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  • Elodie SOINARD / AFP | Crée le 22.01.2024 à 14h00 | Mis à jour le 22.01.2024 à 14h05
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    Après trois tours passés à l’Open d’Australie, le Français Arthur Cazaux donné une nouvelle impulsion à sa jeune carrière. Photo Lillian SUWANRUMPHA / AFP
    Melbourne réussit à Arthur Cazaux. Le Montpelliérain va jouer ce lundi les huitièmes de finale de l’Open d’Australie, quatre ans après s’y être hissé en finale du tournoi juniors. Si son ascension a été perturbée par les blessures, le dernier vainqueur de l’Open Sifa de Nouméa, façonné au handball et doté de qualités physiques hors normes, compte bien rattraper le temps perdu.

    Arthur Cazaux au quatrième tour de l’Open d’Australie, impensable il y a encore quelque temps. Pourtant, le Français, 122e et bénéficiaire d’une invitation, jouera bien les huitièmes de finale de Melbourne, ce lundi à partir de 15 heures, contre le Polonais Hubert Hurkacz, tête de série numéro 9.

    "Ça faisait quatre ans que je n’étais pas revenu. J’avais gardé des super souvenirs ici. Avec les victoires, ça me fait aimer encore plus l’Australie et Melbourne", dit Cazaux en souriant, qui porte un brillant à chaque oreille.

    Avant même sa finale juniors perdue, contre un autre Français, Harold Mayot, et encore après, le chemin a été tortueux pour le Montpelliérain, freiné par des blessures en série. Fin 2016, fracture au coude, puis tendinite à l’épaule et au poignet, "pendant sept mois je n’ai rien fait". Fin 2018, fracture au pied, ajoutez-y cinq mois. 2019, déchirure au psoas, 2021, aux abdominaux. Enfin, pubalgie qui le freine "pendant huit mois" jusqu’à ce que 2022 soit bien avancé.

    Endurance de biathlète

    "2023, c’est la première année complète que j’ai fait depuis que je suis tout petit, résume Cazaux. Ça a été une chose nouvelle."

    Bilan : une trentaine de tournois joués, entre Challengers, sur le circuit secondaire, et qualifications de tournois ATP, et un bond, des alentours de la 380e place mondiale jusqu’à la 119e, au mieux.

    Depuis le printemps dernier, "je voyage avec un kiné, explique Cazaux, qui s’entraîne sous la supervision de Stéphane Huet. Je pense que c’est grâce à ça que j’évite les blessures. Ça faisait longtemps que j’y pensais. Même si je ne suis pas top 100, que je ne gagne pas non plus des mille et des cent, je me suis dit : 'S’il y a un moment pour investir, c’est maintenant, ça va m’aider à passer des caps plus vite'."

    D’autant que la dimension physique, c’est précisément un des points forts du jeune Français d’1,83 m pour 73 kg.

    "Si tu arrêtes le tennis, nous, on te prend au biathlon. Nos meilleurs jeunes sont dans ces eaux-là" en termes d’endurance, lui lance un jour le référent chargé des tests physiques sous l’égide de la Fédération française de tennis (FFT), venu des sports d’hiver.

    Epaule de handballeur

    "Avec Arthur Fils, on a les meilleurs résultats" aux tests, raconte Cazaux. "J’ai toujours eu des prédispositions physiques. Sur les tests de vitesse, endurance, je suis premier, je l’ai été aussi au Masters NextGen (où il était remplaçant, ndlr). Mais sur le court, je peux encore plus l’exploiter."

    Son service, peut-être sa principale arme, lui vient lui de la pratique assidue du handball dans sa jeunesse montpelliéraine. "Pendant sept ans, je ne faisais que des shoots et j’ai développé une épaule superlaxe, c’est ce qui m’aide", explique Cazaux.

    Passé de peu à côté de son objectif de top 100 en 2023, il voit plus haut en 2024, jusqu’au top 50.

