- Anne-Claire Pophillat | Crée le 16.09.2025 à 17h30 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h21ImprimerLes différents acteurs de la Semaine européenne de la mobilité, l’Agence calédonienne de l’énergie, l’université, l’Ademe, Droit au vélo et la Chambre de commerce et d'industrie. Photo A.-C.P.Comme chaque année, l’Ademe et l’Agence calédonienne de l’énergie, déclinent localement la Semaine européenne de la mobilité, qui a lieu du 16 au 22 septembre. Plusieurs manifestations sont organisées, dont un challenge écomobilité ouvert à tous, afin de promouvoir les alternatives de déplacement plus durables, particulièrement pertinentes en ces temps de crise, puisque plus économiques.
30 % des émissions de gaz à effet de serre
Les transports, introduit Caroline Nicolleau, représentante de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, constituent le deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre en Nouvelle-Calédonie, à hauteur de 30 %, derrière la métallurgie et devant le secteur du bâtiment. Il s’agit également d’une question de santé publique, indique Caroline Nicolleau. "La pollution de l’air et ses impacts entraînent, en France, le décès prématuré de quasiment 48 000 personnes par an." Le sujet de la mobilité représente donc à la fois un enjeu sanitaire, environnemental et social.
Comment décarboner les transports ?
Plusieurs leviers existent afin de moins émettre de gaz à effet de serre. Dans un premier temps, réduire ses déplacements : télétravailler, faire des visioconférences… Ensuite, privilégier un autre mode de locomotion, la marche, le vélo, les transports en commun. Et, s’il n’y a pas d’alternative, favoriser le covoiturage. Les autres moyens sont d’ordre technologiques et visent "à diminuer la consommation énergétique des véhicules et l’usage des carburants fossiles", complète Caroline Nicolleau.
Une semaine pour sensibiliser
La Semaine européenne de la mobilité, du 16 au 22 septembre, déclinée localement par l’Ademe et l’ACE (Agence calédonienne de l’énergie), vise notamment à promouvoir ces différentes solutions afin de faire évoluer les comportements, sur un territoire où les habitudes sont contrastées. "En Nouvelle-Calédonie, 27 % des foyers ne possèdent pas de voiture, dans le Grand Nouméa, c’est une personne sur deux, rappelle la représentante de l’Ademe. En même temps, plus de 42 % des ménages ont au moins 2 voitures, ce qui est supérieur à la moyenne nationale (34 %)." D’où l’intérêt de valoriser d’autres façons de se déplacer plus durables "et de promouvoir tous les types d’alternatives aux véhicules individuels", insiste Alexandre Bareilles, chargé de mission énergie et mobilité à l’Ademe.
Le challenge Cap vers zéro
Parmi les événements mis en place, un défi réalisable via l’application www.capverszero.nc, dédiée aux challenges écomobilité, dont l’objectif est d’émettre le moins de gaz à effet de serre possible pendant la semaine. Le challenge est ouvert à tous, entreprises, collectivités, familles, amis, collègues, il suffit de créer une équipe. Un premier défi du même genre lancé en mars avait réuni 254 participants et permis d’éviter le rejet de centaines de kilos de CO2 sur 10 800 kilomètres parcourus en mode actif.
Maintenir la mobilisation
Si ce genre d’animations peut paraître anecdotique au vu des enjeux, elles ont visiblement un impact. "Les études montrent que lorsque les gens essayent le vélo, la marche ou le bus lors de ce genre de manifestation, le comportement peut se perpétuer dans le temps, même une fois par semaine, cela diminue les émissions. Beaucoup de Nouméens habitent par exemple à moins de cinq kilomètres de leur travail. C’est l’occasion de réaliser ce trajet autrement", développe Laurence Haddou, référente écomobilité à l’ACE. Car cela crée une dynamique. Si elle s’essouffle pour beaucoup, "d’autres passent le cap", ajoute Alexandre Bareilles. En raison de la crise économique, ces alternatives sont devenues incontournables, estime Jean-Christophe Rigual, directeur adjoint de l’ACE. "La marche et le vélo sont devenus un accessoire indispensable pour pouvoir continuer à travailler tous les jours."
Le rôle du collectif
Si le manque de pistes cyclables et d’un réseau de transport en commun adapté freine considérablement le changement d’habitudes, des incitations peuvent être prises par l’employeur, indique Jean-Christophe Rigual. "Chaque structure publique ou privée peut introduire dans ses règlements intérieurs des outils, comme autoriser le télétravail, mettre en place une douche, la possibilité de garer son vélo sur un parking sécurisé, etc., des choses qui ne coûtent pas cher et peuvent décider des salariés à passer à l’acte." L’ACE accompagne justement les entreprises et les collectivités dans ce genre de démarches par un soutien technique et financier pour des ateliers de sensibilisation dans les sociétés mais aussi à l’école, dans l’idée de développer la mobilité scolaire, l’installation de stationnement pour les vélos et de station de maintenance, d’agencement d’une douche, mais aussi pour constituer une flotte de vélos. En clair, glisse Caroline Nicolleau, "on sait ce qu’il faut faire, il existe des dispositifs de soutien, il n’y a plus qu’à".
Au programme de la semaine
- Mardi 16 septembre, à 17 heures, à l'auditorium de la Chambre de commerce et d'industrie : projection du film La Nouvelle Aventure mobile, un documentaire dans lequel le réalisateur parcourt la France à bord d'un véhicule durable et innovant, intermédiaire entre le vélo et la voiture électrique : un véli. Écologique et économique, il forme une alternative à l'automobile en zone péri-urbaine et rurale. Le filme évoque les "véhicules intermédiaires, précise Alexandre Bareilles, chargé de mission énergie et mobilité à l'Ademe, beaucoup plus légers, plus faciles à réparer, avec des pièces plus standards que les voitures, qui demandent beaucoup de matière et d'énergie à déplacer".
- Mercredi 17 septembre, à 7 heures, à Nouville : action de roulage à vélo entre le pont de Nouville et l'Université de Nouvelle-Calédonie, organisée par l'association Droit au vélo, qui vise à promouvoir l'usage du vélo comme moyen de déplacement au quotidien.
- Mercredi 17 septembre, toute la journée à l'UNC à Nouville : essais de vélos.
- Jeudi 18 septembre, de 8 heures à 9h30, à l'étage du restaurant le Bout du Monde : matinale de la CCI sur le thème "Mobilités durables : quels leviers pour les territoires et les organisations ?", avec notamment le cluster Synergie, EEC, l'ACE et l'Ademe. Entrée gratuite, sur inscription.
- Samedi 20 septembre, de 8 heures à 17 heures, au pump track de Païta : journée écomobilité grand public, avec des ateliers gratuits pour apprendre à réparer son vélo, réapprendre à faire du vélo pour les adultes dans la circulation, et des cours de découverte pour les enfants pour rouler en sécurité, ainsi que d'un dépôt / vente de vélos pour s'équiper.
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