- A.F.P. / LNC | Crée le 09.04.2025 à 12h14 | Mis à jour le 09.04.2025 à 12h14ImprimerLaurent Wauquiez, patron des députés Les Républicains, dénonce le fait que la rétention administrative des étrangers sous OQTF soit limitée à 90 jours Photo AFP / Ludovic MarinLe député de droite Laurent Wauquiez, en campagne pour la présidence des Républicains, a proposé mardi 8 avril "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF), provoquant un tollé au sein de la classe politique.
"Je propose que les étrangers dangereux sous OQTF soient enfermés dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon", déclare le député de Haute-Loire dans un entretien accordé au magazine du JDNews, prenant un virage très droitier dans sa campagne.
Le patron des députés Les Républicains, qui dénonce le fait que la rétention administrative des étrangers sous OQTF soit limitée à 90 jours - sauf en cas d'infraction terroriste, souhaite ainsi leur mettre la pression pour qu'ils acceptent de repartir dans leur pays.
"Ils auraient une seule alternative : soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux", explique-t-il, ajoutant que ces personnes seraient bloquées à la douane si elles revenaient dans l'Hexagone, car ce territoire d'Outre-mer situé au large du Canada ne fait pas partie de l'espace Schengen.
"Effet dissuasif"
Sur CNews, il a ensuite expliqué compter sur "l'effet dissuasif" du climat de cet archipel français situé à quelque 4.000 kilomètres de la Métropole et qui compte un peu moins de 6.000 habitants, pour les inciter à repartir vers leur pays d'origine. "Il fait 5 degrés de moyenne pendant l'année, 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu'assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir".
Refusant la comparaison avec le président américain Donald Trump, il assure s'inspirer de l'Australie qui envoie certains migrants arrivés illégalement sur ses côtes sur l'île de Nauru, un atoll du Pacifique.
Laurent Wauquiez plaide pour que cette mesure d'éloignement soit accompagnée d'"un vrai allongement de la durée de rétention, comme nos parlementaires l'ont proposé. C'est 18 mois en Italie, illimité au Royaume-Uni".
L'annonce de cette proposition choc se produit à un peu plus d'un mois du congrès LR qui doit désigner mi-mai le nouveau président du parti. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui brigue lui aussi la tête du parti, et caracole en tête dans les sondages, a subi il y a un mois un revers après le refus de l'Algérie de recevoir une soixantaine de ses ressortissants sous OQTF, dont le profil était qualifié de "dangereux" par Beauvau. "Bruno Retailleau a défendu une ligne de fermeté et il n'a pas été écouté", a déploré Laurent Wauquiez, qui assure "faire tout" pour être candidat à la présidentielle en 2027.
"Méthode de colon"
En attendant, sa proposition a provoqué l'indignation d'une grande partie de la classe politique. Saint-Pierre-et-Miquelon, "c'est la France, pas une prison ou un centre de rétention", a dénoncé le ministre des Outre-Mer Manuel Valls dans un communiqué.
"Aucun territoire français ne mérite d'être traité comme une zone de relégation", a-t-il souligné. "L'exil forcé, c'est une méthode de colon, pas d'élu de la République. Le bagne de Cayenne c'est loin et tant mieux".
A gauche, de nombreuses personnalités ont aussi réagi. "Que va-t-il rester à l'extrême droite ? Renaissance va continuer de gouverner avec un président de groupe qui n'a plus aucun surmoi ?", s'est interrogé le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, le chef de file des députés PS, Boris Vallaud, raillant un "Guantánamo-sur-Mer", un projet aussi "indigne qu'idiot".
"Quand le chef de la droite française réinvente le bagne, abolit en 1938 !", a taclé l'ex-Insoumis, Alexis Corbière.
La leader du Rassemblement national Marine Le Pen a aussi critiqué cette proposition : "La place des OQTF, c'est dans leur pays … sûrement pas dans un territoire français. Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas des sous-citoyens".
Cette proposition de Laurent Wauquiez n'est pas sans rappeler celle du candidat à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignant, qui en 2016, après avoir fait part de sa volonté de "rouvrir Cayenne ", avait imaginé d'envoyer les djihadistes français sur les îles Kerguelen.
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