    Jusque-là, Cazaux avait tenté sa chance à trois reprises en vain en Grand Chelem (deux fois à Roland-Garros, une à l’US Open). Et sa seule victoire sur le circuit principal remontait à plus de deux ans et demi (mai 2021 contre Mannarino, à Genève).


    Le 6 janvier, Arthur Cazaux s’est imposé 6-1, 6-1 en finale de l’Open Sifa de Nouméa face à Enzo Couacaud. Photo Baptiste Gouret

    Avec un titre en Challenger à Nouméa (son troisième) début janvier, son tout premier match gagné en Grand Chelem mardi, et entre les deux son meilleur classement (108e), son retour aux Antipodes, quatre ans plus tard, est fructueux.

    "Ring", tatouages, showman, plongée dans la personnalité de Cazaux


    Fan de sports de combat, tatouages, "showman": plongée dans la personnalité du jeune Français Arthur Cazaux.

    "Comme dans une cage de MMA"

    "Quand on regarde des photos, je peux faire peur parfois, j’ai les yeux qui sortent des orbites. On a l’impression que je suis possédé un peu quand je suis sur le court. J’aime tellement ce côté combat qu’il y a dans le tennis, même s’il y a un filet qui sépare les deux adversaires. Je suis un grand fan de sports de combat et j’essaie de visualiser comme si j’étais dans une cage de MMA ou un ring.

    Il y a ce côté-là dans mon regard quand je frappe la balle. Ca fait partie de moi depuis que je suis petit. Je suis quelqu’un qui a beaucoup d’énergie mais en dehors du court, je suis assez posé. Toute cette énergie, j’essaie de la mettre sur le terrain. Je me mets en condition. Quand je suis sur un court, je suis affamé."

    "Black mamba" et "boussole de viking"

    "J’ai plusieurs tatouages. Tous ont une signification particulière. Là (sur son épaule droite, NDLR), j’ai un sabre avec guerrier écrit en symbole chinois. J’ai un serpent qui entoure mon bras : c’est un petit big up à Kobe Bryant, une de mes idoles quand j’étais petit. Comme c’est le black mamba (son surnom), la mamba mentality (le titre de son livre), je m’étais tatoué ça."

    "Après, j’ai (le mot) résilience (tatoué), un mot qui a beaucoup de sens pour moi avec toutes les blessures que j’ai eues. C’est un mot que je trouve fort, qui me parle beaucoup, qui me correspond bien. Avec, j’ai voulu mettre un petit sablier, en rapport avec le temps : le temps fait souvent bien les choses, quand on reste fidèle à nos valeurs."

    "Sur l’autre bras, c’est un vegvisir : une boussole de viking. Dans la mythologie scandinave, ça signifie toujours garder le chemin de sa destinée, toujours rester focus. En dessous, ça s’appelle des runes, ce sont des symboles scandinaves : j’en ai choisi huit, qui ont toutes une signification différente, qui me parle. Une, c’est la famille, une autre, le soleil… Et il y a plusieurs trucs un peu perso. Tous mes tatouages ont du sens. Ca passe un peu mieux quand je dis à ma mère que j’en ai fait un nouveau…"

    "J’aime faire le show"

    "J’aime bien faire le show. Là (pendant son match contre Griekspoor samedi, NDLR), comme je venais de tomber comme une merde, je me suis dit : 'Bon, essaie de trouver un truc pour te rattraper'. J’étais à plat ventre, je me suis dit : 'Tu fais deux pompes'. C’est venu comme ça, instinctivement.

    J’adore les shows NBA, le théâtre… Ce qui me plaît le plus, c’est de voir le bonheur dans les yeux des gens qui sont là, de voir que j’arrive à transmettre des émotions, c’est pour ça que je me donne à fond. On s’entraîne tous les jours pour vivre ce genre d’expérience, sur des grands courts, avec des ambiances de dingues."

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