- Anthony Tejero | Crée le 13.03.2025 à 15h34 | Mis à jour le 13.03.2025 à 15h34ImprimerLa ville de Nouméa compte 680 agents de police. Photo : Archives LNC / Anthony TejeroEffectifs de forces de l’ordre accrus, intensification des patrouilles et contrôles routiers, retour des radars "nouvelle génération", réflexion sur des "dépistages massifs" de consommation de stupéfiants, surveillance aérienne par drone… L’État vient de dévoiler sa stratégie de lutte contre l’insécurité pour l’année 2025. Que faut-il en retenir ?
Alors que la délinquance a explosé l’an passé dans le pays, l’État a dévoilé, en parallèle de ces chiffres, son plan d’actions 2025 qui vise à "restaurer la sécurité au quotidien".
Maintien d’effectifs renforcés
Actuellement, 20 escadrons de gendarmes mobiles sont en renfort dans le pays, soit environ 1 500 militaires qui s’ajoutent ainsi aux 680 agents de police que compte Nouméa et aux 550 gendarmes habituellement déployés sur le reste du territoire. Au total, les forces de l’ordre représentent plus de 2 700 personnes. Des effectifs qui seront maintenus tout au long de cette année, assure le haut-commissaire.
"Cela m’a été confirmé par les autorités politiques nationales. Et si de nouvelles violences survenaient, j’ai demandé que nous retrouvions au plus vite les effectifs déployés pour le 24 septembre [où 6 000 forces de sécurité étaient mobilisées NDLR]", annonce Louis Le Franc, estimant en cas de "nouveau" 13 mai pouvoir maintenir l’ordre "trois ou quatre jours" avant l’arrivée de renforts sur place, dont des "forces spécialisées si besoin". "On est attentifs à tous les signaux faibles qui pourraient mener à de nouveaux troubles de l’ordre public."
Intensification des contrôles et des patrouilles
Rassurer et dissuader. Ce sont les maîtres mot mis en avant par les autorités qui annoncent un renforcement des patrouilles en zone police et gendarmerie, de jour comme de nuit, y compris avec des agents à pied dans certains secteurs, dont le centre-ville de Nouméa.
"La présence sur la voie publique constituera l’indicateur de référence, en identifiant bien les lieux et les créneaux horaires qui supposent la plus grande vigilance", assure le document de l’État, dont la lutte contre les cambriolages (qui ont augmenté de 71 % l’an dernier) est notamment dans le viseur de ces actions.
En ce qui concerne les vols de véhicules, les Calédoniens doivent s’attendre à une multiplication des contrôles sur la voie publique, comme ce fut par exemple le cas ce mercredi soir sur plusieurs axes de la capitale.
"Aujourd’hui, les gens ont besoin de voir des forces de l’ordre pour se sentir en sécurité", estime le contrôleur général Marjorie Ghizoli, à la tête de la direction territoriale de la police nationale, qui annonce, à Nouméa, plancher sur une cartographie des différents actes de délinquance par quartier.
Une nouvelle surveillance par drone
La police nationale annonce la création, cette année, d’une "brigade de surveillance aérienne", à travers le déploiement de drones. Ces effectifs, qui comprennent six pilotes, auront principalement deux missions : un volet de police administrative (prévention des atteintes aux personnes et aux biens, régulation des flux de transports…) ; un volet de police judiciaire (recueil de preuves de la commission d’infraction, filatures…).
Retour des radars et dépistage "massif" de stupéfiants
L’un des très rares effets bénéfiques des émeutes et des restrictions de circulation concerne la mortalité routière, qui a nettement reculé en 2024, avec 33 décès (contre 51 en 2023). Un nombre qui se rapproche de celui atteint en 2020 en pleine pandémie de Covid, qui s’était également soldée par des confinements et un couvre-feu. Autrement dit, cette baisse est plutôt artificielle, notamment au vu des accidents mortels qui ont repris notablement depuis les fêtes de fin d’année.
Pour lutter contre ce fléau, l’État attend les résultats d’une étude de sociologie sur les comportements en Nouvelle-Calédonie en vue de mettre en œuvre une campagne de communication ciblée. D’ici-là, les autorités "réfléchissent" au déploiement d’un appareil spécifique permettant aux forces de l’ordre de "réaliser des dépistages de stupéfiants de manière moins contraignante" et d’effectuer ainsi du "contrôle de masse".
Début 2024, les forces de l’ordre du pays ont été dotées de radars mobiles compacts "nouvelle génération" qui mesurent la vitesse, de jour comme de nuit, et peuvent identifier un véhicule en infraction parmi le flot de circulation. En raison de la crise insurrectionnelle, ces appareils qui n’ont pu être utilisés seront remis en circulation, dès cette année, sur l’ensemble du réseau routier du pays, assure l’État. Par ailleurs, le haut-commissariat envisage également de faire l’acquisition de "radars de chantier", c’est-à-dire des équipements autonomes qui peuvent être déplacés.
Les drogues dures dans le viseur
Selon les autorités, si le trafic de cannabis très répandu est jugé "peu structuré" sur le Caillou, les émeutes auraient entraîné un développement des cultures de cannabis dites "indoor" dans le Grand Nouméa, selon les autorités, qui comptent intensifier leur travail de lutte notamment sur internet où la vente semble également être en plein essor. C’est dans ce contexte que la police de Nouméa compte lancer dès cette année un office anti-cybercriminalité pour lutter contre la "délinquance numérique".
Les opérations "place nette" qui ont été organisées l’an passé seront par ailleurs poursuivies cette année. Quant aux drogues dures, leur importation tend également à augmenter, à en croire les forces de l’ordre. "Pour 2025, l’ouverture de la ligne Nouméa-Bangkok présente une nouvelle menace. En effet, la Thaïlande concentre, avec le Myanmar et le Laos, les principaux producteurs d’héroïne dans le monde. Elle présente également un risque concernant l’importation de méthamphétamine et de kétamine", estime l’État, qui annonce des "moyens de détection renforcés" au sein du service des douanes.
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