fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 06.02.2025 à 18h29 | Mis à jour le 06.02.2025 à 18h31
    Imprimer
    Le Néobus va reprendre la route, lundi 10 février, neuf mois après la suspension de cette ligne à la suite du déclenchement des émeutes, en mai 2024. Photo Archives LNC/Niko Vincent
    Les contrats de délégation qui liaient le SMTU à Carsud et Karuïa prennent fin ce jeudi 6 février. Après une reprise transitoire en octobre, le réseau Tanéo, menacé de disparition à la suite des émeutes, va se relancer lundi 10 février avec une offre adaptée. "On revient de très loin", souligne Naïa Wateou, présidente du SMTU.

    Carsud seul prestataire

    Six mois après leur résiliation, les contrats de délégation de service public qui liaient le Syndicat mixte des transports urbains (SMTU) à Carsud et Karuïa, les deux opérateurs historiques, s’achèvent officiellement ce jeudi 6 février, à 23h59. Vendredi et samedi, les bus Tanéo resteront au dépôt, le temps, pour le SMTU, d’organiser la nouvelle configuration du réseau, effective à compter de lundi 10 février.

    C’est Carsud qui se chargera désormais seul du transport en commun à Nouméa et dans le Grand Nouméa, après avoir remporté le marché. "Leur offre a été étudiée, présentée en commission d’appel d’offres et validée en comité syndical mardi après-midi", détaille Naïa Wateou, élue provinciale et présidente du SMTU, qui indique qu’aucune offre n’a été déposée par Karuïa. La première semaine sera une période de rodage pour le nouveau prestataire, dans l’objectif d’être parfaitement opérationnel à la rentrée scolaire, le 17 février.

    Huit lignes pour commencer


    Plan SMTU

    À l’instar du réseau temporaire mis en place en octobre 2024, huit lignes desserviront bien les quatre communes de l’agglomération cette année (cf plan). Bonne nouvelle pour les Mondoriens, une ligne (L8) ira jusque dans le sud de la commune, avec un terminus au collège de Plum. À Païta, en revanche, la seule desserte se fera aux Fraisiers, en bord de voie express. Il n’y aura donc pas de retour des bus Tanéo dans le village et les quartiers alentour. "On a maintenu les lignes les plus utilisées, explique Naïa Wateou. Ce réseau, il est certes contraint, réduit, mais il tient compte des besoins essentiels pour les personnes qui l’utilisent régulièrement." Par ailleurs, le SMTU garantit une fréquence de bus "toutes les 20 minutes" en heures de pointe. Aucun bus ne circulera cependant le dimanche. Certains ajustements sont encore attendus dans les prochaines semaines, notamment pour trois établissements scolaires, à Dumbéa-sur-Mer, Katiramona et Auteuil, qui ne seront pas desservis dans l’immédiat.

    Le retour du Néobus

    Il n’a plus circulé depuis le mois de mai 2024. Le Néobus retrouvera sa voie réservée, lundi 10 février. Mais la "colonne vertébrale du réseau" doit aussi composer avec des dégâts importants qui n’ont toujours pas fait l’objet de réparations. "Les capteurs, qui permettent de déclencher les feux tricolores pour laisser la priorité au Néobus, ont été détruits à plusieurs endroits." C’est le cas notamment à Vallée-du-Tir ou encore devant l’hôtel de ville de Dumbéa. "C’est accidentogène, donc on ne pourra pas opérer dans ces quartiers", poursuit Naïa Wateou. À ces endroits, le Néobus s’insérera dans les voies de circulation des voitures. "L’objectif est de récupérer progressivement, dans l’année, l’ensemble de ces endroits où on ne peut pour l’instant pas aller." Le Néobus, un investissement à 27 milliards du SMTU, dont 22 milliards restent à rembourser, représentait avant le 13 mai 30 % de la fréquentation du réseau.

    Un ticket toujours à 500 francs mais de nouveaux "plafonds tarifaires"

    Annoncé en octobre, lors de la reprise partielle du réseau, le passage du ticket à 500 francs avait été largement décrié, en premier lieu par des usagers qui ne s’y retrouvaient plus. Dans sa nouvelle grille tarifaire 2025, le SMTU a décidé de maintenir ce tarif, malgré les critiques. "Oui, c’est cher, mais il faut comprendre que ça représente quand même une prise en charge par les collectivités de l’ordre de 50 %", justifie la présidente du SMTU.

    Contrairement à ces derniers mois, où l’achat d’un ticket unique était le seul moyen de monter dans un bus, les usagers auront d’autres options à compter du 10 février. Des "plafonds tarifaires" vont être mis en place : 8 000 francs par mois pour les jeunes de 12 à 26 ans, les personnes de plus de 60 ans et les personnes en situation de handicap ; 12 000 francs par mois pour les autres. Ces tarifs préférentiels existaient déjà avant le 13 mai, et étaient plafonnés respectivement à 4 500 et 8 000 francs par mois. "Cette augmentation fait partie d’une nouvelle réalité", défend la présidente du SMTU, qui insiste toutefois sur l’avantage de ces "pass" : "Pour un lycéen ou un collégien, en utilisant le bus matin et soir du lundi au vendredi, le transport devient gratuit au bout du neuvième jour", fait remarquer Naïa Wateou, avant de vanter les mérites de ces nouveaux "pass" : "Pour un collégien ou un lycéen qui prend le bus deux fois par jour, ça revient à se déplacer gratuitement à partir du 9e jour." Pour le pass à 12 000 francs, "c’est le cas dès le 12e jour".

    Le principe : "plus tu voyages, moins tu paies", explique l’élue, toujours dans un objectif de favoriser les usagers réguliers. Les pass doivent être renouvelés tous les mois. Il est possible de le faire sur le site internet de Tanéo, ou à l’agence de Moselle, qui va rouvrir ses portes la semaine prochaine.

    Plus de 3 milliards d’économies

    Le réseau Tanéo version 2025 représente un coût de 900 millions de francs, très loin du budget de 4 milliards qui y était consacré dans sa formule d’avant 13 mai 2024. Il est basé sur trois sources de financement : les recettes des taxes sur le carburant, qui atteignaient auparavant 1,7 milliard de francs, la participation des collectivités (limitée cette année à 500 millions, contre 1,2 milliard avant les émeutes) et enfin les recettes commerciales (ventes de pass et de tickets), qui s’élevaient à 1,2 milliard pour une moyenne de 25 000 usagers par jour. Le SMTU estime que la fréquentation ne devrait pas dépasser les 10 000 usagers quotidiens, ce qui devrait limiter les recettes commerciales à 500 millions de francs en 2025.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS