- Anthony Tejero | Crée le 09.12.2025 à 16h30 | Mis à jour le 09.12.2025 à 16h48ImprimerLa Technopôle, ancienne Adecal, soutien la recherche dans de nombreuses filières dont certaines ont abouti comme le miel, et d'autres sont en gestation comme les microalgues, le riz ou encore le poisson d'élevage. Photomontage Archives LNC / Anthony TejeroL’Adecal (Agence de développement de la Nouvelle-Calédonie) vient de disparaître après 30 ans de service, devenant la Technopôle. Si l’entité juridique change, ses missions restent les mêmes : diversifier l’économie en "faisant le lien" avec la recherche scientifique. Objectif : renforcer ou développer de nouvelles filières pleines de promesses comme celle de la crevette, des microalgues ou encore du riz et du poisson d’élevage. Et ce, malgré un budget en chute libre.
Qu’est-ce que la Technopôle ?
L’Adecal, si ce nom ne parle pas forcément aux Calédonien(ne)s, tous connaissent sans le savoir son travail. C’est au sein de cette Agence de développement de la Nouvelle-Calédonie que sont expérimentées, depuis 30 ans, de nouvelles filières et donc productions comme les crevettes ou les pommes de terre locales, pour ne citer qu’elles. Sauf que cette entité, de statut associatif, vient officiellement de disparaître, devenant désormais la Technopôle, qui prend la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP). "Il s’agit de répondre à des exigences et des obligations légales, mais les missions, elles, restent les mêmes, à savoir faire le lien entre la recherche scientifique et le monde économique à travers les expérimentations et le transfert des technologies", résume Samuel Hnepeune, membre du gouvernement en charge de la valorisation des ressources naturelles.
Plus précisément, la Technopôle s’attelle donc à faire émerger et renforcer des filières innovantes dans l’économie bleue à travers son "pôle mer", et dans l’économie verte à travers son "pôle terre". Cet institut technique et scientifique au service du pays en quelque sorte vise donc à faire évoluer les cultures, notamment en adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Mais aussi en expérimentant des variétés plus résistantes aux changements climatiques à venir, dont les sécheresses.
Où est implantée la structure ?
Huit sites où sont menées des expérimentations existent sur le Caillou : à Port-Laguerre (Païta), à Koné (aquaculture), à Touho (ferme d’élevage de poissons), à Poindimié (centre des tubercules tropicaux), à Maré (centre de développement rural), à Boulouparis (parcelles agricoles de riz et autres cultures) et à Bourail (apiculture).

Sylvia Cornu-Mercky, directrice générale de la Technopôle et Samuel Hnepeune, membre du gouvernement, animaient une conférence de presse ce mardi 9 décembre. Photo A.T.À quel point son budget a fondu ?
Sans grande surprise, les financements alloués à la Technopôle ont fondu comme neige au soleil ces dernières années, en particulier depuis la crise insurrectionnelle, avec des effectifs passés de 70 (en 2023) à 35 salariés, et un budget "réduit de moitié" en 2025, soit de 280 millions de francs. Dans ce contexte, les équipes, qui mutualisent les moyens, "essaient par ailleurs de chercher davantage de financements extérieurs", glisse sa directrice générale Sylvia Cornu-Mercky.
Quelles sont les filières les plus prometteuses ?
Si le temps de la recherche est souvent long avant d’aboutir à un modèle économique, certaines productions se sont imposées.
- À commencer par la crevetticulture, qui exporte près de 1 500 tonnes chaque année. Un volume que certains professionnels voudraient passer à 2 500 tonnes dès l’an prochain, annonce Samuel Hnepeune.
- Le miel est aussi une production qui a bénéficié de l’appui et de l’expertise de l’Adecal pour devenir désormais autosuffisante dans le pays. Avec comme ambition désormais de commercialiser de plus en plus de marchandise à l’étranger. Un travail sur lequel planche actuellement la Technopôle, même si des initiatives commencent à voir le jour, notamment vers le Japon.
- La pomme de terre est également observée de près par les équipes de la Technopôle en partenariat avec l’Ocef, ce qui a permis d’élargir, au fil du temps, le nombre de variétés et donc de couleurs et de saveurs des patates locales sur les étals.
- Sur ses parcelles de La Ouenghi, la Technopôle expérimente une culture unique sur le Caillou et pleine de promesses : le riz, l’une des seules capables de pousser pendant la saison cyclonique. Au fil des années, les agronomes sélectionnent les variétés les plus adaptées au climat calédonien. Le but : (re)lancer une production locale.
- Les microalgues locales n’ont aujourd’hui pas atteint le stade de la commercialisation, mais après de très longues années d’expérimentation dans les bassins de Foué, à Koné, et à l’aquarium des Lagons, une filière économique pourrait très prochainement voir le jour, à en croire Samuel Hnepeune. Depuis 2015, la ferme pilote de Foué expérimente la culture en bassin de ces végétaux aquatiques. Objectif : étudier la rentabilité et la faisabilité technique pour produire certaines souches (comprenez espèces). Des propriétés qui pourraient séduire des domaines aussi variés que la nutrition, la pharmacologie et la cosmétique.
- À la ferme pilote de Touho, les équipes de l’Adecal expérimentent l’élevage de poissons en mer pour inciter des investisseurs privés à lancer une nouvelle filière économique dans le pays. Après dix ans de recherche, le picot rayé apparaît comme l’espèce la plus adaptée et rentable pour développer une activité commerciale.
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