- Outremers360 / Abby Said Adinani | Crée le 23.06.2025 à 08h23 | Mis à jour le 23.06.2025 à 14h32ImprimerPhilippe Feracci, Calédonien à la tête de l’ONG PeersON, Innovation 4 the Planet, propose une technologie de tonte robotisée autonome, qu’il a exposée lors de la dernière édition du salon Vivatech, à Paris, du 11 au 14 juin. Photo Outremers360Philippe Feracci, Calédonien à la tête de l’ONG PeersON, Innovation 4 the Planet, propose une technologie de tonte robotisée autonome, pensée pour freiner la propagation des incendies dans les zones forestières. Objectif : sécuriser des milliers d’hectares en Nouvelle-Calédonie, en Australie, et à terme dans d’autres régions du monde, notamment en Guyane. Une innovation exposée et remarquée lors de la dernière édition du salon Vivatech, Paris, qui a séduit des investisseurs avec, à la clé, la promesse de la signature d’un "partenariat stratégique". Les explications de notre partenaire Outremers360.
L’idée de l’ONG PeersON est née après une crise environnementale majeure : les incendies dévastateurs en Australie qui se sont produits entre 2019 et 2020. " La situation était alarmante. À plus de 2 000 kilomètres des foyers d’incendie, les fumées des feux australiens ont atteint Nouméa, où nous avons constaté l’ampleur de la menace pour notre territoire. Nous avons compris que notre approche devait évoluer : il ne suffisait pas de réagir après coup, il fallait prendre des mesures préventives ", explique Philippe Feracci, président et cofondateur de la structure, qui a participé à la grand-messe de l’innovation, le Salon Vivatech de Paris, qui s’est refermé le 14 juin.
Ce constat a conduit l’organisation à collaborer avec Vitirover, fabricant français de robots tondeurs professionnels autonomes et solaires, afin d’adapter cette technologie aux spécificités des milieux naturels sensibles. "L’objectif est simple : éliminer le combustible avant qu’il ne devienne un risque. Nous utilisons des robots autonomes capables de tondre de grandes surfaces, dans des environnements qui sont souvent difficiles d’accès et dangereux pour les hommes, poursuit Philippe Feracci. Le robot travaille jusqu’à 16 heures par jour, il est autonome et ne génère aucune pollution sonore. Ce modèle permet d’intervenir efficacement, sans perturber l’équilibre des écosystèmes. "
Vers un partenariat et un financement conséquent
À VivaTech 2025, le président de PeersON – Innovation 4 the Planet n’est pas venu seulement pour exposer, mais également pour officialiser ce partenariat stratégique avec Vitirover. La signature doit amener la création d’une entreprise industrielle en Nouvelle-Calédonie, et une mission d’exportation vers le Pacifique avec un financement de 500 000 euros (soit près de 60 millions de francs). "C’est un signal très fort pour la Nouvelle-Calédonie. Ce partenariat montre que des investisseurs croient en notre modèle et en notre capacité à structurer une économie verte et durable dans le Pacifique ", se félicite l’entrepreneur calédonien.
L’ONG espère, à travers ce soutien, mettre en place une usine de production des robots, ainsi qu’un programme d’exportation pour soutenir la transition écologique dans d’autres régions. "Ce partenariat est la première étape pour ancrer durablement la Nouvelle-Calédonie comme hub technologique et environnemental dans la région Pacifique ", affirme-t-il.
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Salon VivaTech : quelles retombées pour la Nouvelle-Calédonie ?
L’ONG PeersON, qui fait partie de la toute première délégation groupée du Pacifique à participer à VivaTech dans le cadre du "Village Pacific Tech", se félicite des retombées concrètes de ce déplacement. Le pavillon, fruit d’une coopération entre plusieurs entités, a en effet réuni 15 projets innovants issus de 11 territoires de la région. "C’est la première fois que nos territoires se réunissent pour montrer au monde ce qu’ils peuvent apporter en matière d’innovation. Pour nous, c’est une reconnaissance, mais aussi un levier pour faire entendre la voix des acteurs insulaires face aux défis globaux ", souligne Philippe Feracci.
Bientôt en Australie et en Guyane ?
Le projet de PeersON – Innovation 4 the Planet ne se limite pas à la Nouvelle-Calédonie. L’objectif est ambitieux : sécuriser 10 000 hectares de forêts en Nouvelle-Calédonie, mais aussi 100 000 hectares en Australie, et potentiellement d’autres régions du Pacifique Sud et de l’Amazonie. L’ONG s’est d’ailleurs rapprochée des acteurs en Guyane pour explorer la possibilité de déployer sa technologie dans le bassin amazonien. " Nous avons déjà amorcé des discussions avec des partenaires en Guyane où la protection des forêts amazoniennes est essentielle dans la lutte contre le changement climatique. Nous voulons exporter cette technologie pour qu’elle soit utilisée là où elle peut avoir un réel impact. " Le programme prévoit également un financement par le biais de subventions internationales, notamment en Europe, afin de soutenir l’adoption de cette technologie à l’échelle mondiale.
"Concilier la rentabilité économique et impact environnemental"
L'ONG espère lever des fonds via des mécénats internationaux pour étendre son action. Pour le cofondateur de la structure, le programme a été pensé comme un modèle économique innovant qui combine des solutions écologiques avec une gestion intelligente des coûts. En offrant aux agriculteurs, producteurs d'énergie et collectivités la possibilité d'utiliser gratuitement ces robots, l'ONG mise sur une logique circulaire : les robots sont utilisés sur des sites agricoles ou industriels pour réduire les coûts d'entretien, et les opérateurs doivent ensuite les mettre à disposition des ONG et associations locales pour la gestion des risques incendie. " Nous mettons ces robots à disposition gratuitement, mais nous attendons des entreprises qu'elles jouent le jeu en les utilisant pour des missions de prévention incendie dans leur propre communauté. Ce modèle permet de concilier la rentabilité économique et l'impact social et environnemental. "
En 2026, l'ONG espère changer de statut et devenir une fondation. Objectif : être en capacité de lever entre 15 et 20 millions d'euros pour financer le déploiement massif de leur solution. " Ce statut nous permettrait de porter directement les 30 % de coûts non couverts par les subventions ou les opérateurs. C'est la condition pour répondre rapidement aux besoins des territoires fragiles. On pourrait ainsi déployer jusqu'à 100 000 robots par an. "
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