Au démarrage, 2023 poursuit sur la lancée de 2022, l’année "rebond" après le Covid – avec un taux de croissance de 3,5 % alors qu’elle avait été négative en 2021 -, mais, au fur et à mesure que les mois passent, elle diminue pour atteindre, sur l’année, 2,8 %. Le produit intérieur brut, PIB, est de 1078 milliards de francs (contre 969 milliards en 2017).

Autre caractéristique de 2023 : si "la consommation a vraiment été un moteur sur 2022", développe Élise Desmazures, elle l’a beaucoup moins été l’année d’après. En revanche, le commerce extérieur, "avec un rôle assez faible en 2022, porte vraiment la croissance en 2023", "ce qui a permis de booster la croissance en relais de la consommation". Avec, cependant, "une importante particularité". Le déficit commercial s’accentue. "On a une situation plutôt positive en volume. En revanche, le cours du nickel fait qu’en valeur, c’est plutôt négatif."

2023 a également été une année record en termes d’emplois : la courbe est au-dessus des années antérieures, même si, au dernier trimestre, la tendance s’affaisse. Globalement, les indicateurs étudiés montrent une croissance qui s’éloigne en fin d’année. "Nous le traduisons par l’amorce d’une crise de confiance, qui s’érode." "L’investissement privé diminue", poursuit Élise Desmazures, en raison de deux points : le contexte institutionnel et le renchérissement du coût du crédit. En outre, les collectivités peinent à prendre le relais et ont "de plus en plus de mal à jouer leur rôle de relance de l’économie via des projets d’investissement", puisqu’il y a déjà "une crise de finances publiques". Et surtout, les difficultés des opérateurs métallurgiques vont grandissant, ce qui "assombrit les perspectives".