fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche / jeanalexis.gallien@lnc.nc | Crée le 22.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 22.06.2018 à 06h57
    Imprimer
    Justine espère que son témoignage permettra d’arrêter son agresseur « pour qu’il ne fasse pas d’autres victimes ». Illustration Julien Cinier
    Faits divers. Elle témoigne pour que « cette affaire ne soit pas étouffée ». Cette trentenaire a subi des attouchements, jeudi dernier, dans un cabinet médical. Son agresseur court toujours.

    Justine* avait d’abord accepté d’être prise en photo. Puis quelques minutes après, elle nous indique par SMS qu’elle revient sur son choix. Le regard de la société aurait certainement été trop dur à supporter.

    Cette femme de 30 ans, arrivée il y a trois ans en Calédonie, a été victime d’un mal qui ronge la société calédonienne, les violences sexuelles. Il y a une semaine, jeudi, Justine reprenait son travail après un séjour en Métropole pour le décès d’un membre de sa famille. « J’ai commencé ma journée par deux patients dès 5 heures du matin puis je me suis rendue au cabinet situé à Tontouta pour récupérer des affaires », raconte-t-elle.

     

    « Il m’a paru ivre »

    La jeune femme entre dans le cabinet, qui accueille aussi un dentiste et un kinésithérapeute, ne verrouille pas la porte d’entrée derrière elle « car j’en avais pour seulement cinq secondes », récupère ses affaires dans son bureau et « sens une présence » derrière elle.

    « Quand je me suis retournée, j’ai vu un homme, poursuit Justine. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là, il m’a simplement répondu qu’il voulait faire l’amour avec moi. » Surprise, l’infirmière lâche ce qu’elle a dans les mains. L’homme s’avance vers elle. Justine comprend qu’elle est devenue la proie de cet inconnu. « Il m’a d’abord embrassée de force, j’ai hurlé. Il a voulu mettre sa main dans ma bouche et je l’ai mordu », témoigne-t-elle. L’homme recule. Quelques pas en arrière avant de revenir à la charge. « Il m’a paru ivre mais je ne suis sûre de rien. Il est revenu vers moi, il a continué à m’agresser sexuellement », dit pudiquement Justine. Sa voix trahit à la fois sa colère et son émotion. La trentenaire parvient à se débattre, ses cris vont fuir son agresseur qui « part en trottinant » après cinq minutes de calvaire. « C’était un Kanak, âgé entre 40 et 50 ans, il mesurait environ 1,80 m. Quand les gendarmes sont arrivés, nous avons tourné dans le quartier, nous ne l’avons jamais retrouvé. » L’agresseur est donc activement recherché depuis le dépôt de plainte de Justine pour tentative de viol.

     

    « Que de la viande »

    La jeune femme quittera le Caillou le mois prochain. Si elle a accepté de rompre le silence, « c’est pour que cette affaire ne soit pas étouffée. Est-ce qu’il en était à son premier coup, je n’en sais rien. »

    Jamais elle n’aurait imaginé qu’on la suivrait discrètement jusque dans son cabinet pour l’agresser : « Pour certains, les femmes, ce n’est que de la viande. Il faut qu’on prenne conscience que ça peut arriver à tout le monde et que nous ne sommes pas à l’abri. »

    Désormais, l’infirmière se reconstruit. Son histoire, elle ne l’a cachée ni à ses amis ni à sa famille. « J’espère juste qu’on retrouvera un jour mon agresseur, qu’il puisse payer devant la justice et surtout qu’il ne fasse pas d’autres victimes. »

     

    *Le prénom a été modifié

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS