- Anthony Tejero | Crée le 29.05.2025 à 16h03 | Mis à jour le 02.06.2025 à 13h48ImprimerFrançois-Xavier Bellamy, en déplacement sur le Caillou du 27 mai au 1er juin, organisait une réunion publique, mercredi soir, à l’hippodrome Henri-Milliard. Photo Anthony TejeroSans grande surprise, le numéro 2 des Républicains a affirmé, mercredi soir en réunion publique, devant plusieurs centaines de militants, le soutien plein et entier de son parti aux membres de l’alliance Loyalistes et Rassemblement, s’opposant frontalement à toute forme d’indépendance. Et appelant notamment à dégeler le corps électoral en vue des prochaines élections provinciales "dès maintenant".
Pendant près de trois quarts d’heure, François-Xavier Bellamy s’est adressé aux centaines de militants réunis à l’hippodrome Henri-Milliard, mercredi 28 mai en début de soirée. Un plaidoyer en faveur des partisans de la France, dont il a repris, point par point, l’argumentaire déroulé à longueur de discours et de conférences de presse, en particulier depuis l’échec des négociations lors du "conclave" de Deva, où le ministre des Outre-mer Manuel Valls a proposé une souveraineté partagée avec la France.
Un projet contre lequel la coalition des Loyalistes et du Rassemblement s’est formellement opposée, faisant ainsi preuve d’une "résistance si nécessaire" à en croire le vice-président de LR, selon qui "ce non prononcé" lors des négociations, "c’était notre quatrième référendum". Une entrée en matière largement applaudie par un public déjà acquis à sa cause.
"Ne pas donner raison à la violence" après le 13-Mai
Pour le député européen, les partisans de la France doivent s’opposer à "l’option" proposée par le ministre des Outre-mer, qui "consiste à donner raison à la violence". "La démocratie parle, mais la violence de quelques-uns finit par l’emporter sur la majorité qui s’est exprimée solennellement dans les urnes. Ce que vous vivez ici, c’est ce que vit toute la France. Le renoncement des élites, la démission des politiques, l’irresponsabilité générale", martèle François Xavier Bellamy, pour qui "la fin de la Nouvelle-Calédonie française" équivaudrait "à la fin de la France". "Ce sera la fin de ce à quoi nous tenons dans l’idée même de notre démocratie, de notre liberté, de notre souveraineté collective. Voilà pourquoi nous ne lâcherons pas. […] Revenir à la paix, revenir à la sécurité suppose que l’État assume sa mission, que l’État assume son autorité."
"Respect de l’expression démocratique" lors des trois référendums
Alors qu’Emmanuel Macron a convié les forces politiques locales à poursuivre les négociations à Paris, François-Xavier Bellamy semble, lui, avoir déjà tourné la page du travail réalisé par Manuel Valls, dont il estime qu’il faut "tirer les leçons de l’échec du projet pour se tourner vers l’avenir". Car l’eurodéputé le répète : dans le cadre des discussions sur l’avenir institutionnel à venir, l’une des lignes rouges concerne toute perspective d’indépendance du pays, à travers le "respect de l’expression démocratique". "Les Calédoniens ont voté trois fois pour dire non à l’indépendance. C’est, je crois, un cas unique dans l’histoire des démocraties. Nous ne voulons donc pas choisir entre la Calédonie avec la France et la Calédonie sans la France. Parce que nous savons que la Calédonie est dans la France, insiste le numéro 2 des Républicains. Avec les trois référendums, les Calédoniens se sont exprimés, ils ont décidé de leur avenir. Décolonisation ne veut pas dire indépendance, quoiqu’en pensent quelques belles âmes de gauche ou d’extrême gauche, qui voudraient que ce soit l’inéluctable réponse. La décolonisation est terminée, les Calédoniens ont décidé qu’ils appartenaient à la France."

Très peu de jeunes parmi les centaines de personnes venues écouter François-Xavier Bellamy. Photo Anthony TejeroÉlections provinciales : "Il faut organiser dès maintenant le dégel du corps électoral"
Sur la question des élections provinciales, l’eurodéputé s’est prononcé sans détour sur la nécessité de tenir ce scrutin (avant le 30 novembre) et ce, avec un élargissement des votants. Dossier brûlant dont il ne s’est pas risqué à déterminer les modalités. "Il faut aujourd’hui, et c’est une nécessité absolue, organiser dès maintenant le dégel du corps électoral", lance-t-il, listant "la souffrance, l’épreuve et la blessure que constitue le fait de renoncer à ce droit". "Ni la Cour européenne des droits de l’homme, ni la Cour de Justice de l’Union européenne ne pourront accepter un seul instant de plus que des élections aient lieu sans que les citoyens qui vivent, travaillent, payent leurs impôts, ne puissent voter sur ce qui détermine l’avenir du territoire où ils vivent. " Sur ce sujet, le leader LR a d’ailleurs également emboîté le pas des partisans de la France pour défendre le projet de "donner une vraie autonomie aux provinces".
Forces de l’ordre "maintenues" et "reconstruction" de la justice des mineurs
Thème récurrent et cher à la droite, François-Xavier Bellamy n’a pas fait exception en accordant une large place à la sécurité dans son discours, s’appuyant sur le soutien de son chef nouvellement élu à la tête des Républicains : Bruneau Retailleau. "Notre ministre de l’Intérieur est engagé tous les jours pour garantir la sécurité en Nouvelle-Calédonie grâce aux policiers et aux gendarmes qui sont déployés ici. Et nous continuerons à soutenir cet engagement, parce que la Nouvelle-Calédonie en a besoin dans la durée. C’est une nécessité absolue, assure l’eurodéputé, pour qui la sécurité passe aussi par une "reconstruction" de la justice, en particulier de celle des mineurs. L’impuissance de l’État à garantir une vraie réponse pénale, le sentiment d’impunité que cette impuissance fait naître font le lit de la violence et de la délinquance qui ne cesse de se répéter."
Projet de souveraineté partagée : "Emmanuel Macron a été scotché"

Sonia Backès a répété avoir le sentiment que son groupe politique est devenu "résistant" depuis le "conclave" de Deva, lors de la réunion publique avec François-Xavier Bellamy, mercredi soir.Les chefs de file des Loyalistes et du Rassemblement étaient présents sur scène, aux côtés du vice-président des Républicains : Alcide Ponga, Virginie Ruffenach, Gil Brial, Pascal Vittori et Sonia Backès. Sans oublier un discours vidéo de Nicolas Metzdorf envoyé depuis Paris. Le député a averti les militants de "ne pas laisser la gauche écrire l’histoire de la Nouvelle-Calédonie".
De son côté, la présidente de la province Sud est longuement revenue sur "l’épreuve" du "conclave" de Deva, étrillant une nouvelle fois la méthode Valls qui, selon ses dires, aurait menti en déclarant que son projet de souveraineté partagée avec la France avait été "validé par les plus hautes autorités de l’État". Or, Sonia Backès assure avoir eu dans la foulée, en pleine séquence à Bourail, le chef de l’État au téléphone sur ce sujet. "Le président de la République a eu du mal à me croire. Il était, objectivement, scotché", assure la leader loyaliste, qui avait "des messages à faire passer" aux militants de la part d’Emmanuel Macron : "La proposition de Manuel Valls n’était certainement pas la proposition de l’État et il a été ramené à ses pénates. Il a eu un sacré culot en termes de bluff", assure la cheffe de la Maison bleue, dont la famille politique "peut compter sur de nombreux soutiens à Paris", à commencer par celui de François-Xavier Bellamy.
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