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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 25.05.2024 à 16h10 | Mis à jour le 25.05.2024 à 16h24
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    Le FLNKS a réagi ce samedi, par la voir d’un communiqué signé par Roch Wamytan et Victor Tutugoro. Photo Baptiste Gouret
    La prise de position du front indépendantiste était très attendue, notamment depuis la venue d’Emmanuel Macron, jeudi, pour tenter d’enrayer les émeutes qui frappent le pays. Si le FLNKS salue que le dossier sur l’avenir institutionnel soit repris au plus haut niveau de l’État, ses membres demandent le retrait pur et simple du projet de réforme constitutionnelle, et donc du dégel électoral. Comme la CCAT, le mouvement appelle également à "desserrer l’étau" sur les barrages.

    Dès les premières lignes du communiqué le ton est donné par le FLNKS dont la réaction était attendue, en particulier après la visite éclair d’Emmanuel Macron. "À cette heure où Kanaky Nouvelle-Calédonie renoue avec les heures sombres des années 1980, celles des Événements, le FLNKS a pris connaissance avec étonnement de l’arrivée précipitée du Président de la République française accompagné des deux ministres que le peuple tient pour responsable de l’échec de la sortie de l’Accord de Nouméa ainsi que du carnage actuel ici."

    À la suite d’une "demande ferme" du FLNKS, la rencontre du mouvement indépendantiste (auquel était associée la CCAT) s’est tenue dans un format bilatéral excluant la présence des ministres Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, qui par "leur gestion catastrophique du dossier calédonien sont totalement disqualifiés à ce jour", estime le Front qui "a fait savoir" au chef de l’État sa "détermination invariable" à faire accéder Kanaky Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté. Le mouvement estime d’ailleurs que la responsabilité du gouvernement français est "majeure dans la situation chaotique que nous vivons aujourd’hui en raison de "la fin de l’impartialité de l’État et du consensus pour privilégier la méthode du passage en force".

    "Une solution politique et non répressive"

    Le front, qui rappelle que la CCAT "a continuellement appelé à la retenue tout en manifestant l’opposition ferme" au processus enclenché par l’État, annonce que "la seule solution viable à cette crise ne peut passer que par une réponse de nature politique et non répressive."

    C’est pourquoi, ce mouvement a demandé qu’une "annonce forte de sa part soit faite". En clair, le retrait du projet de loi constitutionnelle et la création d’une mission de médiation de haut niveau, composée de personnalités "françaises", régionales ou internationales de sorte à créer toutes les conditions propices à un dialogue apaisé pour mener vers un accord politique global.

    Alors que le chef de l’État a promis de ne pas passer en force, donnant un délai d’un mois pour renouer le dialogue entre élus locaux, mais à l’unique condition d’une levée des barrages, les indépendantistes ne voient pas d’un très bon oeil ce discours d’Emmanuel Macron qui "tente de ne pas perdre la face".

    "Le FLNKS constate que le Président de la République française ne bouge que très légèrement de ses positions malgré les messages clairs du peuple de Kanaky Nouvelle-Calédonie". Pour autant, le front estime que ces propos d’Emmanuel Macron traduisent deux choses : d’une part, que la mobilisation a réussi à faire plier le gouvernement français ; d’autre part, que l’opinion nationale et internationale a aussi pris position pour "notre combat". Et ce, alors que l’obtention au Congrès de Versailles d’une majorité suffisante de parlementaires français pour adopter définitivement le dégel du corps électoral devient de plus en plus compromise, analyse le mouvement.

    "Extrême violence de la répression"

    Le FLNKS salue en revanche que le sujet de l’avenir institutionnel du pays soit "enfin" traité directement par Emmanuel Macron "avec tout le sérieux et l’engagement que cela implique", regrettant néanmoins "l’extrême violence de la répression orchestrée par les forces de l’ordre et de l’armée sur le terrain est en totale contradiction avec les propos du président".

    Enfin, le mouvement "prend acte" du processus de "désescalade" proposé par le Président de la République et des engagements demandés à chacune des parties de façon à pouvoir sortir de cette crise par le haut. En ce sens, le FLNKS renouvelle son appel au calme et demande également (comme l’a fait la CCAT vendredi soir) à "desserrer l’étau" sur les principaux axes de circulation.

    "Postulats fondamentaux"

    Selon le FLNKS, le préalable à la sortie de crise est la prise en compte par le Gouvernement français des "postulats fondamentaux" suivants :

    •  Le FLNKS est opposé au dégel du corps électoral tel que défini dans le projet de loi constitutionnelle. Ce texte doit donc être retiré.
    •  L'État doit redevenir impartial et les décisions doivent être prises, en ce sens, dans le consensus. En conséquence, le FLNKS demande que la mission de médiation installée par le chef de l'Etat soit complétée de personnalités de haut niveau afin d'inscrire les discussions dans des perspectives aussi bien techniques que politiques.
    •  La justice française devra faire son travail en toute indépendance et punir sévèrement les "milices anti-indépendantistes criminelles" qui ont sévi "en toute impunité".
    • Enfin, "Kanaky Nouvelle-Calédonie n'est pas la France comme le stipule le droit international". En conséquence, l'interdiction pour la République française d'employer " ses forces contre la liberté d'aucun peuple ", la libre détermination des peuples et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. 

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