lundi matin, à la Vallée-des-Colons, où certaines familles, ont quant à elles, préféré encore garder leurs petits avec eux. Pour le personnel présent, un mot d’ordre : laisser ses problèmes à l’entrée de l'établissement scolaire pour transmettre des "messages positifs" aux élèves. Reportage.

    Devant l’entrée de l’école maternelle Les Capucines, à la Vallée-des-Colons, les sourires sont de façade parmi les parents qui emmènent leurs enfants en classe pour la première fois depuis plus d’un mois. Dans leurs yeux et au ton de leur voix, l’inquiétude est palpable. "On n’est pas sereins, confirme Romain, qui vient de laisser ses jumeaux entre les mains de l’équipe pédagogique. Je crains surtout le moment où ils jouent dans la cour de récréation qu’on vienne les embêter au grillage. Il suffit de deux ou trois mecs pour que ça chauffe. Mais sinon, je pense qu’à leurs âges, ça se passera bien entre eux, même si on sait qu’ils répètent tout ce qu’ils entendent… C’est plutôt du côté des parents qu’on perçoit un changement malheureusement. Les regards changent, certaines têtes restent baissées. C’est dommage."

    "Les enfants ont besoin d’un cadre"

    Tasse de café encore chaud à la main pour la maman, dessin destiné à la maîtresse pour le fiston, cette famille est traversée par des émotions contraires au moment de se dire au revoir. "D’un côté, je suis soulagée que les enfants reprennent l’école car ils ont besoin d’un cadre, c’était devenu trop long pour eux, comme pour les parents qui doivent aussi retravailler. D’un autre côté, même si je ne pense pas qu’on attaquerait une école en pleine journée, je ne me sens pas rassurée", confie Leslie, qui s’apprête, quant à elle, à retrouver ses collègues du lycée où elle enseigne "pour préparer la rentrée".

    "Je suis surtout inquiète pour ma fille qui est élève dans le secondaire, mais aussi pour moi-même car je sais qu’il y a des émeutiers parmi les élèves de nos classes. On a quand même peur de se retrouver face à eux. Avant cette crise, il y avait déjà des tensions et des bagarres à la sortie des cours, je crains que ce ne soit pas assez sécurisé, notamment aux abords des établissements. J’espère que les forces de l’ordre seront présentes."

    "Je préfère attendre"

    En ce lundi matin, la police veillait justement discrètement devant l’entrée de ce groupe scolaire où aucun incident n’est à déplorer. Des précautions qui n’ont pas convaincu tous les parents de remettre leurs enfants à l’école. À quelques pas de-là, Charles marche avec son fils sur le trottoir. Ce jeune papa de 24 ans confie qu’il "est trop tôt". "La situation n’est pas réglée il y a encore des violences. Hier soir, sans doute à cause de la fête des pères où des gens ont bien bu, il y a encore eu des tensions qui ont éclaté dans le quartier. Je préfère attendre et voir comment cela évolue d’ici la semaine prochaine pour prendre une décision."

    "Il faut être à la cool et détendu"

    Toujours est-il, le personnel de ce groupe scolaire n’a pas caché sa "joie" de retrouver sa "deuxième maison". "Tous nos problèmes doivent rester au portail. Dès qu’on met un pied dans l’école, on doit retrouver notre professionnalisme. Si on nous pose des questions, on se concentrera sur des messages positifs, assure Célestine. Il faut être à la cool, détendu et avoir le sourire comme avant. Notre mission, c’est de faire revenir l’espoir chez les enfants pour qu’ils nous le redonnent à leur tour."

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