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    Graines de Saveurs
  • | Crée le 22.02.2025 à 09h00 | Mis à jour le 26.11.2025 à 10h47
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    Les Calédoniens consomment 1 000 à 1 200 tonnes de farine de blé par mois. Photo DR
    Le blé est l’une des trois céréales les plus consommées dans le monde : le riz, le maïs et le blé sont sur le podium depuis des millénaires. En Nouvelle-Calédonie, si le maïs est essentiellement destiné à l’alimentation animale, le riz et le blé, sous forme de farine, sont très consommés. La société Saint-Vincent produit du riz et de la farine locale à partir de céréales brutes importées. Zoom sur la farine avec le chef meunier Jean-François Saltel, rencontré par notre partenaire, le magazine Graines de saveurs.

    C’est lorsque quelque chose vient à manquer que l’on se rend compte à quel point on l’utilise. Lors des violences de mai et juin 2024, la farine a manqué durement. C’est que les Calédoniens en consomment entre 1 000 à 1 200 tonnes par mois ! Et près de 750 tonnes sortent des moulins de la Société Saint-Vincent, à la Tamoa, sous les mains expertes du chef meunier, Jean-François Saltel. Depuis 24 ans qu’il travaille à la minoterie de Saint-Vincent, il a appris à décrypter le palais des Calédoniens. Car les habitudes alimentaires et les goûts des habitants du Caillou sont spécifiques, ils ne sont pas les mêmes qu’en France, qu’en Nouvelle-Zélande, ou qu’en Australie. Pourtant, le blé utilisé dans les farines Mélissa, Vanessa, ou dans les baguettes de la plupart des boulangeries locales, vient d’Australie. " Nous recevons d’Australie un mélange de blé tendre, ou froment, qui permet d’obtenir un meilleur résultat ", commence le spécialiste.

    Photo Minoterie de Saint-Vincent

     

     

     

    " Le blé meunier arrive dans des containers, il subit un pré-nettoyage ce qui permet de retirer ce qui est plus gros et moins gros que le grain. " Le blé est ensuite stocké en silo en attendant d’être nettoyé une seconde fois, avec bien plus de précision. Il est trié, épierré (ce qui permet de retirer les matières minérales de la taille de la céréale), brossé et enfin humidifié. Après un tel traitement, les grains de blé se reposent 24 à 48 heures. Enfin, le blé passe au moulin. " Nous possédons un moulin pour réaliser une mouture T 55, la farine de base la plus consommée au monde ", explique Jean-François Saltel.

    Photo Minoterie de Saint-Vincent

     

     

     

    Du blé australien

    Les codes de farine correspondent à la quantité de cendres qu’il reste après avoir passé une farine dans un four à 900 degrés Celsius en laboratoire. Ainsi, plus le chiffre est bas, moins la farine contient de la cendre, plus elle est fine et blanche. Une farine complète est classée T 150. Si la farine blanche T 45 ou T 55 sont les deux plus vendues, les boulangers professionnels comme amateurs, aiment à se fournir avec d’autres types de farine. La minoterie Saint-Vincent propose quelques farines spéciales, comme celle au seigle. " Nous la retravaillons afin qu’elle corresponde aux habitudes alimentaires des Calédoniens, qui l’aiment noire. Nous ajoutons donc du seigle torréfié. " Si le meunier connaît les préférences des Calédoniens, il assure également : " Nous avons une très bonne farine en Nouvelle-Calédonie. L’Australie est un très gros producteur de blé. "

    Photo DR

     

     

     

    Lorsque le grain arrive, il ne subit pas de traitement. En effet, l’enveloppe de la céréale est utilisée dans l’alimentation pour la filière crevette. " La crevette nous sauve ! ", sourit le meunier. Afin d’assurer une farine de qualité et sans risque de maladies, les locaux de la minoterie sont vidés et nettoyés tous les quatre mois, " et nous réalisons des prélèvements tous les mois ". En Nouvelle-Calédonie, deux autres producteurs de farine existent sur le marché : Goodman Fielder et la Seb. Comme la minoterie Saint-Vincent, le blé brut est importé. Et petite info pour les gros mangeurs de pain, sachez qu’il est possible de se fournir en direct à la Société Saint-Vincent à la Tamoa, " de 1 kg à 1 tonne ! "

     

     

    Le n° 4 du magazine Graines de saveur est paru en décembre 2024. Retrouvez dans ses pages de nombreuses recettes et des articles sur la cuisine. Photo GDS

     

     

     

    Des farines 100 % locales ?

     

    De gauche à droite, farine d’ambrevade, de manioc, de coco et de banane verte, autant de farines qu’il est possible de produire localement. Photo DR

    Une farine de blé 100 % locale ?

    Si les trois producteurs de farine locale importent leur blé, c’est que les expériences passées de plantation de blé n’ont pas été probantes. " Il y a eu quelques tentatives de culture de blé en local, mais le rendement n’a pas été au rendez-vous ", explique Jean-François Saltel, le meunier de la minoterie de Saint-Vincent. Mais l’idée est toujours dans les têtes, pour une production 100 % locale, et de préférence biologique. " Mais cela reste très difficile, le prix de la baguette pourrait être élevé ".

     

    Les autres variétés de farines

    Si la farine de blé est la plus consommée, de très nombreuses autres variétés de farine existent. De riz, de sarrasin, d’orge, … pour les céréales, mais bien d’autres produits peuvent être transformés en farine. Les tubercules, comme l’igname ou le manioc, font une belle farine. Chacun peut réaliser sa propre farine à la maison, en faisant sécher les tranches de tubercules puis en les réduisant en poudre. Localement, il est possible de faire de la farine de banane verte, de coco, de peau de pomme liane, ou encore d’ambrevade. Chacune présente des propriétés gustatives, des apports nutritionnels et des textures différentes. Il est conseillé d''intégrer toute nouvelle farine doucement dans son alimentation, en ajoutant par exemple 20 % de farine de manioc dans une préparation à base de farine de blé, de manière à ne pas être complètement désorienté par le goût ou la texture. Quelques chefs cuisiniers ou associations locaux produisent et utilisent de la farine 100 % locale. Jean-François Saltel a bien le projet de transformer des produits locaux en farine. " Nous avons le projet, mais avec la période Covid, puis le mois de mai, c’est en attente. Il faut investir dans des séchoirs, des concasseurs, une meule. " Une nouvelle filière dans quelques mois peut-être ?

     

    Photo DR

     

     

     

    Note

     

    Le numéro 4 du magazine Graines de saveurs consacré à la cuisine d’ici et d’ailleurs est disponible dans tous les kiosques à journaux.

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