Moment fort. Et glaçant en ce deuxième jour d’assise de procès en appel de l’affaire David. La victime a été appelée à̀ la barre mercredi matin pour raconter son calvaire de huit heures, séquestrée dans son véhicule, rouée de coups par ses cinq ravisseurs et violée à̀ l’aide d’un bâton par Yann Poulawa.

Pour rappel, dans la nuit du 4 mai 2018, David, père de famille, accepte de prendre en stop ses futurs ravisseurs, à la Vallée-du-Tir, pour les déposer plus loin à̀ Nouméa. Sauf que ce service va se transformer en cauchemar pour David, subitement frappé alors qu’il est au volant. " Je me suis échappé en courant dans la première rue que j’ai vue, ils m’ont rattrapé et puis c’est le black-out, livre, encore tremblante la victime. Je me suis réveillé attaché dans le véhicule. J’ai pris des coups, ils sautaient même sur ma tête. Je leur disais que j’avais un enfant et une femme mais ils s’en fichaient, ils voulaient juste que je me taise. "

À chaque fois que David reprend conscience, il reçoit une nouvelle salve de coups qui le " mettent KO ". "Ma tête était dans une mare de sang, je me noyais dedans. J’étais persuadé que j’allais mourir, j’en cauchemarde encore", poursuit ce quadragénaire, dont la vie a basculé depuis et dont la reconstruction est encore loin d’être acquise.

" Tous les jours, je me bagarre dans ma tête, je montre une image positive, mais j’ai du mal. Ça ne va pas. Ça fait l’effet d’un escalier qui ne s’arrête jamais, est contraint d’expliquer une nouvelle fois la victime à la barre, qui conclut avec un mot destine aux accusés : Je ne veux plus que ça arrive à quelqu’un. Même à̀ mon pire ennemi, même à̀ eux, je ne le souhaite pas. "