fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Philippe Frédière | Crée le 31.07.2018 à 06h01 | Mis à jour le 31.07.2018 à 06h01
    Imprimer
    C’est au troisième tour que Gaël Yanno a pu faire le plein des voix non-indépendantistes.
    Gaël Yanno avait déjà présidé l’institution en 2014 et 2015. C’était le temps du contrat de gouvernance solidaire. L’époque de la « plateforme » à peine achevée, candidat sans étiquette, désavoué par son parti, il retrouve la présidence du Congrès grâce au soutien de Calédonie ensemble.

    Déjà élu président du Congrès en mai 2014 et jusqu’en juillet 2015, Gaël Yanno a retrouvé le perchoir hier lors d’un troisième tour de scrutin où il l’a emporté avec 29 voix contre 23 à Roch Wamytan.

    Cette élection s’est déroulée dans un climat passablement tendu. Les applaudissements des conseillers, comme ceux du public, ont été hésitants et timides. Le président sortant, Thierry Santa, et son successeur ne se sont pas serré la main, contrairement à l’usage. Et pour la première fois dans l’histoire de l’institution, c’est un candidat sans étiquette qui est conduit au perchoir après s’être présenté lui-même contre l’avis d’un parti qu’il devra sans doute quitter. Trois candidats ont été présentés aux premier et deuxième tours : Thierry Santa par le groupe Rassemblement MPC, Roch Wamytan par les deux groupes indépendantistes (UC-FLNKS et Nationalistes ainsi que l’UNI, Union nationale pour l’indépendance) et, enfin, Gaël Yanno présenté par lui-même, mais avec le soutien de Calédonie ensemble.

    LKU et Marie-Pierre Goyetche ont boycotté le scrutin

    MURMURES

    Résultat ? 16 voix pour Gaël Yanno (les 15 élus de Calédonie ensemble et son propre vote), 23 voix pour Roch Wamytan et non pas 25 (Louis Kotra Uregeï et Marie-Pierre Goyetche, du Parti travailliste, ont boycotté le scrutin) et 6 voix, celles de son groupe, pour Thierry Santa. Quant aux élus des Républicains calédoniens, ils avaient choisi de voter blanc.

    Personne n’ayant atteint la majorité absolue, un troisième tour a donc été organisé, dont le vainqueur serait le candidat arrivant en tête.

    Thierry Santa a été présenté en premier, suivi de Gaël Yanno et de Roch Wamytan. Une vague de murmures a traversé l’hémicycle. Roch Wamytan allait-il, comme en août 2013, devenir président à la faveur d’une triangulaire suicidaire pour le camp non-indépendantiste ? Quelques secondes après, Thierry Santa a demandé la parole pour annoncer son désistement au profit de Gaël Yanno. Il l’a fait au cours d’une déclaration rapidement étouffée, Nicole Robineau (Calédonie ensemble), qui présidait la séance solennelle en qualité de doyenne d’âge, a considéré qu’il amorçait un débat, ce qui est interdit pendant les opérations de vote. Le micro du président sortant a donc été coupé.

    Au troisième tour, Gaël Yanno a donc obtenu 29 voix, représentant la totalité du camp non-indépendantiste, tandis que Roch Wamytan s’inclinait avec ses 23 suffrages.

    ALLOCUTION

    Dans une brève allocution, le président du Congrès nouvellement élu a insisté sur le caractère particulier de cette dernière année de la mandature. « Ce sera l’année où les Calédoniens auront à se prononcer sur leur avenir. Je veillerai à ce que les débats soient la traduction d’une vie démocratique et d’une vie paisible pour l’ensemble des Calédoniens. » « Je souhaite que le Congrès soit le lieu où, après le référendum du 4 novembre, pourra se poursuivre le dialogue indispensable et nécessaire au maintien de la paix et du vivre ensemble. » « Je souhaite également que le travail avec le gouvernement puisse se faire en bonne intelligence et en concertation avec le Conseil économique, social et environnemental et avec le Sénat coutumier. »

    Philippe Michel (Calédonie ensemble) :

    « Logique démocratique » Cette élection s’inscrit dans le prolongement de la déclaration commune signée le 15 juin 2 0 1 7 . N o u s a v i o n s pris l’engagement, pour garantir la poursuite du dialogue, d’opérer une alternance à la présidence du Congrès au profit de Gaël Yanno. Nous sommes fidèles à cet engagement. De plus, il est normal que la règle démocratique veuille que le candidat non-indépendantiste le moins bien placé se désiste au profit du mieux placé pour garantir une présidence à l’image de la majorité du Congrès. Nous l’avons fait même si la sensibilité non-indépendantiste de Gaël Yanno n’est pas la même que celle de Calédonie ensemble. De son côté, le Rassemblement a renié ses engagements en désertant la table du dialogue. Il n’était donc pas question pour nous de soutenir son candidat.

    Sonia Backès (Républicains calédoniens) :

    « Bataille de postes » N o u s avons fait le choix de ne pas présenter de c a n d i d a t pour rester en dehors de cette bataille de postes. Et n o u s avons choisi de ne pas nous prononcer lors des deux premiers tours, puis de soutenir au troisième tour le candidat non-indépendantiste le mieux placé ou bien celui restant en lice. En tout état de cause, cette élection est clairement la conséquence des petits accords passés en juin 2017 entre les deux tours des élections législatives, et auxquels nous n’avions pas pris part. Je pense qu’à l’avenir, il faudra revoir cette règle qui impose une élection du président chaque année. Ce n’est pas le cas dans les autres institutions.

    Louis Mapou (UNI) :

    « Désordre » Je félicite d’abord les deux groupes indépendantistes au Congrès qui arrivent en fin de mandature en ordre serré alors qu’en face, la droite donne le spectacle du désordre et des divisions. Nous voilà avec un président du Congrès qui a présenté seul sa candidature, c’est quand même extraordinaire et c’est le résultat d’un manque de courage politique. J’aurais bien aimé que le Rassemblement et les Républicains calédoniens aillent jusqu’au bout de leur logique. Le revirement de dernière minute, ce n’est pas faire preuve de courage. A la fin, ils ont tous voté pour un candidat qu’ils n’ont pas eu le coeur d’applaudir. Je trouve que c’est grave. En tout cas, l’instabilité n’est pas chez nous.

    Yoann Lecourieux (Rassemblement-LR) :

    « Manoeuvres » En tant que président s o r t a n t , T h i e r r y Santa méritait de poursuivre cette dernière année. Mais il a pris ses responsabilités et, face au maintien de Gaël Yanno au troisième tour, il a choisi de retirer sa candidature pour éviter l’élection d’un président indépendantiste. Il l’a fait dans l’intérêt général mais je regrette que le candidat élu ait désormais l’étiquette Calédonie ensemble bien collée sur le dos. Ce parti qui n’est majoritaire nulle part réussit à avoir la présidence de la plupart des institutions par des manoeuvres.

    Roch Wamytan (UC) :

    « Le discours du barrage » Nous prenons acte du rassemblement des forces de droite non-indépendantistes contre la candidature d'un indépendantiste. Thierry Santa, le président sortant, a annoncé sa volonté de faire barrage à un candidat indépendantiste à la tête du Congrès. Je doute que ce discours-là soit porteur d'avenir. On ne souhaite plus entendre ce type de discours.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS